Nous ne pouvons dans cette rubrique passer sous silence la gravité des faits de violence des forces de l’ordre réprimant les manifestants réunis au Testet pour lutter contre le projet du barrage de Sivens. Ils y ont perdu un ami…
Aux premières heures du dimanche 26 octobre 2014, à quelques mètres des soldats de l’État, armés et protégés par leur armure et leur bouclier, Rémi Fraisse a perdu la vie par le fait du bras armé de l’État. Il avait 21 ans.
« Je la dégoupille, il fait noir mais je connais leur position. » C’est ainsi que le Maréchal des logis chef J., lanceur de grenade, s’est exprimé. S’il tente d’éviter de toucher quelqu’un, les manifestants « bougent beaucoup ». Et la grenade explose. La mort de Rémi Fraisse est annoncée après « cinq à dix minutes ».
Par un tir tendu, un gendarme lance une grenade de désencerclement, visant probablement la tête, elle s’est coincée entre la nuque et les épaules de Rémi. Et ce, bien que les lois internes des bras armés de l’état français interdisent les tirs tendus à une certaine distance et interdisent également de viser la tête ou de viser tout court avec certaines armes.
« Il est décédé, le mec… Là, c’est grave…»
- Le Monde