2 octobre 2025, centre de Bruxellles
Entre 31 et 50 ans. Matraqué et gazé : 21 jours d’incapacité de travail
Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 octobre à Bruxelles
“J’ai rejoint la manifestation à 16:45 devant le ministère des Affaires étrangères. Avec le cortège, nous nous sommes rendus au Parlement européen. J’ai ensuite suivi le mouvement vers la Bourse, une partie des manifestants étant restée devant le Parlement.
Sur la route, un barrage policier était en place dans la rue du Grand Cerf ainsi que sur le rond-point Louise, avec une autopompe prête à arroser. Se retrouvant sans issue, nous avons décidé de revenir sur nos pas et de descendre vers la Bourse par la rue de Namur. Jusqu’ici, la manifestation se déroulait de manière très pacifique, à l’exception de certains actes isolés qui étaient réprimés par les autres manifestants (jets de bouteilles sur les policiers, renversement de poubelles ou de vélos, etc.). Je n’avais jusque-là ressenti aucune animosité de la part des policiers.
Au bout d’un moment, la décision a été prise de retrouver le reste des manifestants au Parlement européen. Nous étions plusieurs centaines de personnes à nous mettre en marche de la Bourse vers le Parlement. Nous nous sommes très vite retrouvés face à des barrages policiers à chaque croisement.
En arrivant rue du Meiboom aux alentours de 21h, nous avons fait face à un barrage policier avec des grenades lacrymogènes dégoupillées. Une première charge nous a forcés à faire marche arrière. La brigade anti-émeute a alors décidé de prendre l’ensemble des manifestants en étau dans les rues avoisinantes. Je me trouvais personnellement rue du Marais, nous étions coincésentre une horde de policiers devant et derrière nous, nous n’avions d’autre choix que de tenter de nous faufiler entre eux pour sortir de cette zone.
J’ai alors senti un bouclier dans mon dos. Devant mon visage, un policier tenait une bonbonne de gaz lacrymogène. J’ai tourné la tête, et un autre policier est arrivé en me donnant un coup de matraque sur le front. J’ai également reçu un coup de matraque dans le dos.
Après m’être tenu le front, j’ai remarqué que je perdais beaucoup de sang. J’ai pensé trop tard à regarder le matricule du policier (j’ai appris plus tard qu’ils les avaient retirés de l’uniforme pour ne pas être identifiés). Un manifestant m’a donné un mouchoir, une autre m’a proposé de m’accompagner à l’hôpital. Étant lucide, je suis allé seul aux urgences de l’hôpital Saint-Jean.
Au bout de quelques dizaines de minutes, nous étions une quinzaine de manifestants, pour la plupart blessés au visage, l’un avec une côte cassée, un autre avec une déchirure à la cuisse et un bras cassé. La plaie était profonde et saignait abondamment. Après 6 heures d’attente, je suis ressorti de l’hôpital avec une dizaine de points de suture au front et des ecchymoses dans le dos. J’ai une incapacité de travail de 3 semaines.
Je ne reviens toujours pas de la tournure répressive qu’a prise cette manifestation pacifique, alors que tout s’était bien passé jusque-là. Je ne comprends pas l’attitude ultra‑violente des policiers envers une partie des citoyens, de tout âge : il y avait également des enfants et des personnes âgées parmi les manifestants, venus exprimer leurs ressentis face aux actions insuffisantes de notre gouvernement à l’égard d’Israël, ainsi qu’en soutien aux membres de la flottille et au peuple palestinien.”
Violences physiques
Arrestation | |
Détention | |
X | Bousculade / projection |
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral | |
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux) | |
Clés aux bras douloureuses | |
Coups de pieds, coups de poings, gifles | |
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
Étranglement | |
Doigts retournés | |
Arrosage | |
Morsures de chien | |
Tirage par les cheveux | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Sévices sexuels | |
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police) | |
Usage de gants | |
Usage d’arme à feu | |
Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
Usage de FlashBall | |
Usage de grenade assourdissante | |
Usage de grenade de désencerclement | |
Usage de grenade lacrymogène | |
Usage de LBD40 | |
X | Usage de matraques |
X | Usage de spray lacrymogène |
Usage de Taser | |
Usage de tranquillisants | |
Expulsion | |
Disparition |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation d’entrave à la circulation | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de manque de respect | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Accusation de manque de respect | |
Accusation de refus d’obtempérer | |
X | Agressivité, manque de respect, insultes |
X | Intimidation, chantage, menaces |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
Appels à faire cesser les souffrances restés sans effet | |
Position inconfortable prolongée | |
Non-assistance à personne en danger | |
Prise de photos, empreintes, ADN | |
Menace avec une arme de poing | |
Tir dans le dos | |
X | Charge sans avertissement |
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
Course-poursuite | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Intervention dans un lieu privé | |
Problèmes de santé mentale | |
Harcèlement | |
Fouille | |
Perquisition | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
X | Défaut ou refus d’identification des policiers |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels | |
Pression pour signer des documents | |
Absence de procès-verbal | |
Complaisance des médecins |
- Témoignage ObsPol
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- Dernière mise à jour : il y a 4 jours - Publié le