Récemment un observateur direct à Calais a fait part de ses constatations sur le terrain. Il n’est pas inutile de rappeler l’extrême violence utilisée par les forces de l’ordre à Calais à l’encontre des personnes en migration.
« Il semble que les « outils » de répression utilisés se fignolent. Des manifestants avaient déjà constaté qu’après l’usage de gaz, les pompes à eau aspergent les personnes, l’eau sur la peau augmentant la sensation de brûlure. Ici il s’agit d’une nouveauté dans le type de munitions utilisées. Ci-dessous le récit de Jacques.
« Il faut faire extrêmement attention à ce que peuvent tirer les flics lors des tentatives d’incursion des migrants sur l’autoroute, car j’ai découvert ces derniers jours, quand j’étais dans la zone des 100 mètres entre la rocade et la jungle, que les flics avaient tiré un type de munitions que nous ne connaissions pas : une grenade lacrymogène tirée par un lanceur de flashball LBD40. » Sur la photo :
À gauche, une partie d’une grenade lacrymogène classique, tirée par un lance-grenade de calibre 56 mm (la partie blanche en bas est la douille, qui reste dans le canon après le tir). Au centre, une douille de Flashball de type BD40. A droite, des éléments d’une grenade lacrymogène, dont la partie blanche en bas et la douille) dont le diamètre correspond pratiquement (il est inférieur d’à peine 1,5 mm) au calibre du LBD40. Les flics n’utilisent pas d’autres armes de ce calibre, sachant que l’ancien Flashball avait un calibre de 44mm.
Ce qui est dangereux, c’est que lorsqu’une une arme peut tirer deux munitions, il y a de fortes chances que, dans le feu de l’action, le tireur ait oublié ce qu’il y a placé quelques minutes plus tôt. D’où un grand risque de blessures en cas de tir direct… Il semble qu’il y ait eu plusieurs cas de migrants touchés par des tirs directs de lacrymo, ça serait intéressant de savoir s’il ne s’agissait pas là d’un mauvais usage de cette munition… »