La police tue, et pas seulement avec son racisme, son classisme ou ses armes : ses véhicules sont devenus des armes, que ce soit par maladresse, par négligence de se signaler, par évaluation imbécile de la proportionnalité infraction/risque à l'origine de courses-poursuite, ou sciemment en utilisant la technique du parechocage...
RAGE !
Ces derniers mois ont vu se multiplier les « accidents » impliquant des véhicules des « forces de l’ordre », causant des drames irréparables dans les familles des victimes décédées et des traumatismes chez celleux qui ont survécu.
- Pour une chronologie des violences par véhicule recensées : https://obspol.be/blog/tag/parechocage/
- Hier dans la soirée, à Molenbeek, deux flics en voiture noire pourchassent une « Poppy », qui finit par s’écraser contre un poteau dans la rue du Cheval noir. Une personne en sort et s’échappe en courant le long du canal. Deux flics en civil s’élancent à sa poursuite (en ayant pris soin de verrouiller leur bagnole abandonnée, mais pas d’éteindre la sirène, qui a réveillé tout le quartier pendant 15 minutes jusqu’à leur retour). Ils sont revenus bredouilles et énervés. S’en est ensuivi une procession de véhicules de flics, bloquant les rues, patrouillant dans la quartier à la recherche du fuyard, y compris sur le quai, pourtant interdit à toute circulation… S’agissait-il d’une voiture piratée et volée ? Peu importe : cet accident aurait pu faire un/des blessés, voire un/des morts de plus. Le jeu en valait-il la chandelle ? Les voisin.ne.s réveillé.e.s par la sirène ont été prié.e.s d’évacuer les lieux.
- Ce matin, on apprend le décès d’un enfant de 9 ans à Anvers près d’une école, après avoir été lui aussi percuté par un véhicule en intervention prioritaire. Bien qu’on ne sache pas grand chose des circonstances du drame pour le moment, les mêmes questions lancinantes nous hantent :
Le statut d’intervention prioritaire (impliquant gyros et sirènes allumés) justifie-t-il la conduite type dragster en ville ? Quand on voit passer des véhicules de flics à plus de 80 Km/H dans les rues, l’urgence ne devient-elle pas précipitation meurtrière ? On le sait, dès qu’un incident est signalé à la radio par le dispatch de la police, plusieurs véhicules se dirigent simultanément sur les lieux, les plus éloignés de l’incident pied au plancher pour combler la distance… La communication des infos aux véhicules en patrouille ne devrait-elle pas se limiter à ceux immédiatement dans la zone ?
Que sait-on de la formation et des obligations de formation des flics en matière de conduite à haute vitesse ? Qui contrôle et à quelle fréquence la validité des permis de conduire de celleux à qui on confie des voitures estampillées transport de volaille (cf. le meurtre de Christophe, dont le tueur roulait sans permis depuis 2 ans) ?
Pourquoi est-il si difficile aujourd’hui de distinguer entre ce qui est RÉELLEMENT de l’urgence et les abus de priorité ? Qui n’assiste pas quotidiennement aux carrefours à l’arrivée d’une voiture de flics qui met soudainement ses gyros et sirène en marche pour ne pas avoir à faire la file au feu ? Pourquoi voit-on si souvent les gyros allumés sans sirène ?
La technique du parechocage comme moyen de stopper les fuyards, maintes fois remise en cause après les meurtres de Mehdi, Adil, Sabrina et Ouassim, ne devrait-elle pas être formellement interdite et les contrevenants sanctionnés ? Rêvons-un peu…
Et surtout pourquoi cette attitude d’hostilité envers les personnes présentes sur les lieux du drame qu’iels ont elleux-mêmes causé, voire le harcèlement et la répression qui s’ensuivent comme on l’a vu après le meurtre de Fabian ? Sûrement pour protéger les preuves matérielles, comme dans les séries TV 🙂
Lumière et justice pour toutes les victimes !
Abolissons la police et punissons ces assassins !
