La presse s’est faite le relais de plusieurs faits de violences des forces de l’ordre récemment, et en particulier cet épisode de traitement inhumain à l’hôpital St-Pierre à Bruxelles au mois de juillet…
Un détenu menotté et allongé sur une civière a été frappé par un policier, tandis qu’un autre le maintenait, Les deux auteurs des faits ont été inculpés pour traitement inhumain par la juge d’instruction. Leur collègue, « pour ne pas voir » aurait tourné la tête. Elle n’est pas inculpée. Suite à ces révélations, les trois policiers ont été provisoirement suspendus par la police de Bruxelles-Ixelles et la police fédérale.
Plusieurs réflexions au sujet de ce nouveau cas de violence ; ce traitement inhumain constitué par des coups portés par des policiers en fonction en milieu hospitalier sur des personnes vulnérables (blessées ou malades), n’est pas le seul dont nous avons connaissance (voir les témoignages sur notre site). Plusieurs personnes fragilisées particulièrement parce que ne disposant pas de titre de séjour en règle, ont fait part de ce type de violences.
Par ailleurs, le cas de ces policiers témoins directs des faits dans l’exercice de leur fonction (ici une policière, ailleurs un collègue plus âgé) et qui ne se trouveraient pas inquiétés alors qu’ils auraient pu intervenir, nous interpelle. Le code pénal dans son article 422 ter ne prévoit-il pas des sanctions pénales pour « celui qui, le pouvant sans danger sérieux pour lui-même ou pour autrui, refuse ou néglige de porter à une personne en péril le secours dont il est légalement requis… » ?
La scène a ici été filmée, et il eût été fort difficile assurément de ne pas y donner suite. Les suites judiciaires et disciplinaires ne sont malheureusement pas systématiques; ainsi de nombreux cas nous montrent que la parole d’une victime de policiers violents n’est pas prise en compte de la même manière que celle de policiers tentant de se disculper. Rappelons ici la suspension du prononcé en faveur du policier qui avait frappé un jeune festivalier chilien au point de lui arracher la lèvre supérieure et trois dents (toujours pas réparées).