Initiée au début des années 2000 sur l'ensemble du territoire, il s'agissait de réduire de 178 à une quarantaine, et à Bruxelles de 6 à une seule, ce grand projet figure en toutes lettres dans la déclaration gouvernementale de l'Arizona, et le sinistre MR de l'intérieur Bernard Quintin met les bouchées doubles pour voir la fusion accouchée avant la trève parlementaire estivale, pour une application au 1er janvier 2027. Lui manque encore le feu vert du conseil des ministres restreint.
Le projet démarre par la capitale, les autres régions sont encouragées à suivre
Bruxelles : 7770 poulets, dont 6400 dans les forces opérationnelles et 1388 dans l’administratif, réunis au sein de 6 zones de police depuis 25 ans.
Les contours du projet
Une ZP unique au lieu des 6 actuelles
Unité de commandement avec un Chef de Corps unique pour les décisions opérationnelles sur base d’une vision globale de la sécurité pour l’ensemble du territoire bruxellois définie avec le collège de police et les autorités judiciaires, pour définir les politiques de sécurité (répartition des flics, égalité de représentation des communes quelle que soit leur taille)
Les bourgmestres restent l’autorité de police administrative sur leur commune, iels continueront à autoriser ou pas une manifestation sur leur territoire
Conseil de police composé des 19 bourgmestres avec la participation du ministre-président, Haut-Fonctionnaire et du Chef de Corps
Création d’une police du métro sous le commandement de la zone unifiée pour faciliter les interventions. « Une formation spécifique sera prévue pour les nouveaux agents. La force SPC (fédérale) se concentrera désormais sur les gares et le rail.«
Réforme de la norme KUL pour le financement des zones de polices locales par le Fédéral en fonction d’une série de critères, norme fixée fin des années 90 alors que la criminalité et la démographie de Bruxelles ont changé: le territoire bruxellois se trouve actuellement 15% sous la moyenne de la dotation alors qu’il concentre 20% des forces de police du pays. En outre, la nouvelle zone unique bruxelloise bénéficiera de mécanismes nouveaux de soutien et d’une reprise de dette par le Fédéral, comme pour les futures fusions d’autres zones, pour alléger le poids budgétaire des communes.
Mise en place d’un comité de pilotage, appuyé par le corps académique, pour évaluer périodiquement la réforme, et faire une série de recommandation afin d’ajuster si nécessaire certains éléments de la mise en place.
Avantage pour ses promoteurices :
- Gage de sécurité (pour qui ?) : Selon le sinistre, « L’actualité récente nous l’a démontré : lors des fusillades à Clémenceau, la zone de police Bruxelles-Midi s’est trouvée démunie face à l’ampleur du phénomène. À part le Fédéral, seule la zone de police de PolBru est venue en soutien. Or, quand ça tire à Anderlecht, c’est toute la ville qui tremble.[…] Le futur commandement unique permettra à la police de réagir plus rapidement et plus fermement aux événements qui peuvent se dérouler dans notre capitale. Et cela tout en maintenant une présence de proximité forte sur l’ensemble de la zone de police locale »
- Vision globale de la sécurité pour l’ensemble du territoire bruxellois définie avec le collège de police et les autorités judiciaires
- Rationalisation des dépenses (plans d’équipements uniques et achats communs de matériel) & mutualisation des ressources (communication, DRH, logistique, ICT et finances, sites web etc.)
- Facilitation de la collaboration entre la police locale bruxelloise, la police fédérale et le parquet
- Allègement du budget communal
Réactions communales
Visiblement, tous les bourgmestres ne sont pas d’accord sur les bienfaits de la fusion, loin s’en faut :
“Avec ce projet, le ministre abandonne les Bruxellois, détricote la police de proximité et ouvre un boulevard à ceux qui veulent instaurer des zones de non-droit. Ce projet est d’une irresponsabilité sans nom. Aucun financement et aucun renfort policier ne sont annoncés alors qu’il manque près de 1000 policiers à Bruxelles et plus de 100 enquêteurs à la Police Judiciaire. Au lieu d’apporter une réponse opérationnelle pour assurer la sécurité des Bruxellois, “le MR et son ministre de l’Intérieur” se “plient aux exigences des nationalistes flamands“. “ (Ridouane Chahid, PS)
« …Dans la lutte contre la violence liée au narcotrafic, la violence à l’égard des femmes et minorités, la petite délinquance,… notre Région a plus que jamais besoin d’une réforme efficace de la politique de sécurité et gouvernance policière, mais certainement aussi de plus d’investissements et de solidarité entre les communes. L’instauration d’une zone de police bruxelloise unifiée, soutenue depuis 20 ans par Vooruit, est en passe de devenir réalité. Nous saluons le projet du gouvernement fédéral et du ministre compétent Bernard Quintin et espérons une réforme ambitieuse qui tienne compte des besoins de Bruxelles » (Ans Persoons via son porte-parole – Vooruit).
Et au niveau régional, du côté du PS bruxellois, on n’exclut pas la possibilité d’une procédure en conflits d’intérêts pour bloquer ce projet fédéral.
- 2025.04.15_Bruzz_Een.Korpschef.Een.Metropolitie.En.Extra.Geld-Quintin.Maakt.Vaart.Met.Fusie.Politiezones.pdf
- 2025.04.15_RTBF_La.Fusion.Des.Zones.De.Police.Sur.Les.Rails-Voici.Le.Projet.Du.Ministre.Bernard.Quintin.MR.pdf
- 2025.04.15_BX1_FusionDes.Zones.De.Police-Le.Plan.Du.Ministre.Quintin.Pour.2026.Et.Une.Effectivite.En.2027.pdf
- 2025.04.15_LaLibre_Fusion.Des.Zones.De.Police.Vooruit.Salue.Le.Projet.De.Fusion.Des.Zones.Bruxelloises.Du.Ministre.Quintin.pdf