Suite au meurtre de George Floyd aux États-Unis, perpétré par le policier Derek Chauvin entouré de ses collègues, partout dans le monde la colère, l’indignation se sont fait entendre.
Bruxelles se devait d’organiser un rassemblement permettant au plus grand nombre d’exprimer un hommage à l’homme tué par les forces de l’ordre et réclamer qu’ici aussi cessent le racisme institutionnel et les violences policières.
Plusieurs organisations ont permis cette manifestation où plus de 10.000 personnes se sont retrouvées pour exiger la fin de ce virus qu’est le racisme.
Les médias ont largement communiqué sur cet événement, une très belle galerie de photos peut être admirée.
Fin de la manifestation officielle, les personnes se dispersent tranquillement, une atmosphère de chaleur humaine se dégage, tous espérant que le message puisse se propager parmi les responsables politiques et policiers et ne soit pas un vain événement revendicatif de plus.
Nous ne pouvons passer totalement sous silence les « émeutes » qui ont suivi la manifestation. Les organisations ont clairement déclaré regretter ces débordements suite à un rassemblement qui avait été pacifique. Des groupes d’individus s’en sont pris à des véhicules de police et ont pillé des magasins. Nombre de vidéos sont visibles sur internet.
Le SLFP (syndicat de police) a lui, dès lundi déposé un préavis de grève pour la zone Bruxelles-Capitale-Ixelles suite à ces incidents à Matonge.
Nous nous faisons ci-dessous écho à des réflexions de Peter A Geffen, fondateur et président de l’Institut KIVUNIM – Building World Consciousness et fondateur de l’Abraham Joshua Heschel School à New York, qui nous ont particulièrement interpelé.e.s. :
« Je n’ai pas tué George Floyd, ce que le policier de Minneapolis a fait.
Je n’ai pas mis le feu à ces immeubles ou à cette voiture de police, ce sont des terroristes urbains.
Je n’ai pas pillé et ni volé les magasins et les supermarchés, ce sont ces émeutiers anonymes.
Oui, « certains sont coupables, (mais) tous sont responsables ».
Le Dr [Martin Luther] King avait déjà été interrogé au sujet de la mise en danger de la vie de «passants innocents» lorsqu’il a dirigé une marche qu’il savait devoir affronter la violence, comme à Selma. Sa réponse était très simple et directe : «Le terme est un oxymore, car si vous êtes un spectateur, vous ne pouvez pas être innocent. »
Rabbi Heschel, ami du Dr King et proche associé dans la direction du mouvement contre la guerre au Vietnam a compris la nature insidieuse du mal.
« Il y a un mal que la plupart d’entre nous tolèrent et dont nous sommes même coupables : l’indifférence au mal. Nous restons neutres, impartiaux, et pas facilement touchés par les torts causés à d’autres personnes.
L’indifférence au mal est plus insidieuse que le mal lui-même; elle est plus universelle, plus contagieuse, plus dangereuse. Justification silencieuse, elle rend possible une éruption du mal comme une exception devenant la règle et est à son tour acceptée. »