Ces dernières semaines la presse, des organisations et les citoyens se sont fait largement écho de plusieurs événements particulièrement inquiétants concernant la répression exercée à l’encontre de personnes souhaitant manifester leur soutien aux familles endeuillées et ou marquer leur exigence de justice et respect. La dénonciation des brutalités policières et du racisme exhibé par un grand nombre de membres des forces de l’ordre ne semble pas plaire aux autorités.
Serait-ce la raison pour laquelle un déploiement imposant avait été mis en place lors des dernières manifestations en novembre 2020 et janvier 2021 ? Des centaines de forces de l’ordre venues des quatre coins du pays, nombre plus nombreux d’ailleurs que les participant.es aux rassemblements, drones, gaz lacrymogènes et même armes dites non létales!
Impressionner, interpeller, nasser, arrêter, maintenir en cellules dégueulasses bondées en refusant l’accès aux toilettes par exemple paraît actuellement un mode de fonctionnement tout à fait illégal mais pratiqué sans vergogne à l’encontre de personnes ayant eu le infortune de se trouver soit dans une manifestation, soit à ses alentours. Adultes femmes, hommes enfants et jeunes tous embarqués grossièrement après avoir été privés de liberté et menottés parfois assis à même le sol pendant de longues périodes.
Ainsi en deux semaine presque 600 personnes ont été arrêtées parmi lesquelles un grand nombre de mineur.es, c’est-à-dire des enfants en termes simples. En une journée 86 par la police de Bruxelles-Ixelles et 5 Bruxelles-Nord. Les témoignages précisent que les parents n’ont pas été prévenus ce qui est pourtant essentiel et légalement requis. Il en va de même du manque d’information des raisons de l’arrestation, le commode « trouble à l’ordre public » ou plus récent « infraction aux règles covid » reste non seulement inadmissible mais témoigne d’une volonté manifeste des forces de l’ordre de s’acquitter coûte que coûte d’un grand nombre d’arrestations.
Et que dire des traitements abjects, brutaux et racistes que les policiers et policières se plaisent à exercer à l’écart des yeux ? Fermer une cellule pour s’acharner à plusieurs sur une personne arrêtée, mais où sommes-nous ? Dans un camp d’entraînement aux techniques de répression de la population ? Surtout celle qui oserait encore tenter s’exprimer contre l’ordre et le système en place ?
Voici quelques uns des témoignages recueillis :
Y. – « Ils sont arrivés à toute allure face à lui, ils ont freiné mais la collision a été violente, il a été projeté sur un fourgon »
« Avec mon ami nous avons été témoins de la percussion d’un jeune homme par une voiture de police sur la rue de l’infante Isabelle vers 15 :20. Ils sont arrivés à toute allure face à lui, ils ont freiné mais la collision a été violente, il a été projeté sur un fourgon.. Au moins une personne s’est dirigée vers lui pour l’aider, une autre s’est avancée vers la voiture de police, les policiers sont sortis en levant leur matraques, on leur criait de s’arrêter. Le jeune homme s’est relevé, marchant difficilement et s’enfuyant en panique, aidé par des amis. Au vu de l’impact, on était étonnée de le voir se relever si rapidement. Juste après le cordon policier se resserrait et donc on a été repoussée au niveau de la gare centrale. On est revenu par après sur les lieux et on a identifié une voiture qui pourrait être à l’origine de l’impact, sans qu’on puisse être sûr. »
S. – « Je suis sortie de là choquée, gelée, en tremblant et prête à m’effondrer »
« Je me suis retrouvée dans la nasse de policiers après la manifestation à laquelle j’ai assisté, je souhaitais reprendre mon train afin de retourner sur X.; mais je n’ai jamais pu, la nasse est devenue de plus en plus étroite, j’étais clairement face aux policiers. Certains policiers en civil circulaient dans la foule très jeune, calme, ambiance bon enfant, des jeunes qui chantent avec leur musique, des jeunes qui ne comprennent pas ce qui leur arrive (beaucoup n’avaient rien à voir avec la manifestation !). J’observe l’évacuation des journalistes mais aussi l’arrestation aléatoire de jeunes garçons par la police en civil puis je vois une flic avec des colsons, j’ai compris : nous allons être arrêtés !
La foule se réduit mais les effectifs policiers augmentent, mon tour arrive, on exige ma carte d’identité et que j’enlève mon masque pour qu’on me prenne en photo ! Je demande pourquoi je suis arrêtée, on me dit « Vous participez à une manifestation interdite », je réponds non j’ai participé à une manifestation tolérée pendant 45 minutes, ici je souhaitais reprendre mon train, le policier m’a répondu « Ah ! dommage pour vous, vous étiez là au mauvais moment » ! Ensuite j’ai été placardée contre un combi et on m’a passé les colsons ! On m’a dit « Tu vas à terre avec les autres », j’ai refusé, ils m’ont mise à terre de force.
Ensuite, avec d’autres filles nous avons été mises dans des mini-cars de police et là je me rends compte que j’ai trois ados de 17 ans autour de moi, deux d’entre elles semblaient paniquées, une devait prendre son train pour X., la seconde l’accompagnait; la troisième était à coté de moi et tout comme moi souhaitait rentrer chez elle après la manifestation. Nous démarrons, […] on finit par savoir que nous allons à la caserne d’Etterbeeck, un policier à côté de moi dit à sa collègue : « Petite pioche aujourd’hui, on n’a pas dû courir des masses ! » Ils ouvrent les portes, on attend, on a froid, une fille veut aller aux toilettes, on lui dit non ! Elle insiste en disant que si elle n’y va pas, elle va faire pipi sur elle et donc sur le siège. Un policier lui répond « Tu peux le faire, le siège sera nettoyé ! »
Dix-quinze minutes plus tard, on entre dans la caserne, on nous met dans une cellule pouvant accueillir 17 personnes, nous étions bien 30 avec énormément de mineurs donc une de DOUZE ANS!!!
On entend des cris, des mecs qui se font frapper dessus, on en voit au sol se faire piétiner puis tirer comme un sac dans des cellules! Certaines filles filment, l’une d’entre elles s’est fait menacer de se le faire confisquer si elle filmait à nouveau .
Certaines filles ont pu aller aux toilettes, pas d’autres, je n’ai pas pu me retenir, je me suis fait pipi sur moi !
Vers 20:15 on […] me fouille au corps puis là je me retourne car j’entends un jeune crier de douleur, je le vois avec quatre policiers sur lui en train de le frapper le piétiner, et lui mettre les bras dans le dos afin de lui remettre des colsons ! Le garçon criait « Pitié arrêtez, j’ai mal ! » Les larmes me montent aux yeux, je regarde le policier qui avait mes affaires en mains qui dit « Ça chauffe« , je lui demande « Vous cautionnez ça ? », il me dit non mais que c’est ainsi, on ne dénonce pas les collègues! Je reste sans voix, on me fait signer un papier sans me proposer de le lire, j’étais tellement sous le coup de l’émotion que je n’ai même pas lu le papier qu’ils m’ont fait signer.
Je leur demande si on peut avoir quelque chose de chaud pour nous réchauffer, on me donne de l’eau glacée. Je rejoins une partie des filles dans une autre cellule, nous avons été séparées en deux groupes : dans la cellule d’à côte des filles veulent aller aux toilettes, des policiers sont devant, ils nient les appels de ces filles puis l’un d’entre eux répond que les toilettes seraient bouchées et que du coup c’était non.
Deux filles avaient filmé ce qu’ils se passaient, les policiers ont eu accès aux contenus et les ont effacés et sont allés jusqu’à vérifier si rien n’avait été publié sur les réseaux. […]
Je suis sortie de là choquée, gelée, en tremblant et prête à m’effondrer, j’ai essayé de rire un max et d’échanger avec les filles en cellule mais j’ai eu peur de demander quoi que ce soit au policier, peur de leurs réponses, peur de ce qu’ils pouvaient me faire, j’ai eu plusieurs fois envies de me révolter face à ce que j’ai vu entendu mais je me sentais paralysée face à la peur qui s’est emparée de moi, peur de me prendre des coups, de ne pas sortir, ils avaient le contrôle sur nous et le savaient ! Je suis sortie vers 21:00, les garçons bien plus tard, je sais que certains sont sortis après minuit… Ce jour je ne sais toujours pas pourquoi j’ai été arrêtée ni si je vais avoir une amende, je ne sais rien. »
K. – « Depuis ce jour, j’ai la boule au ventre »
« Ce dimanche 24 j’ai participé à la manif contre la justice raciste et de classe (qui commençait à 14:00. À 14 :20, j’y étais avec ma sœur et mon amie. La manif avait fini avec la pression de la police à 14 :45, ils ont demandé que l’on quitte la place. Avec ma sœur et mon amie, nous trouvons injuste de devoir gentiment partir sans demander notre reste. Alors nous sommes restées un peu plus loin car d’autres personnes refusaient de partir. Nous étions toujours à distance afin de respecter les mesures sanitaires mais aussi pour ne pas être mêlées à certains vandales, nous n’avons eu aucun geste agressif.
A 16:00 nous avons été encerclés à la Gare centrale par la police, ils ne laissaient partir personne.
Avec ma sœur on décide de prévenir notre mère de ce qu’il se passe afin qu’elle puisse nous aider à réagir et au cas où elle n’aurait plus de nouvelles de nous, car bien optimiste que je suis, ça sentait quand même bien la merde.
Le reste du groupe encerclé, nous avons tous été un.e par un.e fouillé.e.s et ensuite menotté.e.s sans nous dire pourquoi. Ce serait pour vérifier si nous avions bien participé à la manif, a dit un policier (car pour nous sauver nous avions tenter de leur dire que nous n’y étions pas, ce qui n’a rien changé…), que nous étions en arrestation administrative que nous n’aurions rien dans notre casier judiciaire (que c’est rassurant…) et les mains attachées (avec des colsons) car nous pourrions être des personnes agressives.
La seule chose que nous avons fait est d’avoir participé à une manifestation qui était calme, pacifique et respectueuse des directives sanitaires.
Nous avons été mises dans un fourgon avec une vingtaine d’autres jeunes, tous dans l’incompréhension de cette situation aberrante. Nous nous sommes quand même forcés à rire de ce qui nous arrivait car c’était ce qu’il nous restait, rire ensemble afin de montrer aux policiers que ça ne nous atteignait en rien. Alors qu’au fond nous avions tous peur.
J’étais à côté de mon amie, ma sœur à côté d’une fille du même âge que nous. Les mains attachées j’ai réussi à appeler ma mère en cachette, je lui ai dit que nous avons été embarquées et que nous allions être conduits à la caserne d’Etterbeek, qu’on ne sait pas quand on sera libérées puis j’ai coupé. J’ai pris quelques photos du fourgon.
Arrivé là bas vers 17:00, nous avons été parqués dans des cellules non mixtes et laissés là sans rien nous dire (nous avons toujours les mains attachées) je prends des photos de la cellule et je remarque qu’il n’y aucune caméra. Soulagée que je n’allais pas être repérée mais horrifiée de savoir qu’il pourrait nous arriver n’importe quoi sans aucune preuve vidéo. […]
La policière me dit qu’on va directement passer à la fouille. On refouille donc mes affaires mais cette fois-ci on me les prend (sac, gsm, plus rien dans les poches) et elles sont mises dans un sac plastique, je demande pourquoi alors que j’ai déjà été fouillée, elle disait que c’était pour ne pas qu’on utilise nos affaires personnelles comme arme entre nous ou contre eux.
On prend en photo ma carte d’identité et on me dit que l’on va prendre aussi mon visage, je leur demande pourquoi ? Il me dit que c’est pour voir sur les photos si j’ai participé à la manif, je ne réponds rien et me laisse prendre en photo. Je signe un papier attestant que mes affaires sont scellées dans un sac. Elle me donne ensuite une bouteille d’eau et une gaufre.
Je sors du bureau et je remarque qu’on dépasse la cellule où j’étais, j’ai envie de crier à ma sœur et mon amie que tout va bien qu’on me conduit dans une autre cellule, mais rien ne sors, je suis paralysé par la peur qu’on m’engueule et que pour me punir que l’on me sépare d’elles, j’essaie alors de les apercevoir derrière le grillage on leurs montrant avec ma main vers où je vais même si je ne suis pas sûre qu’elles m’ont vue. […]
Je papote avec certaines et je réalise que beaucoup n’avaient rien avoir avec la manif, certaines étaient allées avec leurs groupes de danse à la gare centrale pour tourner un clip. J’étais abasourdie. À leur place j’aurai pété un câble […].
Nous entendions les garçons faire du bruit et taper contre les portes de leurs cellules. Un moment ce n’est plus du bruit qu’on entend mais des cris, alors on s’approche toutes des portes pour essayer de voir tant bien que mal à travers les grillages ce qu’il se passait en face. On voyait des policiers en armures entrer dans leur cellule et repartir avec un garçon traîné au sol, des policiers étaient restés dedans et ils avaient éteint la lumière pendant un temps puis ils sortaient. Aujourd’hui, on sait qu’ils étaient en train d’en tabasser certains.
Avec les filles nous demandions à la policière devant la porte ce qu’on attendait, car on nous avait dit qu’on allait être interrogées et savoir quand nous allions être relâchées. Elle disait qu’elle ne savait pas, qu’il fallait demander au chef, elle ne nous regardait même pas, alors on lui demande où est ce chef, elle nous répond : « Je ne sais pas. » On se regarde et comprend qu’elle se fout bien de nous. […]
Une fille et ma sœur demandent si nous allons recevoir une attestation qui prouve que nous avons été détenus, le policier dit non, qu’ils ont encodées nos donnés mais que nous n’allions rien avoir comme preuve et que si nous continuons à nous plaindre on y passerait la nuit. […]
On sort de la caserne, il est 21:00, on a à peine le temps de dire au revoir à une fille que toutes les autres sont parties, fuir loin cet endroit. Depuis ce jour, j’ai la boule au ventre. J’ai peur d’être reconnue par la police et de ne pas être considérée. C’est choquant de comprendre que la police est intervenue de cette façon, juste parce que nous manifestions. Vouloir dénoncer une justice qui n’est pas la même pour tous, serait-il devenu un crime qui justifierait d’être insultée, menottée, embarquée, enfermée, par les forces de l’ordre ? »
R. – « Des policièr.es accélérèrent le pas pour m’arrêter sans justificatif, me fouiller et prendre mon identité »
« Je n’ai pas été arrêté, mais, alors que je suis resté seul et à bonne distance de la manifestation durant toute sa durée, et à bonne distance de la police après la dispersion du rassemblement, plusieurs policier.es se sont déployées vers moi et d’autres personnes, qui elles aussi, observaient, souvent seules et à distance les arrestations en cours au mont des Arts (environ 3 ou 4 jeunes personnes arrêtés, entourées de 3 policiers en civil minimum, de plus de 5 autres policier.es en uniforme, une rangée de CRS faisant un arc de cercle autours d’eux, et 4 chevaux montés faisant barrages entre les jeunes et d’autres possibles observateur.trices).
Lorsque plusieurs policiers se sont dispersés par petits groupes dans ma direction, je décidai de descendre vers la Bourse en marchant. Des policièr.es accélérèrent le pas pour m’arrêter sans justificatif, me fouiller et prendre mon identité. J’ai vu qu’une autre personne à coté de moi subissait le même traitement. Lorsque j’ai paniqué face à leur arrivée j’ai eu comme seul réponse « Ça va, arrête ton cinéma, et retourne-toi contre le mur ».
Mon identité fut prise et on me souhaita une « Bonne journée Monsieur » sans répondre à mes « Pourquoi ?« . J’ai demandé « C’est nouveau ce genre de contrôle ? Ça va être comme ça de plus en plus ? » une policière me répondit « Oui, c’est comme ça maintenant » avant de me laisser partir. Cela pour affirmer que des personnes isolées qui observaient le travail des policiers depuis 50m de distance, 1 heure après la dispersion du rassemblement, se sont vues à moitié coursées, fouillées et contrôlées sans raison donnée. »
E. – « Les enfants ont été fouillés, collés au mur »
« J’étais au rassemblement contre la justice de classe dimanche et j’ai été témoin d’arrestations vers 15h derrière l’église. […] Quand je suis repartie je suis allée vers le centre en passant par la rue Magdalena. Arrivée au croisement de la rue des Éperonniers, j’ai entendu du bruit, je me suis retournée et j’ai vu trois jeunes (je dirais dans les 15 ans) se faire arrêter alors qu’ils étaient dans la file de la friterie qui est là. Je ne sais pas ce qu’ils s’est passé juste avant, je n’ai pas fait attention à la file en passant devant 5 secondes avant l’arrestation mais tout était calme. Les enfants ont été fouillés, collés au mur. Ils sont restés super calmes. Ils ont été colçonnés assez vite les mains dans le dos. Ensuite les flics les ont déplacés assez violemment vers la camionnette et ils sont restés contre la camionnette assez longtemps. Une personne filmait à ce moment-là et plusieurs personnes s’étaient arrêtées pour regarder malgré les menaces d’un flic qui disait de pas filmer et de pas rester, qu’ils pouvaient nous arrêter aussi. Les jeunes ont été embarqués quand il n’y a plus eu personne autour des camions parce qu’un autre mec était en train de se faire arrêter et que tout le monde était concentré sur lui.
Les 3 combis étaient vraiment stationnés pour empêcher de voir ce qui se passait entre. »
N. – « J’étais à côté d’une inconnue plus jeune et encore plus apeurée que moi, elle était au bord des larmes »
« J’étais à la manif ce dimanche 24 janvier et je me suis retrouvé dans la nasse des policiers à Gare centrale puis j’ai été relâché après que les flics aient pris une photo de ma carte d’identité et de mon visage. La police parle de 232 arrestations, est-ce que je suis compté dedans ? Cela veut donc dire que j’aurai une amende ?
On était à la manif avec des amis et on est restés après, mais on n’a jamais été en position de provocation ni de confrontation avec la police. On est restés chaque fois à l’écart et on bougeait un peu plus loin chaque fois que la police demandait, on se voulait observateur des événements. Puis sans qu’on comprenne vraiment comment, à coup de mouvement de foules créés par des brigades de la police, on est plein à s’être fait encercler par les flics. Ils bloquaient chaque rue, on demandait calmement comment partir mais ils ne voulaient pas nous laisser passer.
Ils étaient stressés comme jamais, comme si ça allait partir en vrille alors qu’ils étaient clairement en surnombre pour que quoi que ce soit n’arrive. Au final on était une centaine dans la nasse – pas du tout covid – à ne pas savoir ce qu’il se passait, pendant 1 heure. Aucun policier ne pouvait nous dire ce qui allait nous arriver. J’étais terrorisé.
J’avais peur que certains dans la nasse fassent une connerie et qu’on paye tous le prix… ou que la police nous charge sans qu’on sache pourquoi. J’étais à côté d’une inconnue plus jeune et encore plus apeurée que moi, elle était au bord des larmes, elle passait par là sans rien à voir avec la manif et ne comprenait pas pourquoi elle aussi s’est retrouvé dans la nasse. À certains moments des policiers venaient chercher des personnes dans la nasse sans motif apparent (la personne n’avait pas montré de signe de violence/provocation auparavant). Après une heure on nous a relâchés un par un, j’ai pu quitter les lieux après avoir fait une photo de ma carte d’identité et de mon visage. On m’a dit de déguerpir et puis c’est tout. Un de mes amis qui a demandé à 3 policiers différents ce qui allait nous arriver, à eu droit à 3 réponses différentes : 1) « Vous allez recevoir une amende pour être resté alors qu’on vous avait demandé de quitter les lieux » 2) « Vous allez recevoir une amende pour non-respect des mesures covid » 3) « Je ne sais pas monsieur« …
Je ressors de cette expérience totalement terrifié par la police et avec plein d’interrogations. Est-ce que mes amis et moi allons avoir une amende ? Pourquoi certaines personnes se sont retrouvées au cachot et pas moi et qu’ont-elles fait de plus que moi ? »
- Témoignages ObsPol