Le 24 janvier 2021 aux Casernes d’Etterbeek (Bruxelles), de très jeunes manifestant.es. ont été victimes d’un énième épisode de défoulement policier. Une manifestation contre « la justice de classe et la justice raciste » a eu lieu dans le centre de Bruxelles.
Au cœur des revendications: « La mort d’Ibrahima, d’Adil, de Mehdi, de Lamine, de Mawda et des autres ». A cette occasion les forces de polices ont procédé à plusieurs centaines d’arrestations.
Événement autorisé en dernière minute, le dispositif policier déployé y était particulièrement impressionnant. D’après les observations, pas moins de 12 pelotons, des fourgons de police, des canons à eau ainsi que la police montée. Pour environ 150 manifestant.es…
L’enquête de Michel Bouffioux nous révèle les conditions subies dans les casernes d’Etterbeek. 232 personnes arrêtées, dont 86 mineur.es d’âge. Plus de personnes interpellées que de manifestant.es ! Certaines plaquées au mur, menottées sans ménagement, alors qu’elles n’avaient même pas manifesté ; alors que certaines ne faisaient rien d’autre que de se promener, que d’autres encore voulaient prendre leur train à la gare Centrale. Lors de leur passage par les cellules des casernes, plusieurs détenus – lesquels étaient souvent très jeunes – ont été passés à tabac et insultés par des policiers. [Lire également les témoignages de S., N., R., K., N. et I.]
Épinglons ici un fait rare, que ces violences aient aussi indigné des policiers. « Nous dénonçons ces actes – que nous jugeons inadmissibles – afin qu’ils ne se reproduisent plus à l’avenir », a déclaré le responsable police de la CGSP, Eddy Quaino.
[Mise à jour : janvier 2022] Malgré ces dénonciations en interne, des plaintes d’une dizaine de parents, des alertes au Comité P rien n’avance. Selon l’avocate Selma Benkhelifa, « Il y a un blocage au niveau judiciaire. » Pourtant victimes et témoins ont reconnu les policiers violents, tout est consolidé par la plainte de dix policiers, c’est assez rare. Les avocats ne comptent pas en rester là.
- ObsPol