Le commissaire général Eric Snoeck, nommé à la tête de la police fédérale, fait fureur auprès de ses troupes. Une enquête a été menée il y a deux ans, Snoeck répond aujourd'hui dans un courrier de plus de 60 pages...
Selon le SLFP: “Notre confiance dans le commissaire général et sa politique est inexistante”, faisant référence à un rapport qui repose sur une enquête menée auprès de plus de 1700 policiers impliqués dans des enquêtes sur le crime organisé, la criminalité liée aux drogues, la fraude financière et la corruption.
Il fait état de “conflits persistants” sur le lieu de travail et de harcèlement, mais aussi d’un manque de confiance envers la direction, de tensions avec la hiérarchie, et d’une véritable “culture de la peur”. Bienvenue les bleus dans notre Royaume quotidien auprès de vous !
L’enquête a été menée il y a deux ans, mais les résultats n’ont été communiqués aux syndicats que récemment. Le SLFP affirme qu’il y a eu une tentative d’étouffement de l’affaire pour protéger Snoeck: celui-ci était, entre 2019 et 2023, à la tête de la police judiciaire, ces résultats alarmants sont apparus sous sa direction. Le SLFP estime que si Snoeck ne les a pas partagés à l’époque avec les syndicats ou les membres du personnel, c’était pour ne pas compromettre sa nomination à la tête de la police fédérale. La porte-parole de la police fédérale nie toute volonté de dissimulation.
Mis en cause lors de son audition devant la Commission de l’Intérieur de la Chambre le 17 juin dernier, Snoeck, vient de répondre aux critiques par une lettre de 66 pages. Il était question des résultats désastreux de l’enquête menée en 2023 sur la satisfaction du personnel de la police fédérale, et surtout de l’occultation par Snoeck des problèmes que cette enquête mettait à jour. Celui-ci nie l’intention de dissimulation, mais reconnaît que les résultats de cette enquête ont mis du temps à être traités, ce qu’il explique « par un manque de ressources humaines ». Pas dans son cabinet en tout cas, puisque les députés s’interrogeaient également sur les recrutements qui y avaient été faits en quantité et en qualité – un cabinet ironiquement surnommé « la cour royale ». 58 personnes (contre 43 au 1er janvier 2023), il reste sous le plafond autorisé. À la question de savoir s’il avait bien recruté sa propre partenaire dans son cabinet, Snoeck répond que « certaines affirmations relèvent de la sphère privée. »
Parmi les sujets sensibles : l’utilisation d’une BMW comme voiture de fonction, alors qu’elle avait été achetée par et pour la Direction des unités spéciales, et cela à l’encontre d’un avis négatif de l’Inspecteur général des Finances. Snoeck assure et qu’il ne s’agissait pas d’un usage abusif parce qu’« Il n’est pas déraisonnable de supposer que je puisse être une cible potentielle pour des organisations criminelles ». La BMW avait été intégrée à son dispositif de sécurité en septembre 2023, qui comprenait déjà une Volvo. Snoeck est attendu à nouveau en commission en septembre. La demande de faire ouvrir une enquête par le Comité P sur d’éventuelles violations de l’intégrité a été rejetée par la commission.