Une nouvelle tragédie à peine 2 semaines après le décès d’un enfant sur une trottinette dans un parc à Ganshoren écrasé par un véhicule de police.
Les circonstances dans le meurtre de Fabian étaient cruciales: dans un parc : endroit à destination de détente et de jeu, sur l’herbe : surface non carrossable a priori, à la poursuite : poursuivre une personne c’est nécessairement lui infliger de l’angoisse, de la peur voire de la panique, d’un enfant : être humain pas encore adulte donc forcément immature et craintif face à l’adulte ! Tout ça pour une manœuvre mortelle qui a été qualifiée de « course-poursuite » pour tenter la justification de l’abominable.
L’incompréhension pour ne pas dire l’écœurement face à une telle conduite policière est totale ! Le fait même de poursuivre un enfant en voiture alors que l’on est missionné et payé pour protéger les citoyen.ne.s est sordide.
Et voilà qu’un autre enfant, Jidel, 9 ans, décède après avoir été percuté par un véhicule de police cette fois sur un passage pour piétons, à Anvers.
Un autre véhicule des forces de l’ordre, s’octroyant le droit de rouler sans respect pour les personnes sur son chemin. Les gyrophares et la sirène allumés ne justifient pourtant pas la liberté de faire usage du véhicule comme d’une arme par destination.
Il est ici intéressant de lire les recommandationsfournis par la police :
« Ne mettez pas les piétons en danger ! Que dit le code de la route ?
Les piétons sont des usagers de la route plus vulnérables. Le code de la route impose donc des restrictions et obligations aux automobilistes afin de réduire au maximum les risques d’accident.
Veillez à ne jamais mettre les piétons en danger. Redoublez de prudence lorsque vous vous approchez de piétons, en particulier s’il s’agit d’enfants, ou de personnes âgées ou handicapées ().
Prenez en outre les mêmes précautions dans les zones où les piétons sont susceptibles d’emprunter la voie publique, comme dans les agglomérations, les zones 30, les environs d’une école, etc. Adaptez par conséquent votre vitesse et ralentissez, les piétons pourront ainsi vous apercevoir à temps et vous aurez la possibilité de vous arrêter si nécessaire. »
Ainsi, pas besoin de formation particulière dont le manque a très vite une nouvelle fois fait l’objet des explications ses autorités. NON, il ne s’agit pas de manque de formation, il s’agit d’imprudence suscitée par un sentiment et l’arrogance de se sentir au-dessus des lois. Car quelle peut donc être la mission tellement urgente que de mettre la vie de piétons en danger serait justifié ?
Pourtant il existe effectivement des dérogations pour ce qui concerne les véhicules de police, mais celles-ci n’autorisent pas de renverser les piétons sur le passage prévu pour eux.
Article 37 de l’Arrêté royal du 1er décembre 1975:
« Les conducteurs des véhicules prioritaires peuvent déroger aux règles de circulation (par ex. franchissement de feu rouge, dépassement, excès de vitesse…), à condition qu’ils utilisent les signaux sonores et lumineux et qu’ils ne mettent pas les autres usagers en danger.«
Même avec les dérogations, l’agent de police reste responsable s’il cause un accident ou met autrui en danger. La jurisprudence belge est claire : la priorité d’intervention ne supprime pas l’obligation de prudence.
Que dire de plus ! Les révoltants discours justificatifs des un.e.s et des autres n’effaceront pas le décès d’un enfant de plus.
Va-t-on ici aussi assister à l’offuscation comme celles de deux avocats du policier meurtrier de Fabian parce que leur client a été placé sous bracelet électronique en détention préventive ? « Les charges et la privation de liberté sont exagérées ». Ces mêmes avocats plaideront-ils aussi en faveur des 36 à 38 % de prisonniers en Belgique qui le sont en préventive, ou est-ce plus difficile de l’accepter pour un membre des forces de l’ordre ?
Nos pensées vont aux familles et proches de Fabian et Jidel. Justice et Lumière pour elleux.
- Police.be
- La Libre
- Le Soir
- RTL