2 octobre 2025, Rue de la blanchisserie – Bruxelles
31-50 ans. Matraquée et gazée
Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 octobre à Bruxelles
“Ma démarche est tardive et j’espère donc relater au mieux les faits. Je me souviens toutefois toujours assez précisément du déroulé des événements. J’étais à la manifestation vers le Parlement suite au rassemblement de la bourse commençant à 19h, pour dénoncer le génocide en Palestine et l’arrestation illégale des flottilles, le jeudi 2 octobre.
J’étais avec 3 amies au rassemblement, et lorsque l’appel a été lancé par une des personnes qui prenaient la parole en fin de rassemblement, pour rejoindre les manifestant.es du parlement, nous avons décidé d’y répondre et avons donc suivi le cortège, déterminé mais pacifique dans les rues du centre ville.
Il était autour de 21h. On était beaucoup et il y avait des familles, des enfants et des personnes en béquilles, j’en ai vu 2 je pense. Lorsque nous sommes arrivées vers la rue de la Blanchisserie je pense, nous avons été une première fois bloquées par la police. En fait les gens devant ont fait demi-tour directement pour passer par une autre rue, tout le monde suivait. Puis un nouveau cordon de policiers nous a fait face, frappant leurs matraques contre leurs protections aux jambes et se dirigeant vers nous, et on a voulu à nouveau faire demi-tour mais ils sont également arrivés par derrière, à vive allure de tous côtés, très rapidement ça s’est accéléré.
Les manifestant.es ont commencé à paniquer, et à se disperser en courant. Une de mes amies a dit “il faut pas qu’on courre c’est dangereux”, on a donc ralenti, tout en marchant vite. Et là les flics sont arrivés derrière, il y en avait un grand, “baraqué”, habillé en civil avec un brassard et le visage découvert, crâne rasé de près, qui semblait donner les ordres aux autres qui étaient en robocop, visages masqués, casque et bouclier, matraque à la main. Et là on était nous 4 + 2 personnes, peut-être plus, mais je me rappelle surtout de ces deux qui étaient près de nous, juste derrière et se sont fait très fort bousculer, trébuchant et manquant de tomber à plusieurs reprises, la fille répétait “Mais on peut pas aller plus vite”, le flic en civil nous a crié dessus, et lui et les autres frappaient avec leur matraque, au niveau du bassin et des jambes, on s’est pris des coups mais c’est surtout ces 2 personnes qui étaient exposées car juste derrière.
À un moment la fille a dit “SVP arrêtez, je vais me pisser dessus”. Je pense qu’elle avait très peur, on avait toustes peur car on ne comprenait pas ce qu’ils faisaient, ils nous bousculaient et nous criaient d’avancer plus vite, qu’on était jeunes et qu’on pouvait marcher plus vite. Ils nous dirigeaient vers un autre groupe de personnes qui semblaient être dans la même situation que nous. Mais ils ne cherchaient pas à nasser, il y avait des groupes à plusieurs endroits, dans tous les sens.
Les flics continuaient de frapper sans arrêt malgré les plaintes “Ça fait mal, arrêtez, on avance aussi vite qu’on peut”… Pendant tout ce temps, dans ma tête il y avait une chose importante : ne jamais lâcher mes 3 amies. Ne pas les perdre. Rester ensemble quoiqu’il arrive. J’en tenais donc fermement 2 , craignant qu’ils nous gazent à tout moment. Puis une de mes amies, s’est tournée et a répété “Vous faites mal arrêtez !” En se tournant elle s’est pris un coup de matraque juste sous le sein, elle a crié, je l ai attrapée vers moi, et quelques secondes après je crois, ils ont bousculé encore plus fort, créant le chaos, et ont gazé à quelques centimètres de nos visages, en particulier celui de mon autre amie.
J’ai réussi à tenir les 2 que je pouvais, j’ai crié pour appelé celle que j’avais lâché pour attraper l’autre et garder la troisième. On a couru toutes les 4, tout le monde courait dans tous les sens. L’une avait très mal aux yeux, on arrivait vers la Rue Neuve et j’ai proposé qu’on entre dans un restaurant encore ouvert, pour se mettre en sécurité. Les copines hésitaient mais on a quand même couru vers l’entrée, la porte était verrouillée, le serveur nous a fait signe de partir malgré notre affolement évident.
Là on a croisé un petit groupe de manifestant.es, 3 ou 4 mais sinon il n’y avait plus personne. Une de mes amies nous a proposé de prendre une ruelle, on l’a suivie, elles ont retiré leurs keffiehs, qui étaient oranges et imbibés de gaz. J’avais jamais vu ce gaz orange. Je les ai fourrés dans mon sac et on a ralenti le pas en arrivant sur le boulevard Adolphe Max. On a avancé vers Rogier, il y a avait des gyrophares dans tous les sens. On est descendues dans le métro. Le lendemain mon amie a vu qu’elle avait un bleu assez important sous le sein. “
Violences physiques
| Arrestation | |
| Détention | |
| Bousculade / projection | |
| Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral | |
| “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux) | |
| Clés aux bras douloureuses | |
| Coups de pieds, coups de poings, gifles | |
| Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
| Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
| Coups sur les oreilles | |
| Étranglement | |
| Doigts retournés | |
| Arrosage | |
| Morsures de chien | |
| Tirage par les cheveux | |
| Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
| Tirage par les colsons ou des menottes | |
| Sévices sexuels | |
| “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police) | |
| Usage de gants | |
| Usage d’arme à feu | |
| Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
| Usage de FlashBall | |
| Usage de grenade assourdissante | |
| Usage de grenade de désencerclement | |
| Usage de grenade lacrymogène | |
| Usage de LBD40 | |
| X | Usage de matraques |
| X | Usage de spray lacrymogène |
| Usage de Taser | |
| Usage de tranquillisants | |
| Expulsion | |
| Disparition |
Violences psychologiques
| Accusation de trouble à l’ordre public | |
| Accusation d’entrave à la circulation | |
| Accusation de rébellion | |
| Accusation de coups à agent | |
| Accusation de manque de respect | |
| Accusation de menace à agent | |
| Accusation d’injure à agent | |
| Accusation de manque de respect | |
| Accusation de refus d’obtempérer | |
| X | Agressivité, manque de respect, insultes |
| X | Intimidation, chantage, menaces |
| Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
| Intimidation ou arrestation des témoins | |
| Obstacle à la prise d’images | |
| X | Appels à faire cesser les souffrances restés sans effet |
| Position inconfortable prolongée | |
| Non-assistance à personne en danger | |
| Prise de photos, empreintes, ADN | |
| Menace avec une arme de poing | |
| Tir dans le dos | |
| X | Charge sans avertissement |
| Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
| Course-poursuite | |
| Propos sexistes | |
| Propos homophobes | |
| Propos racistes | |
| Intervention dans un lieu privé | |
| Problèmes de santé mentale | |
| Harcèlement | |
| Fouille | |
| Perquisition | |
| Violences de la part de collègues policiers | |
| Passivité des collègues policiers | |
| X | Défaut ou refus d’identification des policiers |
| Refus de prévenir ou de téléphoner | |
| Refus d’administrer un éthylotest | |
| Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
| Refus d’acter une plainte | |
| Refus de soins ou de médicaments | |
| X | Mensonges, dissimulations, disparition de preuves |
| Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
| Flexions à nu devant témoins | |
| Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
| Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
| Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
| Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
| Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels | |
| Pression pour signer des documents | |
| Absence de procès-verbal | |
| Complaisance des médecins |
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