2 avril 2014 – Marcinelle
Étranglé, matraqué, arrếté
Ce père de famille prend congé pour pouvoir venir rechercher ses enfants à l’école Saint-Martin, rue du Vieux Moulin à Marcinelle. Il est midi et les parents ne savent plus où se garer. Un riverain appelle la police en dénonçant ces personnes qui se garaient n’importe où.
« Au moment de me garer du mauvais côté de la rue, je vois les policiers. Je ne m’arrête donc pas et continue ma manœuvre en sortant directement de la place où je comptais me garer. Mais je remarque que la policière note mon numéro de plaque. »
Fabian se gare deux rues plus loin, là où c’est permis, et revient devant l’école. Il interpelle alors la policière et lui demande s’il va « recevoir une prune ».
« Elle confirme qu’elle m’a verbalisé, selon elle, parce que j’allais me garer! Je lui dis alors que c’est honteux et plusieurs parents viennent aussi lui dire le fond de leur pensée ». Juste au moment où je passe la barrière, j’ai les deux policiers qui s’avancent et me demandent ma carte d’identité. Je leur dis que je ne l’ai pas sur moi alors ils me disent de les suivre au poste. Je leur explique que je ne vais tout de même pas y aller avec mes deux enfants mais ils ne m’écoutent pas. Je commençais à m’énerver, mais sur moi-même. J’argumentais auprès des policiers mais ce n’est pas pour autant que je disais des grossièretés. Tout en parlant, je commence à entendre des sirènes au loin et ils arrivent à 9 policiers avec la brigade canine! A ce moment-là, alors que je tiens toujours mes enfants par la main, j’ai directement un policier qui vient vers moi pour en découdre. Je l’ai senti tout de suite à son air menaçant », explique Fabian. « Je pense qu’ils ont cru que ça allait dégénérer quand ils ont eu tous parents sur le dos. Mais j’ai été la cible! Ils sont arrivés en croyant qu’il y allait y avoir un gros problème. Une professeure qui a assisté à la scène me propose alors de s’occuper de mes enfants pendant que je suis la police. J’appelle donc ma femme convalescente pour qu’elle vienne les chercher. Ils me disent de les suivre jusqu’au poste et je leur réponds: ‘D’accord, je viens avec vous’. J’avance avec eux, calmement, mais l’un me dit: ‘On va vous mettre les menottes’. Je leur réponds qu’ils n’en ont pas besoin, que je suis calme et que les suis de mon plein gré. Mais là, un jeune homme m’attrape le bras et je résiste un peu. Un autre vient par derrière m’étrangler. Au début je me demande quoi et je ne me laisse pas tomber par terre. Je n’ai pas l’habitude de ça, c’est la première fois qu’on m’arrête! Puis un policier me serre extrêmement fort les menottes. Je hurle au secours. Pour moi, il serre la menotte avec son pied tellement ça fait mal, et parce que j’ai la mains au sol. Je ne sais pas leur donner l’autre main tellement ils me font mal et eux prennent ça comme si je résistais. J’ai alors reçu des coups de tous les côtés, dont des coups de matraque dans le dos. Ils m’embarquent finalement pour outrage à agent et rébellion. »
Selon le Parquet, « Monsieur n’avait pas ses documents d’identité et s’est montré outrageant, et l’officier en support de sa collègue féminine qui verbalisait a décidé de son arrestation. L’intéressé étant de corpulence très forte et costaud, et puisqu’il a refusé le menottage, les agents ont dû appliquer une technique apprise dans toutes les écoles de police pour l’amener au sol et le maitriser ». « Ce n’est finalement qu’au poste qu’il se calmera et avouera qu’il n’aurait pas dû s’énerver«.
Un témoin parmi d’autres raconte quant à lui : « C’est un homme très costaud qui en impose par sa simple présence, mais c’est surtout un homme calme, toujours poli et gentil, et il n’a jamais été agressif envers les policiers, il parlait très calmement. Mais il s’est retrouvé avec leurs chaussures dans la figure et lui enfonçant les menottes dans les poignets. Il a juste fait ce que vous et moi aurions fait, il a enlevé sa main ».
Bilan : 4 heures au poste « avec prise d’empreintes et photos comme si j’étais un criminel », puis Fabian se rend chez son médecin pour faire constater ses blessures et fait prendre des photos. Fabian n’a d’ailleurs pas été poursuivi par le parquet, même si un PV pour rébellion et outrage a été rédigé à sa charge. Pour la police, « il a eu un comportement inadapté pour de simples faits de roulage ». Pour Fabian, au contraire, ce sont les policiers qui « ont eu une réaction disproportionnée ».
- 03.04.2014 – Plainte auprès du Comité P
- 02.04.2014 – Agression et arrestation de Fabian