Une manifestation « Stop à la Justice de classe, stop à la Justice raciste » organisée par la gauche radicale et anti-raciste devait se tenir afin de dénoncer le double standard appliqué par la Justice entre, d’un côté, la condamnation de syndicalistes à une peine de prison avec sursis pour avoir bloqué une route dans le cadre d’une grève générale pour défendre les droits des travailleuses et travailleurs et de l’autre, l’impunité à l’égard de policiers dans notamment les affaires Mawda, ou encore la demande le non-lieu de la plainte contre le policier qui a percuté mortellement le jeune Adil, 19 ans et aussi dans le cadre des récents décès lors de détentions policières comme pour Ibrahima ou encore Ilyes. Interdite au départ elle avait été maintenue et tolérée en tant que rassemblement de 45 minutes.
Sur place les quelque 150 manifestant.e.s ont pu observer, comme les autres personnes passant par là, un déploiement policier hors norme. Probablement en vue de dissuader de se rendre au point de rassemblement, les policier étaient très nombreux se permettant de demander sans autre raison, où les passant.es comptaient se rendre en précisant que le rassemblement n’était pas autorisé, mensonge policier évident.
On estime à 400 les policiers de tout le pays mobilisés pour encadrer ce rassemblement, alors qu’à quelque centaines de mètres un autre rassemblement « climat » ne semblait pas inquiéter plus que ça…
Le rassemblement s’est déroulé dans le calme et s’est dispersé après 45 minutes comme convenu… c’est ensuite que la répression s’est abattue sur les gens!
Nous avons reçu et entendu un grand nombre de témoignages les uns plus inquiétants que les autres, se recoupant dans l’effroi et la souffrance endurés. Il est particulièrement remarquable que près de 90 mineurs d’âge (sur les deux zones), soit des enfants, ont été traités avec brutalité, injustice et inhibition caractérisée en totale illégalité.
150 participants et 250 arrestations, si ce n’est pas de l’intimidation et de la menace pour effrayer toute contestation, de quoi s’agit-il donc? Un exercice pratique pour s’habituer sur le terrain à réprimer, tabasser, arrêter, … ?
Une fois encore, si vous avez été victime ou témoin de brutalités policières, si vous avez été arrêté.e arbitrairement : témoignez ! C’est la seule façon de prouver la répression des mouvements citoyens et de démontrer que les abus de la police font aussi partie d’une stratégie politique !