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23.04.2021 – La crise sanitaire et ses répercussions sur le terrain de la répression

Depuis le début de la crise sanitaire et des restrictions mises en place par le gouvernement ainsi que les sanctions prévues telles que 250 € pour non-port du masque, plus de 200.000 PV ont été dressés par les forces de l’ordre dont 20.000 contraventions ont été portées devant les tribunaux.

Ces règles et les sanctions lourdes qui les accompagnent ont donné lieu à des réactions parfois excessives de fuite en panique de devoir subir des amendes exorbitantes.

Nous pensons à Adil, jeune homme de 19 ans qui, le 10 avril 2020 avait fui, sur son scooter, une patrouille de police qui voulait le contrôler à Anderlecht. Il a ensuite percuté de plein fouet une voiture de police qui arrivait en renfort, et est décédé des suites de ses blessures.

Pourtant le 12 janvier 2021 le tribunal de police de Bruxelles déclare que les poursuites pour non-port du masque sont inconstitutionnelles  : un juge a acquitté un homme cité devant l’instance pour ne pas avoir porté son masque dans l’espace public en août 2020. La mesure est jugée inconstitutionnelle.

Nous pensons aux événements qui semblent avoir dégénérés au domicile d’une famille à Waterloo lors d’une interpellation en décembre 2020 pour non-respect des restrictions sanitaires. La famille a dénoncé cette violence présumée exercée par les policiers. Il s’agissait ici d’après la famille d’une soirée des enfants qui avaient invité d’autres adolescents. Le nombre exact est contesté mais il semble qu’ils étaient 4 ; les résultats de l’intervention ont été catastrophiques et extrêmement violents et certainement traumatisants pour les jeunes présents. Voir aussi notre rubrique Vos témoignages.

Nous pensons aussi à ce jeune homme âgé de 21 ans, qui est décédé le 10 avril 21 soir après avoir chuté de la fenêtre d’un hôtel dans le centre d’Anvers. Il tentait d’échapper à un contrôle de la police pour une lockdown party.

D’autres événements déplorables suite aux mesures d’interdiction de rassemblement ont été nombreux, un des summum pourrait être comme ceux qui se sont produits en provoquant des scènes de chaos au Bois de la Cambre le 1er avril 21. Des forces de l’ordre à pied et à cheval ont été mobilisés pour disperser la foule. La police a de plus utilisé le canon à eau et eu recours au soutien de drones et de l’hélicoptère. Les suite traumatisantes pour les personnes surprises par de telles violences seront certainement de longue durée.

Constatons aussi que suite à la plainte introduite par la Ligue des droits humains et la Liga voor Mensenrechten le 31 mars 2021, l’État belge été condamné à adopter une loi pour encadrer ces mesures. En effet le juge des référés du tribunal de première instance de Bruxelles a déclaré que les mesures Covid actuelles ne disposent pas d’une base légale suffisante.

Le répression sous couvert de mesures somme toutes ne disposant pas des élémentaires mesures légales que l’on pourrait attendre dans l’atteinte à la liberté et la répression sans merci qui s’en suit.

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Agression

N., 24.01.2021.Contrôlé – Bruxelles

24 janvier 2021, Bruxelles
Photographié, contrôlé
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Edito

14.11.2020 – Interpellations agitées de la police à Ixelles dans le cadre d’un contrôle du respect des règles dites « COVID »

Deux informations se suivent, l’une fait plus de bruit que l’autre.

Des vidéos visibles sur le site de la rtbf.be montrent deux scènes de rue (nous ignorons la chronologie des images diffusées), sur l’une on voit un policiers courir derrière un individu, le jeter face à terre, le menotter, appuyer de son genou sur son dos ou cou, un autre, une fois l’individu menotté, le tirer par les cheveux pour le faire se relever et l’emmener à l’arrière de la voiture de police. Quatre policiers sont en vue sur cette vidéo, l’interpellé est seul.

L’autre vidéo montre un groupe de jeunes personnes littéralement se bagarrer avec des policiers. Olivier Slosse, porte-parole de la zone de police Bruxelles-capitale-Ixelles informe « Un collègue a été blessé à la tête et un autre à la main. Les trois agents sont en incapacité de travail pour une semaine.« 

Nous apprenons également que le ministre de la Justice, V. Van Quickenborne (Open Vld) déclare dans l’émission De Zevende Dag (Eén) qu’il a demandé au parquet de s’expliquer sur les remise en liberté de trois personnes arrêtées.

Il est courant d’entendre certain.e.s se lamenter que des personnes soient remises en liberté, ce qui pourtant n’augure d’aucune manière de la suite qui peut être donnée au dossier. Ici le parquet de Bruxelles informe d’ailleurs que « l’enquête est en cours et sera poursuivie en priorité afin de faire la lumière sur l’ensemble des circonstances ayant mené aux faits. (…) Dans l’attente de celle-ci les suspects arrêtés ont été relâchés ». Le parquet indique que la version de la police et celle des suspects ne sont pas concordantes. Les récits sont effectivement différents selon les uns il s’agit d’attaque, pour les autres la police serait en cause et les coups portés aux policiers l’auraient été en légitime défense, selon notamment Me Miller, avocat.

Quoiqu’il en soit il est étonnant que ce soit un ministre de la Justice en charge de la gestion des établissements pénitentiaires, de l’information aux justiciables, de l’élaboration de la politique criminelle, l’administration des cultes, etc. qui s’exprime de telle manière dans une émission de télévision.1 Interpellant qu’il semble ignorer qu’en Belgique il y a ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs. Ainsi l’avait d’ailleurs rappelé en février 2018 autour du procès de Salah Abdeslam l’avocat Sven Mary :

« Il est temps de rappeler au ministre [Jambon] les principes de la séparation des pouvoirs. [] J’estime qu’il met sous pression le pouvoir judiciaire, avec des moyens directs ou indirects. J’en viens à me dire si on respecte encore bien la séparation des pouvoirs en Belgique. »

C’est l’une des questions que l’on peut se poser avec cette réaction précipitée d’un ministre sur une affaire à laquelle il n’a pas assisté et qui est en cours d’enquête !

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Agression

V., 08.2020. Tabassée

Août 2020. X.
Suturée, incisives déchaussées, nez cassé, contusionnée, traumatisée

V.