Ce 2 juin 2025, un enfant de 11 ans a été écrasé par une voiture de police dans un parc à Ganshoren (Bruxelles). « Course poursuite » ! La raison invoquée ? Ben il circulait sur une trottinette empruntée à son frère, mais n’en avait pas le droit !
Quel délit majeur commis par cet enfant ! Inouï puisque depuis le 1er juillet 2022, l’usager d’une trottinette électrique doit être âgé de 16 ans, par ailleurs il lui est interdit de transporter un passager, de rouler sur le trottoir et de la stationner n’importe où. Donc voilà que Fabian a transgressé la loi, raison invoquée apparemment par les forces de l’ordre pour se permettre de rouler dans un parc, sur l’herbe à la poursuite de cet enfant.
Car, rappellons-le, il s’agit d’un enfant ! Il s’agissait doit-on dire puisqu’il n’est plus ; cet enfant est décédé sous les roues d’un véhiculer de police, dans la pelouse d’un parc… Pourtant n’est-t-il pas précisé dans les cours de conduite que peu importe votre vitesse, il est essentiel de maintenir un intervalle de sécurité ? mais visiblement cela les forces de l’ordre n’en n’ont cure, poursuivant comme ils l’on fait : un enfant.
Un témoin explique que le garçon a « glissé » sur l’herbe, après quoi le conducteur de la voiture de police de la zone Bruxelles-Ouest n’a pu freiner à temps pour l’éviter.
Reprenons les déclarations officielles du parquet de Bruxelles. Il en ressort que le garçon au guidon de la trottinette était poursuivi par la patrouille de police. « Le jeune circulait sur une trottinette et le véhicule de police a souhaité procéder à son contrôle. Le jeune a pris la fuite et une course-poursuite a été entamée« .
Les heures qui ont suivi ce que nous aimerions nommé délit de coups et blessures ayant entrainé la mort, ont vu s’accumuler des déclaration concernant la « proportionnalité des interventions policières », tant le Délégué aux droits de l’enfant que la Ligue des droits humains ou la presse se sont exprimés à ce sujet. En effet le recours à la force devant en effet être proportionnel à l’objectif poursuivi. Le risque pris par les policiers était-il « proportionné » ? (voir article 37 sur la Loi sur la fonction de police – qui précise que le recours à la force doit être « raisonnable et proportionné à l’objectif poursuivi« .
Mais non, non et non, il ne s’agit pas d’un objectif ici. Il s’agit d’un enfant à trottinette ! Les débats vont-ils subrepticement glisser vers cette seule analyse ? Comme dans l’affaire Madwa (2 ans) tuée par balle sur une aire autoroute en 2018 ?
Ou à la collision mortelle de la police qui a coûté la vie à Mehdi Bouda (17 ans) à la gare Centrale en 2019 ?
ou la mort d’Adil Charrot (19 ans) à Anderlecht en 2020 également après une « course-poursuite » ? ou encore celle meurtrière qui a coûté la vie à Sabrina El Bakkali (20 ans) et Ouassim Toumi (24 ans) sur l’avenue Louise en 2017 ?
Sans oublier les tirs sur Domenico D’Atria (31 ans), abattu sur son quad pour « refus d’obtempérer » en 2023 à Oupeye ?
Selon la RTBF « Fabian aurait dit qu’il ne comprenait pas pourquoi on le contrôlait, qu’il allait les conduire chez son frère, le propriétaire de la trottinette. La police n’aurait visiblement rien voulu entendre. Ils ont accéléré et l’ont écrasé. Ils ont roulé dessus. »
Mais comment pouvons-nous imaginer le sentiment de supériorité ? De mépris, de contentement de soi de ces agents face à un « ket » qui roule à trottinette ? Mais quel sentiment d’impunité les habite de se permettre de telles actions ? Quel mépris dans leur chef de la vie d’un enfant ?
Nous ne pouvons qu’observer une nouvelle fois avec quelle arrogance ces agents payés par le citoyen et censés les protéger agissent dans le huis-clos de leur véhicule .
Obspol ne peut que se joindre aux sentiments de révolte et d’indignation des familles proches et apparentées, des voisines et voisins et de toute la communauté des personnes touchées par ce nouveau délit mortel commis par la police locale.
Justice et lumière pour Fabian !