Septembre 2016, Bruxelles
Giflé par un flic
J., un témoin : « C’est une claque éducative et nous avons tout à fait le droit de faire ça !«
Quand un policier joue les pères-la-morale après une incivilité, distribue une gifle rédemptrice et justifie son comportement auprès des témoins de la scène…
« La victime était en train d’uriner sur la place X. lorsque une voiture de police s’est arrêtée pour la verbaliser. La victime s’est dirigée vers l’un des policiers (tandis que l’autre policier est resté dans la voiture), en tendant directement sa carte d’identité et en disant : « Je suis déso, je suis désolé ! » pour l’acte qu’il a fait. Le policier lui a hurlé que ça ne se faisait pas d’uriner sur un monument et lui a dit : « Tu n’es que désolé ? ».
C’est alors que le policier lui a mis une gifle, une claque d’une violence extrême, telle que tout le monde autour s’est retourné, impressionné. L’autre policier est alors sorti de la voiture de police, et tous les témoins de la scène ont accouru vers la victime en l’écartant du policier pour éviter qu’il ne se prenne un autre coup. Tandis que d’autres témoins ont couru vers le policier pour l’avertir de ce qu’il venait de se passer, pour lui demander de l’aide et s’il avait vu le coup partir pour pouvoir nous aider à porter plainte. Le policier ne nous a pas répondu.
Avec un peu plus d’insistance, le second policier nous a dit que le nom des deux policiers figurerait sur l’amende de la victime (pour avoir uriné sur un lieu public). Nous avons des photos de la plaque de la voiture de police et du policier, ainsi que des marques de coup sur la victime. Nous avons fini par écarter la victime des policiers. J’ai personnellement repris la carte d’identité de la victime et demandé plus d’explication auprès des policiers, en vain. On nous a répondu que « C’est une claque éducative et nous avons tout à fait le droit de faire ça ! ». Nous sommes alors partis en reprenant nos sacs.
C’est une faute grave des policiers qui malheureusement, je le sais, n’aura sûrement aucune suite. La police devient de plus en plus violente et c’est triste à dire. »
Violences physiques
X | Coups de pieds, coups de poings, gifles |
Pieds/genoux sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
Étranglement | |
Clés aux bras douloureuses | |
Doigts retournés | |
Usage de matraques | |
Morsures de chiens | |
Usage de spray lacrymogène | |
Tirage par les cheveux | |
Arrosage | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Usage de gants | |
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Menace avec une arme de poing | |
Agressivité, manque de respect, insultes | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
X | Défaut ou refus d’identification des policiers |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Pression pour signer des documents | |
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Complaisance des médecins | |
Absence de procès-verbal |
- Témoignage ObsPol