Plusieurs dizaines de policiers anti-émeutes ont été déployés vers 23:00 et ont violemment réprimé les détenus. Des images ont été rendues disponibles à l’aide de stories Snapchat filmées depuis l’intérieur.
Selon les informations disponibles, la révolte aurait commencé à la suite d’une fouille de cellule d’un détenu : cette fouille était-elle abusive, les agent.es pénitencier.ères ont-ils laissé la cellule dans un sale état, des objets personnels ont-ils été saisis ? Par la suite, le détenu dont la cellule a été fouillé aurait appelé à se révolter.
Après la promenade du soir, plusieurs détenus sont restés sous le préau pour se révolter et se sont attaqués aux caméras et autres dispositifs installés.
Comme le rappelle Bruxelles Dévie :
« La maxi-prison d’Haren a ouvert ses portes fin septembre 2022, elle occasionnera la fermeture des prisons de Saint-Gilles et Forest. Son ouverture et sa création sont au cœur d’intérêts économiques, politiques et écologiques que nous avons documenté dans un article paru l’année dernière. Par exemple, la désaffection des prisons de Saint-Gilles et Forest vont permettre aux pouvoirs publics de continuer la gentrification de ces quartiers.
Nous rappelons que la Belgique est régulièrement pointée du doigt pour sa politique carcérale tout simplement inhumaine et qu’elle est régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme.
La prison loin de résoudre les problèmes sociaux et les «crimes», ne fait que briser les personnes incarcérées et leurs proches (le plus souvent, les proches sexisées), augmenter d’une manière important ce qu’on appelle les « récidives » et reproduire les inégalités sociales, sans prendre compte les besoins des victimes. La prison est le problème, pas la solution. »
Rappelons aussi que la construction de cette maxi-prison de 2000 détenus à fait la quasi-unanimité contre elle : magistrats, avocats, greffiers, collectifs de détenus, de familles de détenus, assistants sociaux etc. De nombreuses études dans le monde existaient déjà montrant sans équivoque qu’au-dessus de 400 détenus, tous les problèmes liés à l’incarcération ne font que s’amplifier.
Les contraintes liées aux déplacements, dans une zone au trafic difficile ne sont pas pour alléger le fardeau de toutes les parties prenantes… Bel exemple de « rationalisation économique » qui ne fait aucun sens…