Rassemblement et manifestation sauvage contre la venue de Jordan Bardella à Bruxelles le 13 novembre 2024
Nous relayons un article publié par Bruxelles Dévie le 15 novembre :
« Ce mercredi 13 novembre, le président du Rassemblement National (principal parti d’extrême droite français), Jordan Bardella se rendait à la Maison de Hongrie à Bruxelles pour dédicacer son nouveau livre « Ce que je cherche ». Face à cet événement, un rassemblement antifasciste s’est tenu devant le lieu de dédicace, au 9 rue de la Loi, pour protester contre la venue de Jordan Bardella. Ce rassemblement, initié par la Coalition Antifasciste de Belgique (CAB) et l’Action Antifasciste Bruxelles (AFA Bxl), a mobilisé près de 1000 personnes.
Un lourd dispositif policier a été mis en place afin de protéger l’événement du politicien d’extrême droite français. Jordan Bardella a été accueilli à Bruxelles dans un lieu hautement symbolique, la Maison de Hongrie, pays dirigé par le premier ministre d’extrême droite Viktor Orbán, le tout protégé à la demande des autorités belges et notamment du bourgmestre prétendu « socialiste » Philippe Close. En réponse, des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre tout au long de cette manifestation antifasciste.
Dans un premier temps, aux alentours de 19 heures, les manifestant·es ont à plusieurs reprises tenté de surpasser le dispositif policier qui était présent en masse pour défendre cet événement. En vain, ceux-ci et celles-ci ont été gazé·es et matraqué·es par les forces de l’ordre.
Au moins trois personnes ont été emmenées à l’hôpital à la suite de ces affrontements. Une personne aurait le tympan le percé suite aux jets d’eau, une autre la tête ouverte à cause des jets de palets de lacrymogène et une dernière le doigt cassé.
Après plus de deux heures de rassemblement devant le lieu de dédicace, les manifestant·es ont décidé de partir en manifestation sauvage en direction du siège du Vlaams Belang bruxellois (parti d’extrême droite flamand). Le rez-de-chaussée de celui-ci a été ciblé par les manifestant·es : jets de pierres, départs de feu, destruction des caméras…Par la suite, la manifestation sauvage s’est dirigée vers Saint-Josse et a finalement pris la direction du quartier Européen. Arrivé·es au quartier de la Commission européenne, les centaines de manifestant·es encore présent·es ont fait face à des lignes de police. Très vite, des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l’ordre qui ont ensuite arrêté administrativement une quarantaine de personnes, dont certaines ne sont sorties de cellule que le lendemain matin. En plus des arrestations, notons que de nombreuses violences et intimidations policières massives ont eu lieu.
Nous avons également reçu plusieurs témoignages d’insultes racistes et homophobes de la part des forces de l’ordre, notamment sur des personnes mineures au sein des fourgons de police. De plus certain·es racontent avoir été tabassé·es et étranglé·es dans les fourgons en direction du commissariat ou lors de leurs arrestations.Bien qu’elle puisse paraître moins impressionnante que les autres, la brigade cycliste reste tout aussi violente : elle a une nouvelle fois matraqué toutes les personnes qu’elle a croisées sur son passage en fin de manifestation. Cela avait été aussi le cas lors des manifestations du mouvement pour la Palestine en juin dernier. En plus de ces violences volontaires et abusives, de nombreuses brigades de police ont traqué et contrôlé les groupes de personnes qui se dispersaient à la suite de cette manifestation.
Finalement, soulignons l’intimidation que la ville de Bruxelles a décidé de mettre en place avec un tel dispositif policier. Il était question pour les dirigeant·es « socialistes » de la ville de Bruxelles de montrer que malgré la dangerosité des discours fascistes véhiculés par Jordan Bardella, la police ferait tout pour garantir la tenue de cet événement. Et plus encore : qu’elle tabasserait gratuitement certain·es militant·es venu·es s’y opposer. Des tweets ont montré une présence massive et une file de personnes venues pour faire signer leur livre par Jordan Bardella en personne.
Ironie du sort ou dur retour à la réalité pour les adhérent·es du Rassemblement National, le même soir une peine d’inéligibilité immédiate et de cinq ans de prison dont deux fermes a été requise à l’encontre de Marine Le Pen pour le détournement de fonds du Parlement européen. »