La Cour d’appel de Mons devait rendre son arrêt ce vendredi matin dans le procès Mawda, mais l’audience est finalement reportée au 4 novembre. Le hic ? Les parties civiles n’auraient pas été prévenues, du moins officiellement.
Ce matin, l’une de leurs avocates, Me Pétré, a poireauté pendant des heures dans les couloirs du tribunal avec deux interprètes :
« Nous étions là pour 9h et l’huissier nous a expliqué que la Présidente de la Cour d’appel, qui avait travaillé tard la veille pour un procès d’Assises, ne pourrait pas être présente avant 11h. Finalement, à 13h, c’est le Premier Président de la Cour d’appel qui annonce sans un mot d’excuse le report au 4 novembre »
Officieusement, les avocates des parties civiles avaient eu vent de ce report. Mais elles restent perplexes. Selma Benkhelifa, avocate des parents indique :
« Quelques jours plus tôt, j’ai appris que l’audience serait reportée au 4 novembre par un journaliste qui le savait de l’avocat du policier. J’ai donc téléphoné au greffe pour avoir confirmation. Mais on m’a dit que l’audience était maintenue au 29 octobre. Pour en avoir le cœur net, le journaliste s’est renseigné auprès du Parquet et on lui a confirmé le report au 4 novembre.
Une date qui n’arrangeait ni ma collègue ni moi-même. Me Pétré s’est donc rendue directement au greffe jeudi matin, mais on l’a sèchement rabrouée en maintenant que l’audience était bien prévue le 29 octobre.«
Qui a discuté avec qui ? Le greffe ne savait pas que c’était reporté, mais le Parquet et l’avocat du policier le savaient. Or, entre la mise en délibéré et le prononcé, il ne peut y avoir de contacts entre le tribunal et les parties. Ont-ils papoté entre eux ? Ou y a-t-il une autre explication ? C’est en tout cas une nouvelle forme de mépris grave pour les parents de Mawda qui, rappelons-le, sont les victimes« .
Renseignement pris auprès du Premier Président de la Cour d’appel, le Procureur général de Mons Ignacio de la Serna dément : « Nous n’avons pris contact avec aucune des parties, c’est le rôle du greffe. Il a bien averti tout le monde dans les règles de l’art ».