Août 2023, Liège
31-50 ans. Penchée contre une barrière et fouillée à l’abri des regards, menottée, arrêtée et détenue
« Lors d’un festival, j’ai recroisé une amie avec qui nous avions partagé beaucoup de moments avec nos enfants, elle m’invitait régulièrement à des événements jusqu’à ce qu’on ait une petite dispute. Il y avait de la complicité et de la séduction dans nos rapports. J’avais développé des sentiments amoureux. En la recroisant au festival, j’ai voulu reprendre contact avec elle pour qu’on discute. Elle n’a pas souhaité discuter avec moi et m’a rejetée brutalement, puis à été porter plainte pour harcèlement au service de sécurité du festival. Je reconnais avoir légèrement insisté pendant quelques secondes et parlé à une de ses amies présente car cette situation était douloureuse pour moi. Mais le fait de porter plainte pour harcèlement était vraiment excessif à mon sens, et je ne comprend toujours pas vraiment pourquoi elle a fait ça. Je dois préciser que j’étais totalement sobre.
Je mangeais une pita avec un copain quand le service de sécurité du festival à débarqué pour me signaler qu’une dame avait porté plainte contre moi pour harcèlement, me priant de sortir. J’ai marqué un peu de réticence car j’étais surprise et pas du tout préparée à cela. Ne réagissant pas assez rapidement, les agents de sécurité m’ont pris par les bras (en me faisant mal, j’ai eu des bleu sur un bras). J’avais encore de la pita en bouche, je me suis exprimée pour qu’ils me lâchent et que j’avance seule et j’ai cherché à me dégager. Ils ont refusé de me lâcher, et finalement m’ont embarqué par les bras et les jambes à travers le festival, ce que j’ai trouvé très humiliant.
À l’extérieur, j’ai parlé avec 2 des agentes de sécurité qui étaient empathiques, et cela m’a réconforté. Un petit peu plus tard, la police débarque et deux policières se joignent aux agentes de sécurité, je leur explique également la situation, avec calme. Je trouve les policières également réconfortantes et empathiques suite à mon récit. Un policier vient ensuite me trouver, me demande ma carte d’identité, que je donne calmement. Il m’amène ensuite derrière une barrière d’une bâche (ce qui bloquait la vue à tout témoin). Il m’a penchée sur une poubelle, m’a fouillée, puis à un moment donné j’ai du avoir un petit geste manifestant une certaine réticence (j’ai comme analogie le fait d’avoir un mouvement de retrait avec une infirmière qui veut faire une piqûre quand on n’a pas l’habitude). Il m’a dit un truc du style « tu vas te faire dominer toi » puis il a pris mon bras droit qu’il a croisé sur mon dos et a appuyé fortement. J’avais l’impression qu’il allait me déboîter l’épaule, et j’exprimais ma douleur. Il a recommencé plusieurs fois à appuyer de la sorte pour me faire mal.
J’étais dans une certaine détresse face à cette violence et je le suppliais d’arrêter. Ensuite il m’a mis les menottes. Comme je n’avais jamais eu de menottes auparavant, j’ai également eu un petit mouvement pour me dégager, ce qui a coincé ma main dans la menotte. Çà me faisait mal et je demandais qu’il me remette bien la menotte, ce qu’il a refusé. Je lui demandais à boire à plusieurs reprises (il y avait une fontaine d’eau juste à coté) ce qu’il a refusé également. Il m’a ensuite dit d’aller dans la voiture de police. Les policiers de la voiture étaient gentils.
En arrivant au poste de police, le policier qui avait été violent s’est montré sous un autre jour. Il était posé, m’a donné à boire. (j’ai par la suite compris que tout était filmé au commissariat, et qu’il avait intérêt à bien se comporter). J’ai ensuite passé la nuit au cachot. Le lendemain, je suis retournée au commissariat pour reparler à ce policier, ou avoir son nom. Le policier à l’accueil du commissariat a commencé à s’énerver alors que j’étais très calme. Il a refusé de me donner le nom du policier qui avait été violent la veille. J’ai senti que je ne pouvais pas faire grand chose, et que porter plainte allait être beaucoup trop difficile pour moi, d’autant plus que je n’avais aucune preuve de rien. »
Violences physiques
Bousculade / projection | |
Coups de pieds, coups de poings, gifles | |
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
Étranglement | |
X | Clés aux bras douloureuses |
Doigts retournés | |
Arrosage | |
Morsures de chien | |
Pare-chocage (percussion par un véhicule de police) | |
Plaquage ventral | |
Tirage par les cheveux | |
X | Serrage douloureux des colsons ou des menottes |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Usage de gants | |
Usage d’arme à feu | |
Usage de « Bean bags » (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
Usage de FlashBall | |
Usage de grenade assourdissante | |
Usage de grenade de désencerclement | |
Usage de grenade lacrymogène | |
Usage de LBD40 | |
Usage de matraques | |
Usage de spray lacrymogène | |
Usage de Taser | |
Usage de tranquillisants |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Menace avec une arme de poing | |
X | Agressivité, manque de respect, insultes |
X | Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet |
Prises de photo / empreintes | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
X | Défaut ou refus d’identification des policiers |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Confiscation, détérioration ou destruction d’effets personnels | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Pression pour signer des documents | |
Absence de procès-verbal | |
X | Privations pendant la détention (eau, nourriture) |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Complaisance des médecins | |
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
Position inconfortable prolongée |
- Témoignage ObsPol
- Avocat :
- Collectif :
- Cagnotte :
- Dernière mise à jour : il y a 6 mois - Publié le