A la veille des vacances de Pâques, un père de famille carolo a été victime de violences policières injustifiées, selon lui et les témoins présents. Pour la police et le parquet de Charleroi, par contre, cette débauche de moyens était totalement justifiée…
Alors que Fabian arrive devant l’école, des policiers alertés par un voisin, verbalisent les voitures mal garées dans cette rue en stationnement alterné. Il poursuit sa route pour ne pas s’arrêter du côté interdit comme il en avait eu l’intention, mais s’avise que l’un des agents note son numéro d’immatriculation. Revenant à pied, il lui demande s’il va recevoir une contredanse, ce qui lui est confirmé. S’insurgeant contre cette sanction pour une intention, il est rejoint et soutenu par d’autres parents d’élèves alentour. Puis il pénètre dans la cour de l’école récupérer ses enfants.
Les deux policiers en franchissent alors le seuil et lui demandent de présenter ses papiers, puis de le suivre lorsqu’il leur avoue ne pas avoir sur lui. Devant ses tentatives pour les en dissuader, ils appellent du renfort, et c’est l’escalade : 9 policiers arrivent sur les lieux toutes sirènes hurlantes, le préviennent qu’ils vont lui passer les menottes, ce à quoi il rétorque que c’est inutile et qu’il va les suivre sans faire d’histoires. Mais l’un des policiers l’attrape par le bras, tandis qu’un autre passe derrière lui et l’étrangle. Il est mis à terre et menotté très serré. Hurlant de douleur, il n’offre pas spontanément son autre main, et reçoit une volée de coups dont des coups de matraque dans le dos tandis que des pieds lui écrasent le visage. Les policiers l’embarquent au poste, où il passera 4 heures en garde à vue, avec prise de photos et d’empreintes et procès-verbal pour outrage à agents et rébellion.
Fabian a porté plainte auprès du Comité P., estimant que « les policiers font leur travail et je n’aurais peut-être pas dû aller les voir. Ils n’ont fait que suivre les ordres. […] Mais je trouvais ça honteux d’être verbalisé alors que je n’étais même pas à l’arrêt. Puis leur réaction a été disproportionnée. » Le Parquet quant à lui relativise l’affaire : « L’insécurité routière est un des principaux thèmes qui suscitent l’insécurité dans la population. Là, ça tourne mal et on vient se plaindre de la police !« , ajoutant que « ce n’est pas l’affaire du siècle« . Le Parquet n’a pas poursuivi Fabian. Quant à la Police, elle estime qu’ « il a eu un comportement inadapté pour de simples faits de roulage« . Affaire à suivre…