Sur les quelques 500 activistes qui étaient sur place, 240 auraient été interpellés, dont trois députés Écolo. Trois bus des forces de l’ordre ont été remplis pour évacuer les lieux. Pas de violences dans cette intervention, mais un bel exemple d’intimidation et d’entrave à la liberté d’expression…
Ce jeudi 15 mai, près de 500 activistes de l’Alliance D19-20 ont manifesté à Bruxelles. Ce collectif qui rassemble des agriculteurs, citoyens, travailleurs, chômeurs ou encore artistes entendait protester contre l’accord de partenariat transatlantique (APT) dont le but est de faciliter les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Europe, afin d’en « dénoncer les conséquences potentiellement délétères » et d’empêcher la tenue d’un sommet à ce sujet.
La police, qui les attendait au tournant avec la brigade anti-émeute, les chiens et une autopompe, n’entendait pas les laisser faire. Des centaines de manifestants ont été encerclés et les forces de l’ordre ont fait usage de l’auto-pompe. Près de la moitié des manifestants qui défilaient pacifiquement ont été interpellés. Le simple fait de ne pas quitter les lieux entraînait une arrestation administrative. Les députés Écolo bruxellois Anne Herscovici, Alain Maron et Ahmed Mouhssin faisaient partie du lot (ils seront pourtant relâchés vers midi, ainsi que d’autres employés du parti, à la demande de la co-présidente d’Ecolo, Emily Hoyos, ou spontanément sur décision de la Police selon la RTBF, tandis que leurs co-détenus anonymes seront maintenus en détention pendant de longues heures encore dans des cellules froides et humides). Selon eux, « les manifestants se déplaçaient (pourtant) tout à fait pacifiquement vers les lieux de la réunion« . Les Verts se sont indignés de ce que « la limitation [du droit de manifester] par la police de Bruxelles est inadmissible. Le bourgmestre de Bruxelles doit agir pour mettre fin à ces dérapages policiers« .
« Les manifestants n’ont pas respecté cet accord qui avait été conclu.« Christian de Coninck, le porte-parole de la police, a justifié l’intervention policière par le fait que les manifestants aient tenté, alors qu’ils n’en avaient pas l’autorisation, de rallier les abords d’une réunion où devait notamment s’exprimer le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht devant un parterre d’hommes d’affaires, en déplorant que « des élus aient été en contravention« .
Yvan Mayeur, Bourgmestre de Bruxelles, a également commenté l’événement sur FB : « La police de Bruxelles-Capitale-Ixelles a procédé à l’arrestation des personnes qui ne respectaient pas les conditions de la manifestation autorisée. Leur identification ainsi que leur relaxe est en cours. J’ai d’ores et déjà demandé qu’une évaluation soit menée sur la prise en charge des événements ainsi que sur le bon respect des accords conclus préalablement avec les organisateurs. » Ces derniers mois, le bourgmestre a eu des mots très durs du suite à l’action du 19 décembre à l’occasion du Conseil européen, ou encore à l’action d’Amnesty International interdite pour ne pas choquer les dirigeants chinois.