Police passive, police complice !
Elle ouvre sa porte garnie d’une mezouzah. Face à elle, le couple de jeunes voisins bien propres sur eux qui, depuis des semaines, hurlent dans l’escalier que les Juifs n’ont rien à foutre ici. À une heure du matin, à trois heures du matin, à cinq heures du matin, ils tambourinent à la porte pendant de longues minutes, hurlent « Sales Juifs », « Juifs puants » et tout ce que l’antisémitisme a pu produire comme horreurs… Mais ce 24 mai, c’est à 10:30 qu’ils frappent à la porte. La femme est dans son chez-soi, au téléphone avec sa grand-mère. Elle raccroche, va à la porte. Elle se demande ce qu’ils veulent. Elle est seule dans l’appartement. Elle ouvre. « On est venus finir le travail des nazis », disent le garçon et la fille qui sont face à elle. Incrédule, n’ayant pas bien compris ce que ces jeunes voulaient, la femme répond « Faites ce que vous avez à faire ». Alors, les deux se ruent sur elle. La femme la prend à la gorge, l’homme la cogne, ils la jettent au sol. Elle perd conscience.
Quand la femme reprend ses esprits, le couple de voisins est tranquillement rentré chez lui, un étage en dessous. Elle ne parvient pas à rassembler ses idées. Elle est couverte de son propre sang, son corps n’est plus qu’hématomes, elle a mal au ventre, elle a le nez cassé, une large coupure au poignet. À côté d’elle, un miroir brisé, tombé ou jeté d’une armoire. Elle ne sait pas, elle était inconsciente. Elle appelle sa grand-mère, qui appelle la police. La police ne vient pas. Ne voyant rien venir, ni police, ni ambulance, la femme appelle elle-même le central.
Finalement, l’ambulance arrive. La police aussi. Mais elle n’établit aucun constat. Elle n’interroge personne. Elle ne dresse pas de PV. Il ne s’est rien passé, pensez-vous, des Juifs ! En bas de l’immeuble, une policière bavarde même avec les deux jeunes proprets, et rit avec eux alors qu’on emmène la femme couverte d’hématomes, de sang, le nez cassé, se tenant le ventre, qui ne parvient pas à parler clairement, en état de choc. Quant à la presse, elle met des semaines à se réveiller, et s’en tient à la version du commissaire de police : c’est bien sûr la femme qui a agressé les deux jeunes, dans le hall, et d’ailleurs, elle était ivre. La seule plainte que la police locale enregistre, c’est celle des deux jeunes proprets. La femme n’y a pas droit. Affaire sans importance, elle n’est même pas classée, elle n’existe tout simplement pas ! […]«
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