Plus de 1 000 personnes se sont rassemblées sur le lieu du décès avant de marcher vers le commissariat du Comte de Flandre, pour montrer leur colère face à ce nouveau meurtre commis par la police à Bruxelles.
À l’initiative de la communauté moldave et roumaine, cette marche se veut digne, pacifique et silencieuse. Les participant.e.s sont invité.e.s à venir habillé.e.s en blanc et à apporter une rose. Ce geste symbolique veut refléter l’unité et la paix : « Un cœur uni vaut mille cris », clament les proches. L’appel a été largement relayé sur les réseaux sociaux : « Ensemble, marchons en silence. Pour ne pas oublier. Pour dire stop. Pour que cela n’arrive plus jamais. »
Une banderole qualifiant les policiers d’assassins avait été accrochée à l’une des façades à proximité du lieu de du meurtre. Selon l’un des orateurs, la police aurait contraint les occupant.e.s des lieux à enlever la banderole litigieuse, une décision accueillie par les huées de l’assistance et par le slogan « Police partout, justice nulle part« , selon la RTBF
Après un moment de prises de paroles de membres de la communauté moldave (dont était issu Fabian), d’ami.e.s, de camarades d’école, mais aussi de voisin.e.s et de parents, le rassemblement s’est dirigé vers commissariat de la zone Ouest à Comte de Flandre.
Un cortège de plusieurs motards a guidé le rassemblement et de nombreux drapeaux moldaves étaient affichés, alors qu’au même moment, les proches et la famille de Fabian étaient en Moldavie pour les funérailles.
Après avoir emprunté le boulevard Léopold II, les manifestant.e.s ont longé le canal. Au croisement avec la chaussée de Gand, de premières tensions se sont fait sentir entre les manifestant·es et les forces de l’ordre.
Au commissariat de Comte de Flandre, commissariat de la zone de police responsable du meurtre de Fabian lundi dernier, de nombreuses personnes ont déposé des fleurs et des bougies à sa mémoire. Une minute de silence a été observée devant le commissariat. À un moment, quelques manifestante.es auraient tenté d’entrer dans le bâtiment, en endommageant des vitres.
Alentours, un important dispositif policier a été déployé : autopompe, plusieurs fourgons à moins de 50 mètres du lieu de commémoration, deux héliflics dans les airs.
Colère d’une partie des manifestant.e.s, qui très vite entonnent des chants contre la police et lancent œufs ou bouteilles, déclenchant la riposte des nervis du pouvoir : arrestations particulièrement violentes d’au moins 3 personnes, tirs de flash-ball par la BAB (police anti-banditisme) sur une partie de la foule, arrosage à l’autopompe, cordons de flics pour contrôler la zone, quadrillage du quartier avec leurs flash-balls y compris dans le parc situé à côté du commissariat, où de nombreux enfants en bas âge jouaient.
Certain·es habitant.e.s du quartier de Simonis subissent de plein fouet cette répression. Plusieurs témoignages font état d’intimidations policières ces derniers jours, avec au moins trois arrestations préventives et plusieurs perquisitions. Des proches de Fabian auraient même été suivi.e.s par la police après s’être rendu·es au parc pour lui rendre hommage. Cette répression vise clairement à étouffer l’indignation face à l’injustice.
Bilan final : une arrestation administrative et de trois arrestations judiciaires. 6 policiers auraient été blessés selon La Libre.
Malgré la violence institutionnelle de la répression policière, la marche de ce dimanche a aussi été le reflet d’un immense élan de solidarité. Plus d’un millier de personnes, venues de tous horizons, se sont réunies pour honorer la mémoire de Fabian et entourer sa famille. Des habitant·es du quartier, des membres de la diaspora moldave, des militant.e.s, des familles, voisin.e.s, ami.e.s, des jeunes, des ancien.ne.s, toustes ont marché ensemble, unis par une même volonté : celle de ne pas laisser ce crime impuni. Toutes et tous étaient là pour dire que nous n’oublierons pas.
Pas de justice pas de paix !
Justice et lumière pour Fabian !