Quelques termes qui illustrent les ressentiments dans les témoignages nombreux qui nous sont parvenus...
Les débordements policiers pour « gérer » l’ordre public sont connus depuis longtemps, force est de constater que de plus en plus, ces agissements paraissent jouir d’une impunité, voire d’une incitation à un laisser-aller frénétique des plus bas instincts de bagarreurs de leurs sbires. En effet le goût de la confrontation directe de ces personnes sur-équipées et armées face à des individus pacifiques faisant usage de leur droit élémentaire de manifester, désarmés et vêtus simplement habillements non protecteurs, est criant.
Le problème qui se dévoile derrière ces agissements se trouve au niveau de la hiérarchie, jusqu’au plus haut chef, qui ne dénonce pas mais tente de justifier – bien que personne n’y croit – que cette violence gratuite est nécessaire.
Les dirigeants et responsables de ces manœuvres hautement inquiétants semblent oublier ou ignorer ou encore n’en avoir rien à faire de: la Mission de la police !
Ainsi (Chap.2 Code de déontologie) :
« Les membres du personnel respectent et s’attachent à faire respecter les droits humains et les libertés fondamentales. Les fonctionnaires de police contribuent en tout temps et en toutes circonstances à la protection des personnes et à l’assistance que ces dernières sont en droit d’attendre (…).
Chaque action des membres du personnel est empreinte de pondération et adaptée au circonstances »
De même les valeurs prônées sont de :
« Respecter et s’attacher à faire respecter les droits et libertés individuels ainsi que la dignité de chaque personne, spécialement en s’astreignant à un recours à la contrainte légale toujours réfléchi et limité au, strict nécessaire (…) »
Se pose la question de savoir si ces hors-la-loi sont encouragés dans leur comportements crapules ?
Les dramatiques agissements qui ont eu lieu lors de ces manifestations ont eu un petit écho dans la presse mais souvent suivis des déclarations justificatives des autorités.
ObsPol a reçu des témoignages directs qui font froid dans le dos notamment dans le cadre de la manifestation en soutien à la flottille humanitaire vers Gaza à Bruxelles le 2 octobre 2025 qui fut le théâtre d’un déploiement répressif impressionnant et odieux. Un imposant dispositif anti-émeute pour des manifestants pacifiques mis en œuvre vers 21:30, sans sommation claire ni justification légitime.
S’est alors mis en route un usage disproportionné et illégitime et ajoutons tout à fait inutile de la force : canons à eau, gaz lacrymogènes, matraques, charges policières contre des manifestant.es désarmé·es.
Quelques extraits aussi publiés dans d’autres médias comme Bruxelles Dévie :
« Je suis avec mon père et une amie. Soudain, un déluge de policiers anti-émeutes et de policiers en civil nous provoquent, nous insultent, nous pourchassent, et finissent par nous encercler sur la place des Martyrs et dans les ruelles avoisinantes.Je cours pour fuir cette violence, pendant ma course je constate l’utilisation massive de gazeuse, je vois une personne par terre sans défense entourée par trois policiers qui le rouent de coups de pieds alors qu’il crie de douleur et ne peut pas s’enfuir. (…) Les urgences sont saturées, il y a une dizaine de blessés, beaucoup touchés à la tête, en sang tous proviennent de cette même manifestation. »
« Sans avertissement, les forces de l’ordre ont foncé dans la foule. Ma mère a été renversée et piétinée par des manifestants pris de panique. »
« On était dans une chasse à courre. Je me suis senti comme un gibier d’abattoir. Les flics ont frappé contre des poteaux, poussés des cris comme des prédateurs en chasse. Ils ont foncé vers nous. Les flics en civils ont jailli en hurlant, matraque à la main. » « La police a délibérément chargé indistinctement les foules, en criant, en tapant dans les poubelles et en faisant peur. »
De plus, non contents de taper et blesser, de se défouler sur les victimes parfois déjà au sol iels manquent totalement de respect et d’éducation au vu de leur langage ordurier . Se dévoile ainsi sans honte la grossièreté et la vulgarité de certains agents des forces de l’ordre.
« Viens là alors ! », » Amène-toi ! », et d’ autres provocations pour nous faire réagir. »
« C’était la panique générale, peu importe où on fuyait, ils couraient et tapaient. »
G. témoigne à Obspol :
“J’étais le dernier du groupe quand les policiers nous ont chargé, j’avais en face de moi les manifestants agglutinés dans une ruelle et derrière moi des policiers qui me donnaient des coups de bouclier, de matraque en me disant : “Avance, cours !”
Alors que j’essaye de les regarder pour leurs signifier qu’il m’était impossible d’avancer car la rue était bondée, l’un d’entre eux m’asperge avec du gaz, à quelques centimètres du visage. Ça me rend partiellement aveugle, ce que j’essaye de signaler aux policiers qui continuent de me pousser et c’est alors que j’entends ce qui doit être leur chef dire “Tapez-le !”
S’ensuit un déferlement de coup de matraques, de bottines et des tentatives de croche-pied, dont une réussie, alors que je continuais à avancer selon leurs ordres. Qui demande à un homme d’avancer tout en l’empêchant d’avancer ? Un voyou, un sadique ? Non, apparemment, un policier.
Si l’un.e des manifestant.es s’était exprimé ainsi à leur égard c’eut été qualifié d’outrage. La loi prévoit en effet qu’à leur encontre (celle d’un officier de la force publique) une sanction pour une telle parole c.a.d. :
« toutes les manières d’exprimer son mépris, de vouloir rabaisser, injurier ou blesser une de ces personnes. Il peut s’agir de paroles (ex : injures ou moqueries), de faits (violences légères différentes de coups ou de gestes (mimiques, grimaces, faire un bras d’honneur, etc.) voire de menaces . ».
Alors deux poids deux mesures ? Ne sont-ce pas là littéralement les actes dont se rendent coupables précisément les agent.es de police ? Seront-ielles donc sommé.es par une quelconque autorité de se justifier ? Seront iels sanctionnés ? Seront-iels instruit.es ou cela convient-il aux hiérarchies ?
Le témoignage se termine ainsi :
« Petit bonus j’ai essayé d’aller déposer plainte au commissariat de X. : ils n’ont pas pris ma plainte sous prétexte d’un conflit d’intérêt. Alors vient la question fâcheuse : “Qui nous protège de la police ?” La justice, j’espère. Sinon personne.”
Et pourtant, rappelons ici que les services de police (locale ou fédérale) ont l’obligation de recevoir toute plainte ou déclaration d’infraction qui leur est présentée, quelle que soit la nature du fait. (article 15 de la loi sur la fonction de police (LFP, 5 août 1992))
Une autre justification mise en avant est celle de la notion de « mouton noir » qui serait l’exception mais il n’en est rien. Toustes les collègues assistent soit en soutenant soit en observant impassibles et se rendent publiquement coupables de non-assistance à personne en danger.
Il ressort de l’ensemble de ces témoignages, ainsi que de l’analyse de la répression et des violences policières survenues lors de ces manifestations, une volonté explicite de casser, voire de blesser grièvement, les manifestant.es, notamment en les exposant à des gaz lacrymogènes tirés à très courte distance du visage et des yeux. Se plaisant à frapper à la tête et dans la partie supérieure du corps.
Pourtant un policier ne peut pas frapper quelqu’un à la tête ou dans la partie supérieure du corps. Tout usage de la force par la police doit être légitime, nécessaire et proportionné — frapper la tête est dans les cas présents disproportionné et risque de constituer une violence illégale voire un traitement dégradant / des voies de fait.
De nombreux blessés ont ainsi dû être hospitalisés et recevoir des points de suture au crâne. Obspol élargit malheureusement ses preuves photographiques envoyées par les victimes. C’est abject et inadmissible quelles que soient les excuses des autorités en charge.
Malgré les plaintes pour violences, le ministre Quintin défend la police bruxelloise et réclame « plus de fermeté » !! Interrogé à la Chambre ce 21 octobre 2025, il a déclaré avoir demandé à la police “des mesures d’encadrement plus strictes” pour les prochaines mobilisations, tout en annonçant un renforcement de la surveillance en ligne via l’Open Source Intelligence (OSINT)
Plaintes au Comité P
“La police a agi dans le cadre du gestion négociée de l’espace public”, a-t-il affirmé. Il a toutefois demandé aux services de sécurité de “mieux anticiper les risques” et de “coordonner plus efficacement leurs moyens”, évoquant la possibilité d’une surveillance accrue des réseaux sociaux pour détecter à l’avance les appels à la mobilisation.
Cette stratégie, s’apparente visiblement à un durcissement sécuritaire généralisé.
Entreraient dans cette stratégie les policiers déguisés ? Munis de bâtons?
La loi de 1992 indique que “même les policiers qui interagissent avec une personne en civil doivent porter un brassard indiquant de manière visible et lisible leur numéro d’intervention, sauf lorsque les circonstances ne le permettent pas”.
Mais visiblement nous n’en sommes plus là mais beaucoup,beaucoup plus loin dans la répression des mouvement populaires et des revendications qui contrarient les plans des dirigeant.e.s.
Sachons enfin que s’il est important de porter plainte auprès du Comité P,, elle risque de ne pas avoir l’effet escompté dans l’esprit de nombreuses personnes et notamment du point de vue « classement sans suites » ou d’un point de vue statistique puisque si une intervention policière lors d’une manifestation, une action militante ou un match de football provoque une seule ou 25 plaintes, elle aura le même poids (un seul dossier) dans les statistiques du Comité P ». un « événement » est « un dossier », même si de nombreuses personnes ont déposé plainte à cette occasion.
- Bruxelles TOday
- 02.10.2025 – Muselage des voix pro-Palestine : carte blanche et carton rouge pour les Robocops et leurs complices en civil !
- G.
- https://www.police.be/5337/actualites/loutrage-une-atteinte-a-lautorite
- https://www.police.be/5998/fr/a-propos/police-integree/le-code-de-deontologie-des-services-de-police
- Rapport ObsPol 2013-2014

