Immédiatement après la meurtre de Fabian, la police se déploie pour tout verrouiller : la zone, l'accès à l'info, les témoins, les voisins, les soutiens, la communauté, les marcheureuses, les militant.e.s. À l'instar du Balck bloc, tactique de défense militante pour empêcher l'individualisation des mititant.e.s, le Blue Block des flics fait masse pour protéger les sien.ne.s et garder le contrôle d'une situation, quitte à protéger les "pommes pourries" assassines...
Petite chronologie de la répression qui a suivi le meurtre de Fabian :
Lundi soir 2 juin, le contexte :
Fabian était encore au sol en sang. Il est encore en train de recevoir un massage cardiaque. Des membres de sa famille sont arrivé.e.s pour venir près de lui, et les flics les ont repoussés.e., viré.e.s, en les gazant.
Plus tard le même soir. Des jeunes du coin qui sont arrivé.e.s après que Fabian ait été emmené mais qui ont su ce qui c’était passé. Hyper tristes et en colère, iels se sont énervé.e.s dans la parole seulement avec la police, qui a voulu les intimider : « Qu’est-ce que tu t’en fous toi t’es maghrébin ».
lels étaient choqué.e.s :
« il dit ça comme si on avait la haine, comme si on n’avait pas de cœur ! Je lui ai dit moi, qu’il soit juif noir blanc chinois, athée, chrétien, n’importe je m’en fous je l’aurais défendu parce qu’on est des humains avant d’avoir notre nationalité, nos cultures. »
Plus tard les gens du quartier ont exprimé, crié que c’était pas un accident. On savait déjà qu’il était mort, que les témoins ont été emmené.e.s par la police. Les personnes sont empêché.e.s de filmer.
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Ces là que quelque jeunes racisé.e.s ont été identifié.e.s, parce qu’iels ont ouvert leur gueule le lundi, suite à ce qu’il s’est passé, que les flics sont venus les choper les jours suivants.
Mardi soir 3 juin
Plus ou moins 8 jeunes sont arrêté.e.s : vers 19:00 les jeunes (racisé.e.s) tranquilles sont dans le parc. Plusieurs étaient venu.e.s se recueillir. Les flics sont arrivé.e.s en équipe très énervé.e.s et agressif.ve.s, pas pour parler. Les jeunes ont eu peur, iels ont pris la fuite. Les jeunes n’ont rien fait de mal, iels avaient rien préparé. 2 jeunes ont été arrêtés pendant une course-pursuite, les autres la police est allée les chercher chez eux, à la maison. Iels sont resté.e.s la nuit garde à vue, puis sont passé.e.s au Palais pour y être jugé.e.s. Chef d’inculpation : alerte à la bombe / incitation à l’émeute !
Perquisitions : vers 22 heures, pour choper les petits qui s’étaient encourus, les flics ont braqué les gens. Sonnette. Police. À la demande de produire un mandat, le flic a répondu « C’est moi le mandat ». Rentrent chez la famille à 7-8 flics (2 voitures) en mode cowboy, abus de pouvoir. Iels ont braqué avec leurs armes les personnes présentes. Iels ont mal parlé, sont entré.e.s fouiner partout. Les jeunes qui étaient chez eux ont été arrêté.e.s. Celui que les flics n’ont pas trouvé a reçu une convocation.
Mercredi soir 4 juin
Arrestations d’une dizaine de jeunes : vers 18-19 heures, bis repetita, les flics raflent une dizaine de petit.e.s qui étaient là. Dès qu’iels trouvaient des jeunes, habillé.e.s vêtu.e.s de noir, iels n’ont cherché à comprendre et les ont embarqué.e.s. Iels étaient venu.e.s en équipe. 24 heures de détention itou. Les flics leur ont mis la pression les menaçant d’un fichage. Emmenés au Palais de justice aussi. Interdiction du parc pour 3 mois, iels ne peuvent pas fréquenter d’autres jeunes du parc. Que des non-blanc.he.s, qui n’avaient rien fait.
Tabassage : vers 22 heures, une personne de la famille qui se recueillait seule à l’endroit des bougies, se fait taper par 4 flics, intimidation, laissé sur place. Iels lui ont dit de décarrer.
En fait les flics viennent sur les lieux de recueillement la nuit quand il y a peu de monde. Tentatives d’intimidation, uniquement sur des non-blancs et des jeunes. Pour les voisin.e.s blanc.he.s qui y sont allé.e.s, même la nuit, aucun souci.
Interpellation + arrestation : la police a interpellé deux personnes dans le parc à côté d’une fresque presque terminée. Une des deux personnes ayant deux capuchons de spray sur elle a été arrêtée et emmenée au commissariat puis accusée de dégradation et d’incitations à l’émeute. L’autre n’avait rien sur elle, elle a malgré tout été giflé.e, menacé.e et insulté.e, puis les flics l’ont couché.e dans la boue avant de partir. Cette personne n’a pas été emmenée au commissariat.
Jeudi soir 5 juin
Arrestation : 2 heures du matin, une personne qui assiste à une autre arrestation (rien à voir) et intervient, décrit aux flics ce qu’il s’est passé avec Fabian. Les flics se chauffent direct et l’embarquent. 40 heures de détention, maltraitances. 3 chefs d’accusation pour le passage au tribunal. Charges pour coup et blessures, alors que c’est faux, la flic s’est blessée toute seule en frappant la personne. « Rébellion » soit-disant c’est faux, « résistance » c’est pas vrai. « Outrage » pour les avoir traités de fascistes.
Samedi soir 7 juin
Poursuite : poursuite d’une personne de la famille sur son scooter vers la Basilique. La personne a pu rentrer chez elle sans se faire choper.
Pression : alors que la grande banderole était presque accrochée sur une façade, des flics sont venus dans l’immeuble et ont mis la pression sur les habitant.e.s pour qu’elles refusent d’héberger la banderole sur la façade parce que c’est écrit « la police assassine ». Menace de PV. La banderole n’a pas été remise. Moyen de faire peur aux habitants.
Dimanche 8 juin
Arrestations : une personne traînée au sol, blessée au bas du dos, clé de bras, frappée au commissariat. Pas d’eau, 1 gaufre en 24 heures, ses affaires volées (veste, téléphone), menottée avec des colsons nonstop pendant 28 heures, bras dans le dos. Seul moment sans les colsons , devant la juge. Mains gonflés, poignets blessés. La juge a dit :
« De toutes façons le policier concerné est en arrêt maladie, et va revenir après. »
Beaucoup de charges contre lui. Perquisitionnée à son domicile, tout retourné. On a des photos. Libéré.e après près de 27-28 heures. Jugement prévu plus tard.
2 autres personnes arrêtées aussi sur place au commissariat. Pas de retour pour les 2 autres. Sont aussi sorti.e.s, après 24 heures.
Flashballs (avec de la peinture blanche super dur à nettoyer) sur les gens pendant la manif. Les flics ont tiré sur des mineurs, et sur des personnes à terre. Quelques blessures avec saignements.
Merci à celles et ceux qui ont réagi !
- Témoignages ObsPol