Après un an d’existence, voici le premier bilan de cette étude. Un bilan mitigé : riche en enseignements sur ce phénomène mal connu, mal vécu et honteux que sont les violences illégitimes…
Il déçoit pourtant par le nombre somme toute insuffisant des témoignages reçus (voir plus bas § Critère de recevabilité et invalidation des témoignages), en raison notamment de la trop faible diffusion de l’Observatoire des violences policières, et peut-être de la méfiance initiale à son encontre par une partie de la population (et notamment les militants et activistes, les sans-papiers). Rappelons que l’obligation de décliner son identité en contrepartie d’une promesse d’anonymat et de confidentialité complets n’est pas encore parvenue à rassurer. Les ressources limitées d’ObsPol, composé exclusivement de bénévoles souvent engagés sur d’autres thématiques, ont freiné la réactivité et retardé la publication des témoignages sur le site, et par là-même l’effet d’entraînement auprès des victimes. Ce nombre est encore réduit par le jeu des filtres résultant de la méthodologie retenue : un grand nombre de témoignages collectés ont en effet été soit rejetés définitivement, soit suspendus temporairement (pour une énumération des motifs de rejet et suspension, cf. 1.1 – Témoignages enregistrés / invalidés).
Toutefois, en dépit de l’assiette statistique modeste, il reste que les 88 témoignages d’agression retenus sont autant de vies bouleversées, et tout autant d’actes inacceptables, inacceptables et qui doivent être dénoncés et sanctionnés. Leurs auteurs jettent le discrédit sur une institution qui se doit d’être irréprochable, tant dans la formation et la discipline de ses agents, que dans la répression dont fait preuve sa hiérarchie envers ses brebis galeuses. N’aurions-nous reçu ne serait-ce qu’un seul témoignage, que cette agression n’en serait pas moins scandaleuse et devrait être dénoncée. Dans une société où la violence, tant symbolique que physique, serait de plus en plus prégnante, la part qui revient aux autorités est d’autant plus inacceptables du fait du monopole de la violence légale et de la formation octroyée aux techniques de réaction appropriées à ces violences comme moyens d’assurer sa mission de protection des citoyens.
Voici donc le résultat de ce travail. Il est organisé autour des témoignages et des déposants (première partie), de l’agression (deuxième partie), des suites qui y ont été données (troisième partie), ainsi de la fréquentation du site obspol.be (quatrième partie), et d’une réflexion sur la nécessité d’un contrôle citoyen des violences policières en Belgique (cinquième partie) inspirée de l’examen du dernier Rapport annuel 2012 du Comité P.
Dans les quatre premières, parties, seuls figurent les chiffres qu’il nous semble important de mettre en avant, avec le plus souvent un diagramme destiné à faciliter une représentation visuelle immédiate des chiffres bruts, et un bref commentaire. Des annexes vient compléter cette structure, comprenant la liste exhaustive des chiffres et statistiques traités, sous forme de tableaux et de graphiques, et les questionnaires tels qu’ils apparaissent en ligne.
Vos commentaires sont bien entendus les bienvenus à l’adresse contact@obspol.be, ainsi que les témoignages des victimes et des témoins directs d’agression, afin que les violences policières ne restent plus dans l’ombre.
[Téléchargez le rapport intégral, la version condensée ou les tableaux statistiques]