Chambre du conseil de Mons, mercredi 8 juillet 202
Des universitaires, juristes et professeurs de droit réclament que le tir du policier qui a été fatal à l’enfant soit qualifié de meurtre, ce qui justifierait la tenue d’un procès aux Assises.
Cependant la chambre du conseil de Mons, lors du règlement de procédure, en a décidé autrement. Le policier, auteur du tir qui a tué la petite Mawda, sera renvoyé devant le tribunal correctionnel de Mons pour répondre d’un homicide involontaire. Le conducteur de la camionnette et le passeur de migrants, inculpés d’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort, ont aussi été renvoyés devant le tribunal.
Le 17 mai 2018, la petite fille âgée de deux ans avait été tuée lors d’une course-poursuite sur l’autoroute entre une voiture de police et une camionnette transportant une vingtaine de migrants qui souhaitaient rejoindre le Royaume-Uni. Un policier avait ouvert le feu depuis la voiture de police en mouvement contre la camionnette en mouvement.
Les parents de l’enfant ont demandé à la chambre du conseil de requalifier les faits en meurtre. Mais ils n’ont pas été suivis par la chambre. « Nous sommes déçus car nous sommes convaincus qu’il y a eu un tir volontaire« , a déclaré Me Selma Benkhelifa avocate des parents. Lors de l’audience à huis clos, elle avait tenté de convaincre la chambre. « Nous soutenons que c’est un homicide volontaire parce que, en tirant sur la camionnette, le policier a fait un geste potentiellement mortel, disproportionné par rapport à la fuite« .
Me Laurent Kennes, avocat du policier, avait une lecture différente du dossier. Pour lui, le policier n’a jamais eu l’intention de tuer : son but était de viser les pneus de la camionnette. L’absence de formation du policier en matière de course-poursuite sera débattue lors du procès qui devrait avoir lieu assez rapidement car le chauffeur de la camionnette et le passeur sont encore en détention préventive.
- Belga