Un récent article de FragDenStaat du 1er octobre 2023 faisant rapport d’une enquête menée conjointement avec le magazine de la télévision allemande ZDF Magazin Royale, nous prouve ce que l’on craint, voire observe à titre individuel ou autre. Cette récente publication met à jour l’irréfutable ! L’extrême droite se complait au sein de nos polices européennes.
Ici l’étude souhaitait éclairer ce dont on parle, et dévoiler à qui l’on risque d’avoir affaire lorsqu’on s’adresse à la police.
Bien entendu nous ne souhaitons nullement indiquer par là qu’il s’agit de généralités, mais le fait que de tels éléments existent nous pose question. Quels sont les investigations menées pour détecter de tels éléments et quels sont les suites éventuellement données ?
C’est suite à des évènements brutaux, voire mortels qui ont eu lieu à l’encontre de personnes racisées que ces questions nous semblent pertinentes.
Quelques exemples reprenant les faits dévoilés par FragDenStaat
Pendant an, des policiers de Francfort-sur-le-Main (Allemagne) ont partagé dans un groupe WhatsApp des contenus d’extrême droite, antisémites et misanthropes. Nom de leur groupe : « Itiotentreff » (Rendez-vous des idiots, NDLR).
Dans les 1619 messages des participants, la police judiciaire du Land de Hesse a ainsi répertorié plus de 200 délits potentiels. Les participants relativisent l’holocauste et glorifient le national-socialisme. Par ailleurs ils se moquent des personnes handicapées et s’amusent de viols. « C’est tellement répugnant que l’on en a l’estomac retourné« , commente un enquêteur principal.
En collaboration avec le magazine ZDF Magazin Royale“, FrageDenStaat publie pour la première fois le contenu complet du chat, afin que l’on puisse se faire une idée du comportement toléré au sein de la police de Hesse (Allemagne).
Les messages du groupe de discussion sont inhumains dans toutes les dimensions imaginables. Ils sont racistes, antisémites, sexistes, xénophobes, queerphobes, islamophobes, pornographiques et misogynes. FragDenStaat a décidé (malgré tout) de les rendre public, afin de faire comprendre de quoi il s’agit lorsqu’on parle de groupes de police d’extrême droite.
Tous les policiers qui étaient membres de ce groupe de discussion sont encore aujourd’hui des fonctionnaires de la police de Hesse (Allemagne). Cinq policiers qui ont participé de manière particulièrement active ne peuvent actuellement pas travailler dans leur fonction, cependant ils continuent presque tous à être payés à plein temps depuis environ cinq ans.
Au cours de cette période, le Land de Hesse a versé aux cinq policiers une rémunération totale d’environ un million d’euros. Jusqu’à présent, aucun membre du groupe n’a été jugé pour ces faits.
En février 2023, le tribunal régional de Francfort a refusé d’ouvrir une procédure contre les membres de ce groupe. Il semble en effet que les contenus de ce chat ne soient pas punissables en ce qu’ils n’ont pas été diffusés publiquement (!). En outre, une partie du contenu du chat relevait de la satire et serait donc couverte par la liberté artistique. Le parquet général a fait appel de cette décision. On ne sait pas pour l’instant si un procès aura lieu et si oui, quand.
L’organisation FragDenStaat estime quant à elle que le public a le droit de savoir qui vient quand il appelle à l’aide !
Quelques explications
- Le nom de leur groupe : Itiotentreff. (rendez-vous des idiots)
« Le groupe devient beaucoup trop « mééééchant » … excellent ! 😁 »
Telle est la première phrase lorsque ce groupe WhatsApp fut créé. Il est un peu plus de minuit, un jeudi d’octobre 2015, et l’expéditeur est un commissaire de police de la police de Hesse. Quelques secondes plus tard, un autre homme envoie trois images dans le chat. Lui aussi est commissaire de police en chef et membre du groupe de service 3 du premier commissariat de police de Francfort. Les images envoyées par le deuxième policier : Une image qui se moque des grosses femmes, une autre sur les femmes violées et une sur lequel on peut voir Adolf Hitler. Le ton est donné : sept policiers de Francfort et la compagne de l’un d’entre eux vont désormais s’exprimer dans le groupe de discussion. Dans leurs messages, ils glorifient le nazisme et l’holocauste, s’amusent des viols et des personnes handicapées, partagent en masse des contenus racistes et se moquent de la mort d’un enfant qui a fui son pays.
Ce groupe de discussion des policiers de Francfort a manifestement été conçu dès le départ pour dépasser les limites morales et parfois même pénales.
Dès les premières heures du groupe de discussion, les policiers partagent des dizaines d’images qui glorifient l’Holocauste et le nazisme, méprisent les personnes handicapées et relativisent les viols. Un policier demande aux autres membres du groupe de « ne pas seulement profiter, mais aussi d’envoyer des trucs de malade« . Au cours des douze mois suivants, les membres du groupe s’envoient plus de 750 photos et vidéos, presque toutes au contenu inhumain.
Le 2 octobre 2015, lorsqu’un policier envoie au groupe de nombreuses images racistes en utilisant le mot N, un de ses collègues lui répond : « Hahahaha c’est probablement le jour du racisme« . Trois jours plus tard, les policiers déclarent la « journée d***i » et envoient de nombreuses images méprisantes pour les personnes atteintes de trisomie 21.
En outre, le chat contient à plusieurs reprises des indications sur l’orientation d’extrême droite de certains membres. Le 20 avril, plusieurs policiers envoient des vœux d’anniversaire sur le chat. Aucun des membres ne fête son anniversaire ce jour-là – c’est la date de naissance d’Adolf Hitler.
- Tombent sous le coup de la loi
Dans les quelque 1600 messages échangés par les membres du groupe de la police en l’espace d’un an, la police judiciaire a trouvé 211 messages relevant de faits pénalement punissables.
La liste des délits présumés comprend entre autres : 94 incitations à la haine, 39 diffusions de signes terroristes et anticonstitutionnels tels que la croix gammée, 16 dénigrements d’une personne décédée, et 13 représentations faisant l’apologie de la violence inhumaine.
Pour une centaine d’infractions, le parquet de Francfort a finalement porté plainte en janvier 2022 contre six membres du chat qui y avaient participé de manière particulièrement active.
Chez nos voisins
En France on observe que certains policiers sont sans gène pour manifester leur orientation politique par exemple au travers d’une large panoplie de signes, insignes, symboles, slogans, etc, que des policiers visiblement sans honte ni crainte de leur hiérarchie et affichent publiquement, leur amour de la violence, du thème de la vengeance, et parfois, du racisme, de la mort, voire des idéologies nazie ou fasciste.
Ces comportements chez la police, sont tellement gênants, que même le journal (centre-droit) le Point les exposé dans l’article : Des nazis dans la police. Ces agents de police, en totale adoration de l’extrême droite, cherchent des symboles qui puissent définir et représenter leur identité. Ils s’identifient à des personnages de BD Marvel ou DC Comics, ils sont un Punisher, un Captain America.
Et chez nous ?
En Belgique plusieurs témoignages nous rapportaient qu’à l’occasion d’arrestations préventives notamment, des chants, musique et saluts nazis avaient été proférés dans les « Casernes » à Bruxelles.