Septembre 2015, Bruxelles
Battu, humilié, arrêté, fouillé à nu et détenu
M. : « J’ai fait appel à la police et je me suis retrouvé nu, penché en avant entrain d’écarter les fesses au milieu de 3 hommes«
À la suite d’une altercation avec un commerçant, il appelle la police… Battu, humilié et enfermé, M. se dit choqué du traitement infligé par les forces de l’ordre qu’il avait lui-même convoquées…
« Consultant informaticien pour une société française, je suis parti en Belgique pour des raisons professionnelles. J’ai été victime d’une agression sur la voie publique de la part du propriétaire d’un bar à Bruxelles. Suite à quoi, j’ai appelé la police. Deux ou trois voitures sont arrivées.
Après m’avoir écouté, j’ai été menotté et jeté dans la voiture. J’ai demandé pourquoi le propriétaire du bar ne l’était pas. On m’a répondu que chacun fait ce qu’il veut dans sa voiture. J’ai été conduit dans un premier commissariat où on m’a posé plusieurs questions. J’ai demandé de consulter un médecin. J’avais mal à la tête suite aux coups que j’ai reçus et plusieurs traces sur le côté droit quand j’ai protégé ma tête. J’ai été amené à l’hôpital.
Ensuite, on m’a conduit dans un deuxième commissariat toujours menotté. On m’a reposé les mêmes questions que dans le premier. Dès le début, j’ai fourni une pièce d’identité. J’ai demandé à passer un coup de fil pour appeler l’ambassade française. On m’a répondu que je pourrai le faire quand je serai dehors. Un officier est venu et m’a reposé les même questions que m’ont déjà posées ses collègues. Son ton était insultant, vulgaire et menaçant et ne m’a pas laissé lui expliquer comment les choses se sont réellement passées. À chaque fois que j’ai demandé d’être assisté par un avocat, on a essayé de me persuader que ça n’était pas nécessaire et que je risquais de passer au moins la nuit en garde à vue.
À la fin, il m’a dit « Est-ce que tu veux un avocat, oui, non ou je t’emmerde » ! Je lui ai répondu que je préfère être assisté par un avocat. C’est là qu’on m’a conduit vers une cellule où on m’a demandé de me déshabiller complètement, me pencher et écarter les fesses et enfin m’accroupir et tousser ! Suite à quoi, je suis resté plus d’une heure en cellule.
L’officier est venu me voir pour me dire que l’avocat est arrivé. Je lui ai expliqué ce qui s’est passé et j’ai été entendu par le même officier. Je suis revenu en cellule et 20 minutes plus tard, l’officier est venu et m’a dit que le procureur me libère. Il m’a ouvert la porte et ne m’a même pas demandé si je voulais porter plainte. J’ai pris mes affaires et suis rentré chez moi tout à fait choqué par le traitement auquel j’ai eu droit et souffrant des douleurs de mon agression. J’aurais pu me faire justice moi-même; mais ça n’aurait fait qu’aggraver les choses et ça n’est pas du tout ma façon de me comporter avec les gens. C’est pour cette raison que j’ai demandé l’aide de la police.
J’ai fait appel à la police et je me suis retrouvé nu, penché en avant en train d’écarter les fesses au milieu de 3 hommes. J’ai été placé en garde à vue dans une cellule qui sentait l’odeur des toilettes. J’ai été menotté et j’en ai gardé les traces sur les poignets pendant longtemps. Je considère que mes droits n’ont pas été respectés et que le traitement auquel j’ai eu droit n’était pas impartial et complètement disproportionné. »