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Action Agression Edito

02.10.2025 – Muselage des voix pro-Palestine : carte blanche et carton rouge pour les Robocops et leurs complices en civil !

Déchaînement de violence physique et verbale contre une manif pacifique : devra-t-on bientôt regretter VDS ?
TÉMOIGNAGES
Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
D. : “Si je te revois, je te coupe la gorge !”

“I’m writing to you to get in touch for some help regarding an episode of police violence that happened to me Thursday 02 oct 2025 between rue du Meiboom and Bd Pacheco.

The context

On the 2nd of October, in Brussels, a big and spontaneous demonstration started at the Ministry of External Affairs, in solidarity with the population of Gaza, and, more precisely, to ask the Belgian government to make pressure for the release of the international hostages illegally kidnapped by Israeli forces from the humanitarian mission Global Sumud Flotilla. The demonstration then moved from the Ministry of External Affairs to the EU Parliament (Place du Luxembourg). Then, it moved to place de la Bourse, where it met the daily pro-palestine demonstration. 
After a while, the crowd decided to move again in front of the EU Parliament, where a lot of people was still gathering.

The block

Around 21:20, the spontaneous but peaceful demonstration was moving in the streets of the city center, trying to reach the ring boulevards. 
Suddenly, without any kind of notice, the first part of the demonstration (around 100 demonstrators) was blocked by riot police in Rue Meiboom, on the front and the back, leaving just a few free meters to run backwards, but physically attacking (with batons and pepper spray) everyone who was trying to go back.

Apparently, the only secure escape path to disperse was the stairs that from Rue Meiboom go to Bd Pacheco. More precisely, the staircase next to Rue du Meiboom 33.

At that point, me and a dozen demonstrators, who were panicking because of the block on the back, tried to run on those stairs to get a secure exit from the demonstration. I run faster than the others, precisely because I jumped over a small wall on the left of the staircase -so I did not have to climb the last part of the stairs- and reached bd Pacheco. Then I started running on the left, passing next to the Congres Station and going through the little meadows. Out of the corner of my eye, I saw many civil policemen -recognisable by the orange band on the arm- on the opposite side of the street, next to the Brussel Boulevard Pacheco – In Front bus stop (google maps name).

The aggression

One of the civil policemen (CP1), with a baton in his right hand, run from the opposite side of the street and knock me down on the grass, giving me a first baton hit on my neck while I was on the ground on my right side, in fetal position, trying to protect my face. 
Then, a second civil policeman (CP2) came to ”help” his colleague by climbing on my neck with his left knee, performing the chokehold knee-neck maneuver and suffocating me as well as immobilizing me with his weight (about 80kg). At that point, CP1 stood up and started kicking me for 10-15 seconds (I don’t remember the exact number of kicks), surely hitting my right index finger, my left wrist and my right knee. I was still in fetal position. I am quite sure CP1 was shouting insults while kicking me.
Perhaps, a third civil policeman (CP3) joined the aggression, kicking me.

After 10-15 seconds, CP2 moved from my neck, CP1 got me up holding me by the back of my jacket with his right hand, while with his left hand he gripped the baton applying pressure to the center of my back, and leading me back to the stairs. On the way to the stairs, he shouted very loud at me various insults in French; the sentences I’m sure about are: “Si je te revois, je te coupe la gorge !!” -this one surely more than once, two or three times (if I see you again, I’ll cut your throat!).

A couple of meters from the stairs, he made me pass through a group of riot policemen standing in front of the stairs. One of them (RP1), with pepper spray in his hand, tried to hit me with the spray, shooting in direction of my face, but, since CP1 pushed me and kicked me in the butt to throw me back on the stairs, making me accelerate, the pepper spray only grazed me.

At that point, after going down the stairs, I found myself limping in rue du Maiboom, forced to run to avoid further violence from the police who were dispersing the demonstrators. The adrenaline made me run, but after a few meters I felt strong pain in my right knee, left wrist and right index finger (very swollen, I thought it was broken).

I stopped another protester and asked if my teeth were broken.

Witnesses

Since I jumped the little wall to run onto Pacheco Boulevard and avoided the last part of the stairs, I believe I was the first of the protesters to reach the boulevard. Therefore, if there are any eyewitnesses, they were behind me. Returning to the scene of the incident I noticed that at the Brussels Congres station there is a camera, positioned only a few meters away from the attack.

Report

I have a very detailed medical report, with a four-day prognosis, taken the day after the incident. The report also includes photographs of the marks on my body.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
C. : “J’ai reçu plusieurs coups de matraque dans le dos et à l’épaule”

“J’ai participé au rassemblement en soutien à la Palestine et à la flotille de 19h à la Bourse. Vers 20:h30 il a été décidé de rejoindre le rassemblement place du Luxembourg. L’ambiance était très calme, pacifique, nous étions une centaine de personnes.

Arrivés au niveau des urgences Saint-Jean, nous nous sommes rendu compte que la police avait nassé, que les policier avaient pris place dans les différentes rues adjacentes. Il n’y a eu aucune sommation ni tentative de communication avec le groupe. La police a chargé, en faisant monter la pression très fort, en nous ordonnant de courir tout en donnant des coups de matraques à tout le monde.

C’était la panique, tout le monde s’est dispersé, je me suis retrouvée avec un petit groupe. J’ai dû abandonner mon vélo sinon je n’arrivais pas à courir assez vite et la police me bousculait. J’ai reçu plusieurs coups de matraque dans le dos et à l’épaule.

Alors qu’on était en train d’avancer le plus vite possible sous la pression de la police, 2 combis de police nous ont barré la route, plusieurs policiers sont descendus et nous ont gazés avec du gaz lacrymogène en pleine figure. Autour de nous ça courait dans tous les sens, des personnes étaient au sol et frappées par la police. Il y avait des policiers en civil mais je ne saurais pas dire s’ils ont frappé ou gazé.

On a finalement réussi à s’échapper et on s’est abrité dans un night shop pendant une trentaine de minutes, le temps que des amies viennent nous chercher en voiture. Dehors la police continuait de poursuivre des personnes.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
M. : “J’ai été admise à la clinique pour: plaie frontale, traumatisme crânien, contusion colonne dorsale.”

“Lorsque la police a couru vers le groupe, j’étais tout à l’arrière dans le convoi qui faisait marche arrière. J’ai alors reçu un coup de matraque sur la tête alors que je tentais de partir dans le mouvement de foule.

Quelques mètres plus loin j’ai sentis du sang me couler sur le visage et j’ai senti avec mes mains qu’il y avait beaucoup de sang. Je me suis alors retournée face à la police pour demander de l’aide, désemparée.

Plusieurs policiers m’ont crié : “Dégage ! Cours ! Casse-toi !”. Et ils m’ont mis des coups de matraques et des coups de pied dans les jambes.

J’ai vu 5 hommes d’environ 30 ans qui étaient masqués et habillés en civil et avec des matraques fines télescopiques marcher rapidement vers la police pendant que toute la foule allait dans le sens inverse. Je n’ai pas vu le moment où ceux-ci sont entré en contact avec la police mais il n’y a pas eu de gros mouvement ni de bruit donc ils n’ont pas été interpellés ce qui me fait penser que ce sont des policiers. Ils n’avaient aucun signe d’appartenance à la police et je ne les ai pas vus utiliser la violence.

Ne sachant pas où aller et pensant être plus en sécurité dans un groupe, je suis alors repartie dans le mouvement de foule où j’ai encore reçu des coup à la tête, j’ai alors mis mes bras sur ma tête pour me protéger, et j’ai reçu des coup sur les mains.

Une fois que les choses se sont calmées, un groupe d’activistes dans le même état que le mien m’ont prise avec eux et nous sommes allés à l’hôpital le plus proche. J’ai été admise à la clinique pour: plaie frontale, traumatisme crânien, contusion colonne dorsale.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
N. : “Même traitement inhumain pour toustes, et là encore aucune sommation, juste de la brutalité pure, la volonté affirmée de terroriser les personnes”

“J’ai participé au rassemblement devant le ministère des affaires étrangères contre l’arrestation des membres de la flotille Sumud par l’armée israëlienne et en soutien à la Palestine libre, puis à la manifestation jusqu’à la place du Luxembourg, à l’occupation festive de la place, à la manif vers la Bourse, au rassemblement festif à la Bourse, puis à l’occupation de nouveau de la place du Luxembourg.

Tout s’est passé calmement, sans violence et dans une belle ambiance de fête jusqu’au moment où la police a bloqué l’accès à la contre-allée du ring intérieur à la porte de Namur. Un grand nombre de gens se sont alors assis en attendant de prendre une décision sur la suite des événements. La police a lors sorti les lacrymos pour faire évacuer la foule, et on a rebroussé chemin pour se diriger vers la Bourse. La place de la Bourse était remplie c’était un spectacle magnifique et jubilatoire, tout le monde réuni avec les lumières des téléphone allumées !

La plus grande partie des personnes présentes ont décidé de rallier à nouveau le Parlement européen pour rejoindre celleux qui étaient resté.e.s là-bas et occuper la place du Luxembourg toute la nuit. Je me suis absenté un moment avec un camarade pour déposer une grosse caisse un peu trop lourde à porter. À notre retour à la Bourse, seule une poignée de gens était restée, je me suis alors dirigé seul vers le Parlement par le boulevard Anspach, d’où des gens revenaient précipitamment, souvent en larmes à cause des gaz, beaucoup avec une expression atroce sur le visage : iels me disent que la police les a attaqué.e.s de plusieurs côtés sans sommations et avec visiblement des consignes pour frapper les manifestant.e.s et les dissuader d’aller plus loin en cassant les groupes.

Revenant sur mes pas vers la Bourse, j’ai été bloqué juste avant la Bourse par des combis et des lignes de Robocops qui empêchaient tout retour à la Bourse, de manière très agressive et violent et sans possibilité de dialogue. J’ai pris de petites ruelles pour éviter tous les barrages et me suis dirigé vers la place du Luxembourg, rencontrant en chemin une camarade qui tentait la même chose. Nous sommes arrivés tous les deux sans encombre place du Luxembourg et avons rejoint la centaine de camarades occupant la pelouse. C’était très bizarre de voir tous ces gens massés aux terrasses des bars autour de la place, clairement occupés à picoler, dancer et s’amuser alors qu’à quelques mètres une ligne de Robocops retranchés derrière des barrières métalliques pour empêcher les occupant.e.s d’accéder au Parlement….

À un moment, d’autres Robocops ont rejoint leurs collègues déjà en place, et quelques minutes plus tard tous ont écarté les barrières métalliques et ont foncé sur nous en criant comme des sauvages des insultes et des ordres de dégager, alors qu’aucune sommation n’avait été faite au préalable. tout le monde a été repoussé au-delà de la statue, puis les flics se sont jetés sur la sono des occupant.e.s et ont gazé tout le monde tandis qu’il revenait derrière les barrières avec la sono, en gazant tout celleux qui s’approchaient.

Un camion avec des canons à eau est arrivé et s’est mis en position face à la pelouse. La foule en colère est revenue occuper la pelouse, des personnes se sont assises devant les barrières avec les mains sur la tête pour montrer qu’iels étaient non-violent.e.s. D’autres ont commencé à jeter des bouteilles en plastique sur les Robocops bien protégés derrière leurs boucliers avec tout leur équipement. Ils étaient tous masqués par un turtleneck, et aucun ne portait d’identification sur la poitrine.

Le temps passe, puis le canon à eau entre dans la danse, prenant soin de n’arroser que la pelouse et pas les client.e.s des bistrots autour… Comme la foule revenait après l’extinction des canons à eau, les Robocops ont fait une nouvelle sortie : cette fois, ils ont couru à toute vitesse sur nous pour nous faire dégager complètement de la place du Luxembourg, matraquant et gazant tout sur leur passage et hurlant comme des forcenés. J’ai entendu des flics crier “Tapez-les !” et “Frappez-les !”, alors que tout le monde courait pour se mettre à l’abri et que personne n’avait été violent. j’ai couru en remontant la rue du Luxembourg, les Robocops me talonnant et renversant tables et chaises des bars et restaus sur le trottoir, menaçant et frappant traînard.e.s et passant.e.s. C’était une scène de cauchemar. Arrivé au croisement avec la rue Marie de Bourgogne, des combis ont débarqué des 2 côtés de la rue et des Robocops ont essayé d’arrêter et ont matraqué sans pitié toustes celleux qui tentaient de passer leur ligne pour atteindre le square De Meeûs. Coups de matraque sur les têtes, dans les jambes, sur les genoux, les épaules, les bras…

j’ai réussi à me faufiler dans un trou de souris entre 2 Robocps en courant et zigzagant à traver la ligne sans recevoir de coups, et en retenant ma respiration pour ne pas avaler de gaz dans l’atmosphère empoisonnée autour des combis. M’arrêtant un peu plus loin pour voir ce qu’il se passait derrière moi, j’ai vu le massacre des gentes qui étaient encore prisonnier.ère.s de la nasse et qui se débattaient pour passer entre les Robocops, heureusement pas assez nombreux pour tout bloquer. Revenant sur mes pas en voyant une personne se prendre plusieurs coups de matraques dans les jambes et qui de douleur ne pouvait plus avancer après avoir franchi la ligne, je le soutiens et l’aide à dégager vers le square.

Quelques temps après, plus personne dans la rue du Luxembourg entre Marie de Bourgogne et la place du Luxembourg, seulement des Robocops. Certains remontent dans un combi qui démarre lentement le long de la rue du Luxembourg. Arrivé square de Meeûs, le combi s’arrête devant l’arrêt de bus où attendent des manifestant.e.s et des passant.e.s, les Robocops sortent en courant du combi et se jettent sur elleux, leur criant de dégager et de courir, leur matraquant les jambes et les bousculant avec leurs boucliers, les chassant sur 10-15 mètres… Même traitement inhumain pour toustes, et là encore aucune sommation, juste de la brutalité pure, la volonté affirmée de terroriser les personnes.

Cet épisode de violence gratuite, délibérée et assumée m’a dégoûté, et je n’arrive pas à réconcilier ce qui se passe à Gaza, la responsabilité claire du gouvernement par son inaction à faire cesser le génocide et condamner les entreprises établies en Belgique qui y participent d’une manière ou d’une autre, la répression assumée des voix pro-Palestine et des réfugiés palestiniens, j’ai de plus en plus l’impression de vivre une dystopie totale depuis que l’Arizona et son cortège de fachos sont au pouvoir.

Solidarité avec une Palestine libre !”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
R. : “Après 6 heures d’attente, je suis ressorti de l’hôpital avec une dizaine de points de suture au front et des ecchymoses dans le dos. J’ai une incapacité de travail de 3 semaines”

“J’ai rejoint la manifestation à 16:45 devant le ministère des Affaires étrangères. Avec le cortège, nous nous sommes rendus au Parlement européen. J’ai ensuite suivi le mouvement vers la Bourse, une partie des manifestants étant restée devant le Parlement.

Sur la route, un barrage policier était en place dans la rue du Grand Cerf ainsi que sur le rond-point Louise, avec une autopompe prête à arroser. Se retrouvant sans issue, nous avons décidé de revenir sur nos pas et de descendre vers la Bourse par la rue de Namur. Jusqu’ici, la manifestation se déroulait de manière très pacifique, à l’exception de certains actes isolés qui étaient réprimés par les autres manifestants (jets de bouteilles sur les policiers, renversement de poubelles ou de vélos, etc.). Je n’avais jusque-là ressenti aucune animosité de la part des policiers.

Au bout d’un moment, la décision a été prise de retrouver le reste des manifestants au Parlement européen. Nous étions plusieurs centaines de personnes à nous mettre en marche de la Bourse vers le Parlement. Nous nous sommes très vite retrouvés face à des barrages policiers à chaque croisement.

En arrivant rue du Meiboom aux alentours de 21h, nous avons fait face à un barrage policier avec des grenades lacrymogènes dégoupillées. Une première charge nous a forcés à faire marche arrière. La brigade anti-émeute a alors décidé de prendre l’ensemble des manifestants en étau dans les rues avoisinantes. Je me trouvais personnellement rue du Marais, nous étions coincésentre une horde de policiers devant et derrière nous, nous n’avions d’autre choix que de tenter de nous faufiler entre eux pour sortir de cette zone.

J’ai alors senti un bouclier dans mon dos. Devant mon visage, un policier tenait une bonbonne de gaz lacrymogène. J’ai tourné la tête, et un autre policier est arrivé en me donnant un coup de matraque sur le front. J’ai également reçu un coup de matraque dans le dos.

Après m’être tenu le front, j’ai remarqué que je perdais beaucoup de sang. J’ai pensé trop tard à regarder le matricule du policier (j’ai appris plus tard qu’ils les avaient retirés de l’uniforme pour ne pas être identifiés). Un manifestant m’a donné un mouchoir, une autre m’a proposé de m’accompagner à l’hôpital. Étant lucide, je suis allé seul aux urgences de l’hôpital Saint-Jean.

Au bout de quelques dizaines de minutes, nous étions une quinzaine de manifestants, pour la plupart blessés au visage, l’un avec une côte cassée, un autre avec une déchirure à la cuisse et un bras cassé. La plaie était profonde et saignait abondamment. Après 6 heures d’attente, je suis ressorti de l’hôpital avec une dizaine de points de suture au front et des ecchymoses dans le dos. J’ai une incapacité de travail de 3 semaines.

Je ne reviens toujours pas de la tournure répressive qu’a prise cette manifestation pacifique, alors que tout s’était bien passé jusque-là. Je ne comprends pas l’attitude ultra‑violente des policiers envers une partie des citoyens, de tout âge : il y avait également des enfants et des personnes âgées parmi les manifestants, venus exprimer leurs ressentis face aux actions insuffisantes de notre gouvernement à l’égard d’Israël, ainsi qu’en soutien aux membres de la flottille et au peuple palestinien.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
F. : “I suffered a head injury, and today I can no longer move my right arm because the blows I received were so violent !”

“On October 2, I was at the demonstration in support of the Sumud flotilla for Gaza when the demonstrators at the stock exchange decided to join those at Place du Luxembourg. So we set off to join them and were blocked at several points by the police.

At one point we were blocked on all sides and the police began charging at us at full speed. Kicks, punches, batons, and tear gas—they used everything, and if you didn’t run fast enough, you were beaten mercilessly…

I suffered a head injury, and today I can no longer move my right arm because the blows I received were so violent !

We are peaceful and non-violent, and we can only observe where the violence in our democracy really comes from, contrary to what Mr. Georges-Louis Bouchez claims… Sad reality !”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
E. : “Casse-toi de là sale merde !”

“Au bout de 20 minutes de manifestation sans aucun signe de la police, nous nous sommes fait bloquer le passage par des fourgon et après avoir changé d’itinéraire ils nous ont bloqué dans un cul-de-sac en nous lançant des bombes lacrymogènes, nous avons essayé de s’enfuir avec l’amie qui m’accompagnait mais ils avaient déjà bloqué toutes issues.

Ils ont commencé à charger sur nous des deux côtés, j’ai d’abord pris des coups venant de derrière moi en courant au niveau des jambes et du dos puis arrivé au bout de la rue ils nous ont poussés dans tous les sens, insulté également (je me rappelle d’un « Casse-toi de là sale merde !»), j’ai reçu deux coup particulièrement violents au niveau de l’omoplate droite et de la main droite, je dois aller me faire examiner chez ma médecin généraliste prochainement car il s’agit peut être d’une fracture.

Nous avons ensuite réussi à s’éloigner puis nous sommes rentrés chez nous juste après.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G. : “S’ensuit un déferlement de coup de matraques, de bottines et des tentatives de crochepied”

“J’étais le dernier du groupe quand les policiers nous ont chargé, j’avais en face de moi les manifestants agglutinés dans une ruelle et derrière moi des policiers qui me donnaient des coups de bouclier, de matraque en me disant : “Avance, cours !”

Alors que j’essaye de les regarder pour leurs signifier qu’il m’était impossible d’avancer car la rue était bondée, l’un d’entre eux m’asperge avec du gaz, à quelques centimetre du visage. Ça me rend partiellement aveugle, ce que j’essaye de signaler aux policiers qui continuent de me pousser et c’est alors que j’entends ce qui doit être leur chef dire “Tapez-le !”

S’ensuit un déferlement de coup de matraques, de bottines et des tentatives de crochepied, dont une réussie, alors que je continuais à avancer selon leurs ordres. Qui demande à un homme d’avancer tout en l’empêchant d’avancer ? Un voyou, un sadique ? Non, apparemment, un policier.

Petit bonus j’ai essayé d’aller déposer plainte au commissariat de X. : ils n’ont pas pris ma plainte sous prétexte d’un conflit d’intérêt. Alors vient la question fâcheuse : “Qui nous protège de la police ?” La justice, j’espère. Sinon personne.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
C. : “Je me suis retournée à moitié et j’ai reçu un coup de matraque en bas de mon sein”

“Nous étions à la manifestation de la bourse qui avait commencé à 19h. J’étais avec 3 amies, dont une avec une douleur à la cheville. Vers 21h, une personne a pris la parole pour nous dire qu’il y avait un grand groupe de manifetant.e.s devant le parlement européen et nous proposer de marcher ensemble pour les rejoindre. Nous étions énormément de personnes à suivre cette idée : il y avait notammment des enfants, des familles, des vieilles personnes, au moins une personne en chaise roulante et une autre avec des béquilles…

Nous avons marché vers Rogier et nous avons bifurqué un peu avant Rogier vers la droite pour prendre une plus petite route : je pense la rue de Maline puis rue de la Blanchisserie. On continuait tout droit et très peu de temps après, les personnes à l’avant de la manifestation on commencé à courir dans le sens inverse (donc d’où on venait) en criant. Une forte odeur de gaz lacrymo a commencé à envahir l’espace. On a donc aussi rebroussé chemin.

Je ne voulais pas courir car j’avais peur de mouvements de foules, peur que les gens en incapacité de courir se retrouvent isolé.e.s derrière nous etc. On voyait que le groupe était perdu et ne savait pas où aller. A partir de ce moment j’étais très désorientée. Là je voyais une rangée de policiers sur le coté (au moins une vingtaine) avec carques et tout, qui frappaient leurs matraques contre les protections de leurs jambes pour nous faire peur. Juste après les policiers qui étaient derrière nous nous ont retrapé.e.s (un petit groupe d’environ 6 hommes). Ils nous talonnaient, mes amies, moi et deux autres jeunes personnes, en nous disant d’aller plus vite. Ils avaient tous une matraque et n’arrêtaient pas de nous donner des coups.

Je répétais qu’on pouvait pas aller plus vite. Je me suis retournée à moitié pour le redire et j’ai reçu un coup de matraque en bas de mon sein. J’ai dit que j’avais mal. Un des policiers a dit “Vous Êtes jeunes, vous allez courir !” (je pense que c’est celui qui m’a donné le coup). Plus ou moins au même moment, ils nous ont envoyé de nouveau un jet de lacrymo alors qu’on était très proches. Mon amie en a eu directement dans les yeux.

On marchait toujours très vite en se tenant les un.e.s aux autres, sous les poussées des policiers. Je ne comprenais pas du tout vers où ils voulaient nous amener car partout où je regardais, il y avait d’autres rangées de flics et pas d’issue. En même temps, ils nous dispersaient en petits groupes, il n’y avait clairement pas de tentative de nasse.

Une amie a fini par voir une issue et on a couru à 4 dans la rue aux Choux. Je le sais car on s’est retrouvées en face de l’église, on a voulu se réfugier dans le Belchicken mais ils avait fermé la porte. On a donc fui vers le métro.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G. : “He grabbed my right arm and hitting with all his strenght the top of my arm with his stick two times while screaming « Cassez-vous ! »”

“We were a gathering at the Bourse and started to move together towards the Parliament to join another bigger gathering. When arriving at the corner of rue de l’Ommegang and rue du Meiboom, police vans and officer where blocking the street of Meiboom and threw tear gas. The group started to run backways and tried to go another way through rue du Marais.

There another van and officers where came blocking the end of the street when we arrived. They started to push us back yelling to go away « Cassez-vous ! », « Barrez-vous ! » and started to walk in line toward us while hitting their sticks on their shields. We all turned back immediately, walking fast, some running. They followed us and other officers came from rue de l’Ommegang, pushing us towards rue du Canon. When we were in rue de la Blanchisserie they started hitting with the sticks and violently pushing the people at the back of the group. I found myself at the back at this moment because I was pushing my bike so couldn’t run as fast. We were all walking really fast and being straight behind the group so we couldn’t go faster because the street was clogged with people but the officers kept screaming agressively to go faster and would sometimes start to sprint toward some of us to hit us.

I saw somebody who was throwing bins and scooter on the road who a bit later pulled his stick out and started bitting out people with other plainclothes officers.

Apart from this guy there was maybe one or two other people who threw a bin (maybe other plainclothes officers?) on the road but most of us were just running away without any other action towards the officers or the street.

They would come from our back and hit us while we were running away. One officer kept screaming to the others « Guys calm down ! » and « Doucement les gars ! ». My friend was hit on the hip by an officer who then was pulled off by another telling him « Chill out ! », « Tranquille ! ». The plainclothes officers where the most violent and would run in a group to hit the same person. They seemed to be hitting more and harder the people that had face covers and going for those who looked the more activist (wearing keffieh, covers…).

I heard a few racialised people screaming they were hit. We were still running at the back with our bikes with my friend, getting into rue des Oeillets. The officers line was following us from maybe 20 metres away, when an officer sprinted towards us and shooted extremely violently in their bike wheel, the back of the bike flew in the air. He then did the same but less hard with my bike before grasping my right arm and hitting with all his strenght the top of my arm with his stick two times while screaming « Fuck away ! », « Cassez-vous ! » (which I was already doing as fast as I could).

At this time they used pepper spray and our eyes began to burn. Nobody was resisting we where all running away. A few people started filming the scenes. We arrived on place des Martyrs and as it was larger there we spreaded out and could run away faster. We managed to escape with my friends to leave back home.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G.M. : “Je finis avec une commotion cérébrale sur traumatisme cranien et des hématomes sur les genoux.”

“Après le rassemblement quotidien à la Bourse, le cortège se dirige vers le parlement européen, ou un autre rassemblement a lieu. Notre marche est pacifique et non violente. Je suis avec mon père et une amie.

Soudain, un déluge de policiers anti-émeutes et de policiers en civil nous provoquent, nous insultent, nous pourchassent, et finissent par nous encercler sur la place des Martyrs et dans les ruelles avoisinantes.

Mon père réussit à sortir du groupe, il se fait insulter et menacer. J’insiste auprès des policiers sur le fait que je veux juste rejoindre mon père et sortir de la foule, et à ce moment-là une rangée de policiers surarmés nous ordonnent de ‘dégager’, ils nous chargent sans sommation, s’en suit un déferlement de violence gratuite, pendant lequel un (ou plusieurs) policiers, me tirent par les cheveux, me portent des coups de matraque à la tête, des coups de genoux et de pieds aux jambes tout en m’insultant: ‘sale pute’, ‘dégage’, ‘ferme ta gueule’,…

Mon amie reçoit aussi des coups sur les jambes et du peper spray sur le visage.

La police en groupe continue de nous pourchasser sans nous laisser nous enfuir. Nous ne pouvons pas nous arrêter, derrière nous la menace persiste si on ne cours pas les coups nous rattrapent. Ils finissent par nous repousser vers la place Rogier.

Je cours pour fuir cette violence, pendant ma course je constate l’utilisation massive de pepper spray, je vois une personne par terre sans défense entourée par trois policiers qui la rouent de coups de pieds alors qu’elle crie de douleur et ne peut pas s’enfuir.

Arrivée à la place Rogier, je me fais aider par une secouriste qui me conseille d’aller aux urgences. Les urgences sont saturées, il y a une dizaine de blessés, beaucoup touché à la tête, en sang tous proviennent de cette même manifestation.

Je finis avec une commotion cérébrale sur traumatisme cranien et des hématomes sur les genoux.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G.M. : “My girlfriend nearly lost consciousness, prompting a call for an ambulance”

“Incident Report – On 2 October 2025, at approximately 21:30, after attending a peaceful Palestinian protest in Brussels that concluded at La Bourse, my girlfriend and I, and a friendof ours went to a kebab restaurant nearby for dinner. After finishing our meal, we heard sudden loud noises outside, following a period of relative quiet. Several police vans (approximately 5–6 in total) had already arrived at La Bourse, creating commotion. Additional vans arrived later at the crossroads between Boulevard Anspach and Rue de la Bourse, where the main physical assault took place.

Police officers were spread throughout the area, in riot gear, equipped with batons, shields and pepper spray, and appeared ready to use force to clear the square, which at that moment was mostly empty and calm. While we observed from inside the kebab restaurant, police officers began shouting orders and violently pushing people out at La Bourse. The group raised their hands to comply and attempted to move away slowly, clearly unarmed and non-violent.

At the crossroads, police officers escalated their use of force: I was attacked first, sprayed with pepper spray from behind, and struck under the chin with either a baton or a punch, causing a deep cut. Our friend, who tried to assist me while I was blinded by the pepper spray, was repeatedly struck with a baton, resulting in heavy bruising and swelling across his body. My girlfriend was separated from the others during the confusion. Within minutes, it became clear that she had been beaten on the arm with a baton, leading to immediate swelling and severe bruising.

By approximately 21:35, us three received assistance in a nearby bar, where they washed my eyes to remove the pepper spray. During this time, my girlfriend nearly lost consciousness, prompting a call for an ambulance.”

V_LS379

Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
J. : “I feel my body shaking again as I write this down”

“After blocking the way for the peaceful march from the Bourse to the European Parliament twice, the police started charging, following the protesters with the clear intention of raising panic amongst them.

Dressed in riot uniforms they were banging their clubs against their riot shields to intimidate us, screaming “Avance !” and pushing and hitting whoever didn’t walk fast enough. Walking fast enough was impossible, the faster we walked, the faster they pursued us, so that they would always be right behind the last line of fleeing protestors.

In situations of panic like these, running often leads to people being trampled. But staying calm and avoiding to run, was made impossible by the continuous aggressive pushes the officers gave to whoever was closest to them. I saw multiple people lose their balance because of exaggerated pushes like these, of which one women who fell and almost got trampled by the boots of our pursuers.

I myself was pushed multiple times and hit with a batton on my right upper arm while I was walking as fast as I could. A friend of mine was hit on his left upper arm and right hand, he had two swollen an bleeding fingers. But it was the panic, enhanced by the intimidating screams of the police and the cries of pain of their victims, and driven to a maximum by the barking of policedogs, which left the biggest mark on us.

I feel my body shaking again as I write this down. Never had the police given us clear information on what they expected from us or on what we could do to listen to them and avoid being agressed, apart from the agressive, intimidating and unfulfillable instruction to “avance”.”

V_LS383

Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
J. : “While I was trying to get up I was hit by a baton”

I joined a protest at the Ministry of Foreign Affairs at 16:30. We marched from there to Place du Luxembourg. We marched up to a blockade in front of the European Parliament. The police had water hoses and at some point stood at the ready to use them. People remained non-violent – chanting, waving Palestine flags, wearing keffiyehs, holding boards with slogans on them about the Global Sumud Flotilla and the genocide in Palestine, shouting at the Parliamentarians “Shame on you!” at times at the police “ACAB”, at times holding up their middle fingers at the Parliamentarians.

Some people spray painted buildings. I had my face covered by my keffiyeh or my balaclava. Later the group split, some going to Bourse for the daily protest there. Those of us remaining people danced, sang, and eventually sat down on the road in Place du Luxembourg. We decided to stay there – as an occupation. Some called out to move onto the grass surrounding the statue. Others realized this would make it easier for the police to corral us.

I went into a café to use the restroom and when I came back out the police had started to surround our group. I was able to rejoin my comrades. I put my balaclava over my head. I was directly in front of police. 2 were talking “Why are they wearing a mask?” “Maybe because they know they look ugly”.

Those who have experience with these situations told people to sit down. I sat down in front of the police. A police person talked to me in French. I didn’t completely understand what they were saying. I think they were asking me to remove my mask or move. I remained sitting, looking away from them, not responding. They continued to speak to me. They pulled off my balaclava and tucked it on the strap of my bag. When indicated, I stood up and locked arms with the people next to me. The cops were trying to push us off the road. We chanted “We are peaceful what are you?” and other chants.

I kept my head down so it was about level with the chest of the cop in front of me. They grabbed at me and weren’t able to get hold of me. They used their batons on me – hitting my legs. I remained firm. They pushed me, I leaned in and they interpreted that as me pushing back “calmez-vous” they said and shoved me and my comrades next to me backwards. I struggled to keep my footing and tried to walk forward towards the cops to regain the ground we lost when they pushed us back.

A trusted comrade told me to stop. I turned and said aggressively “Why should I?”. They told me to sit down. I and comrades next to me sat down. I put my head down and covered my head and neck with my hands and arms. A comrade gently caressed one of my hands to calm me. A comrade asked if I was okay and said if this was too much I could leave. I said I was okay and just protecting my head. Later I turned around and interlocked arms and legs. The police brought low metal barricades and were trying to interlock 2 of these gates. I saw some of the comrades at the front (where I was) pushing against this gate with their legs. I turned around (I’d been facing away from the cops) to push my legs against this gate. The cops then pushed the gate harder against our legs and then took out a dispenser of pepper spray and sprayed us.

I pulled the hood of my jacket over my head. In the confusion I ended up facing away from the cops. I was on my hands and knees retching from the effects of the pepper spray. A comrade told me to get up and I struggled to from the pain. While I was trying to get up I was hit by a baton, I think on my back. My comrade helped me up then other comrades rinsed out my eyes. My face felt like it was burning- comrades poured water over my face and I wiped it off with my socks. When I stood I realized how much my back hurt. A comrade left with me, carried my things, and helped me walk.

V_LS375

Action de désobéissance civile contre le secteur de l’aviation, gros consommateur d’énergies fossiles
S. : “Nous avons ensuite été aspergé.e.s de gaz lacrymogène et j’ai moi-même été frappé à deux reprises au visage par un policier”

“Nous marchions calmement en “finger” en direction de la cible de notre action (un aéroport), lorsque nous avons été pris.e.s en tenaille entre deux groupes de policiers. Ceux en face de nous ont sorti leur matraque et des bonbonnes de gaz lacrymogène et ont distribué moult coups de matraque aux personnes des premières lignes du “finger”. Nous avons ensuite été aspergé.e.s de gaz lacrymogène et j’ai moi-même été frappé à deux reprises au visage par un policier.

En début d’après-midi, nous avons été nassé.e.s entre les deux groupes de policiers, une clôture et un ruisseau. Les policiers nous ont crié de nous asseoir et nous ont brusqué.e.s en estimant que ça n’allait pas assez vite. Ils nous ont ensuite fait nous lever un.e par un.e pour nous colçonner et nous faire asseoir à nouveau plus loin. S’en est suivie une longue attente, avant que la police nous fasse monter dans des bus De Lijn, dans lesquels nous avons été détenu.e.s pendant près de 8 heures, sans jamais recevoir ni eau ni nourriture. Les bus nous ont finalement amené.e.s devant le commissariat principal de X., où nous avons réalisé qu’il n’y avait plus de cellule libre pour nous, car la police avait arrêté entre 600 et 700 activistes au total.

Lorsqu’une personne de notre bus a commencé à se sentir mal, la police a interdit au chauffeur d’ouvrir les portes du bus pour lui permettre de sortir respirer un peu. Ce n’est qu’après avoir répété la demande plusieurs fois et être passé au néerlandais que les portes ont enfin pu être ouvertes.

La police nous a finalement fait descendre du bus pour prendre une photo de notre visage, avant de nous faire remonter dans le bus, avec des personnes supplémentaires, pour terminer par nous déposer à la gare de Y. en fin de soirée.”

V_LS339

Pour une remarque anodine dans l’espace public, A. est suivi par des policiers dans un lieu privé puis voit ses démarches de dénonciation se retourner contre lui…
A. : “Les policiers étaient 8 pour déloger un SDF qui ne demandait rien à personne”

“Je vous contacte suite à une affaire grave d’intimidation policière m’ayant visé personnellement récemment à X., dans le cadre d’un contrôle abusif et d’une tentative manifeste d’intimidation suite à une opinion exprimée à voix basse dans l’espace public.

Après avoir porté plainte auprès du Comité P, j’ai récemment reçu un procès-verbal rédigé dans un ton partial (4 mois après les faits), mensonger et juridiquement problématique. Ce document, dont je conteste formellement la validité, semble faire suite à la transmission de ma plainte au chef de corps de la zone concernée, soulevant de sérieuses interrogations sur l’usage des données personnelles à des fins punitives et de représailles.

J’ai déposé une contestation détaillée et argumentée auprès du fonctionnaire sanctionnateur, ainsi qu’auprès d’autres instances, et souhaite désormais documenter ce cas dans le cadre des travaux d’ObsPol.

Alors que je discutais avec une amie à voix basse devant un commerce, des agents sont en train de contrôler une personne sans-abri. J’ai alors formulé une remarque anodine : « Ils n’ont vraiment que ça à faire. » Aucun contact direct ni provocation n’a eu lieu. Pourtant, quelques instants plus tard, quatre agents me suivent dans un magasin, y pénètrent sans autorisation, posture menaçante et main à la ceinture. Ce n’est qu’après un échange tendu qu’ils sont sorti en ayant l’air très énervés.

Lorsque nous sommes sortis à notre tour, ces mêmes agents encerclaient, à 7 ou 8, trois personnes racisées (deux noires, une arabe) dans ce qui semble être un contrôle au faciès totalement arbitraire.

Sous le choc, je leur rappelle que je ne leur ai pas parlé et qu’ils n’ont aucun droit de me demander de me justifier sur une opinion exprimée dans une conversation privée. Il s’agit d’une atteinte grave à la liberté d’expression. Quelques jours plus tard, j’ai saisi le Comité P pour dénoncer ces pratiques.

Trois mois plus tard, j’apprends que ma plainte a été transférée au chef de corps. Puis, le mois suivant, je reçois un procès-verbal rédigé sur un ton subjectif, me menaçant d’une amende de 500€, basé uniquement sur une prétendue “atteinte au respect des agents”, sans injure ni menace. Le PV contient des affirmations mensongères (notamment qu’ils ne seraient pas entrés dans le magasin) et suscite de graves questions : comment ont-ils identifié mon identité sans contrôle sur place ? Pourquoi me sanctionner des mois plus tard après une plainte formelle ? Quelle justification à l’usage de mes données personnelles ?

L’ensemble des faits laisse penser à une tentative d’intimidation administrative en représailles à ma plainte. J’ai contesté officiellement la procédure, et l’affaire est désormais suivie par plusieurs organisations de défense des droits humains, ainsi que par les autorités judiciaires compétentes.”

V_LS338

Mobilisation antifa contre la marche “remigration” organisée par la NSV à Ghent. Participante à une contre-action antifasciste, M. et son groupe se font serrer par la police, molester et matraquer. Mais, plus encore que les coups, c’est la peur d’être tombé.e aux mains des fachos qui lui fera craindre pour sa vie : défaut d’identification des flics en civil, look agressif et violences de leur intervention…
M. : “J’ai d’abord cru que c’était un groupe d’extrême-droite qui nous attaquait et non pas la police”

“Avec un petit groupe de personnes, on marchait dans la rue X.. On était toustes masqué.e.s et habillé.e.s en noir. Arrivé.e.s au point de rendez-vous, un van noir arrive en trombe sur nous et en sort une dizaine de personnes (expressions de genre masculines, blanches, grandes, avec matraques et masqués). Ils commencent à se jeter sur nous, à nous nasser et à nous matraquer directement, sans prévenir qu’ils sont de la police et sans signe distinctif (complètement en civil).

Je tente de fuir mais une de ces personnes m’attrape par le cou. Ne sachant pas que c’était un policier, je me débats parce que j’avais peur et il me jette au sol. Ma tête a évité le sol parce que je me suis retenue avec mes mains mais il a commencé à me matraquer plusieurs fois au niveau du dos et des hanches. Je me suis du coup retournée vers lui en me protégeant avec mes bras devant mon visage, donc sa matraque a frappé mon avant-bras 2 fois avant qu’il s’arrête.

Puis ils ont reculés, et nous ont demandé de nous mettre en ligne contre la porte de garage qui était là, les mains contre. Au bout de 5 grosses minutes sans savoir quoi faire ou qui ils sont, ils se présentent enfin et sortent leurs brassards.

Par la suite, je me suis faite arrêter par la police locale qui n’était pas encore présente au moment des violences et j’ai été emmenée au commissariat (traitement ok avec elleux).

Compte-rendu de mes blessures : brûlures et plaies ouvertes aux mains, gros hématomes sur ma cuisse gauche, sur mes hanches, sur ma fesse gauche, dans mon dos et sur mon avant-bras droit, plaie ouverte sur mon genoux gauche, douleurs musculaires un peu partout dans mon corps (épaules, dos, cuisses, bras, poignets).

Je voulais aussi ajouter qu’au vu du contexte de l’arrestation (manifestation avec des personnes d’extrême-droite et nazies), j’ai d’abord cru que c’était un groupe d’extrême-droite qui nous attaquait et non pas la police. La violence et la rapidité avec laquelle ils nous attaqué.e.s ne laissaient pas sous-entendre qu’ils étaient de la police et le fait qu’ils ne se présentent pas également. Je ne sais pas s’ils se rendent compte du danger potentiel que ça pouvait représenter pour nous d’être attaqué.e.s par des militant.e.s d’extrême-droite ou si ça faisait partie de leur tactique d’intimidation, mais j’ai vraiment eu peur de ce qu’il allait m’arriver, au point où je me suis dit que j’allais mourir, plus particulièrement au moment où ils nous ont demandé d’attendre en ligne sans les regarder et sans rien nous dire.

C’était aussi violent physiquement que psychologiquement et tout ça pour rien, car on a rien fait.”

V_LS325

Manif pro-Palestine près de l’ambassade d’Israël à Bruxelles. Alors que la foule est calme et que rien ne le laisse présager, la police passe à l’attaque : coups de matraques, mamans et enfants gazé.e.s et visé.e.s au canon à eau, arrestations au faciès dans les transports en commun, camarades gravement blessé.e.s et transporté.e.s à l’hôpital, racisme et insultes, courses poursuites etc. W. est prise dans la tourmente avec ses 2 enfants…
W. : “I am truly disgusted. This is insane. There was no warning, there were no threats”

“I am writing to you today to complain about the events of yesterday, April 8 2025. During a protest in front of the Israeli Embassy the group started marching into the street and chanting, onto chaussée de Waterloo A few minutes later we were confronted with a heavy police presence that blocked roads and the path of the march. The crowd consisted of men and women, old and young. There were children as young as 4 that I saw, and even babies in strollers. The crowd started peaceful. Our paths were blocked!

They used pepperspray on a few that stood in the front of the march. The spray spread out onto most everyone in the area. I could not return to my car because of police baraccades. I stood on the sidewalk, not in the street and was hit with the watercannons and later teargas cannister hit my leg. I was not in the street, I was not crossing any barracades. We have a right to protest any injustice. What is happening to Palestine is something that affects us all, because if this can happen to them it will eventually happen to us all, all over the world!

All of us suffered from the pepperspray, and later being sprayed by the watercannons and finally the extremely painful effects of the teargas. Thanks to helpful protestors my children and I were helped in being able to breathe and see without the painful affects of the gas. Until today we all still have sore throats, coughing and painful eyes. My children are scared and angry that the country they were born in and grew up in would do such violent actions towards their own people.

We were all forced to go down a small street Av. de la Clairière and followed by marching riot police and large water cannons and police trucks. My children and I stayed in the Woodpecker park, until they passed. Giving my youngest of 11, a moment to calm down, he had his first severe panic. After a period of calm, and the police continued to follow the protestors. My oldest child came to the protest to try to get to us and help myself and his siblings and was accosted and threaten by the police.

I was approached by another protestor that explained that these events were getting worse. Each time they are being targeted and attacked with greater force. Why is that? Because it’s near the Israeli embassy? Not one other protest that we attended ever had such a response. Not one! Following all that drama, I walked back to my car, along with my children where we were followed and stopped by the police. We were walking. I showed them my vehicle and they stayed and waited until we drove away.

I am truly disgusted. This is insane. There was no warning, there were no threats. The embassy was never attacked, we were marching and chanting in the street. There were clearly children and women and elderly in the group. I have pictures and videos as well.”

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ANALYSE

Les chiffres ci-dessous seront actualisés régulièrement au fil des nouveaux témoignages que l’on recevra et des réponses obtenues de nos répondant.e.s.

Ces chiffres sont loin de refléter l’entièreté du drame qui s’est déroulé les 2 et 3 octobre dernier :

Si vous connaissez des gentes qui ont été battues ou qui en ont vu d’autres se faire battre, demandez-leur de témoigner ici : https://voices.obspol.org/esolu/victim.php

Répression du 2-3 octobre 2025 : les profils

Profil des victimes des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Genre
Femme8
LGBTQ+7
Homme9
Tranche d’âge
14-15 ans
16-17 ans1
18-30 ans14
31-50 ans9
51-70 ans
70+ ans
Lieu
Porte de Namur1
Bourse
Entre Bourse et Pacheco21
Place du Luxembourg3
Ambassade d’Israël1
Exposition
militant.e associatif.ve
militant.e politique11
militant.e syndical.e
militant.e religieux.se
aucun engagement particulier10
Presse2

Répression du 2-3 octobre 2025 : les violences physiques

Typologie des violences physiques recensées lors des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Arrestation45+
Détention10+
Bousculade / projection11
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral1
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
Clés aux bras douloureuses1
Coups de pieds, coups de poings, gifles17
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage3
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e9
Coups sur les oreilles2
Étranglement1
Doigts retournés
Arrosage2
Morsures de chien
Tirage par les cheveux1
Serrage douloureux des colsons ou des menottes1
Tirage par les colsons ou des menottes1
Sévices sexuels
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)1
Usage de gants2
Usage d’arme à feu
Usage de "Bean bags" (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
Usage de grenade assourdissante
Usage de grenade de désencerclement
Usage de grenade lacrymogène
Usage de LBD40
Usage de matraques24
Usage de spray lacrymogène20
Usage de Taser
Usage de tranquillisants
Expulsion
Disparition
Serrage du visage1
Marcher sur les jambes1

Répression du 2-3 octobre 2025 : les violences psychologiques

Typologie des violences psychologiques recensées lors des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Accusation de trouble à l'ordre public
Accusation d’entrave à la circulation
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de menace à agent
Accusation d'injure à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de refus d'obtempérer
Agressivité, manque de respect, insultes23
Intimidation, chantage, menaces19
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation1
Intimidation ou arrestation des témoins2
Obstacle à la prise d’images3
Appels à faire cesser les souffrances restés sans effet8
Position inconfortable prolongée1
Non-assistance à personne en danger3
Prise de photos, empreintes, ADN
Menace avec une arme de poing
Tir dans le dos
Charge sans avertissement14
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)2
Course-poursuite1
Propos sexistes3
Propos homophobes1
Propos racistes1
Intervention dans un lieu privé
Problèmes de santé mentale
Harcèlement
Fouille1
Perquisition
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers7
Défaut ou refus d’identification des policiers13
Refus de prévenir ou de téléphoner2
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte1
Refus de soins ou de médicaments2
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves1
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels1
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal1
Complaisance des médecins

Répression du 2-3 octobre 2025 : les suites

Les conséquences des violences exercées lors des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Incapacité 1-3 jours2
Incapacité 4-7 jours4
Incapacité 8-14 jours1
Incapacité 15-21 jours
Incapacité > 22 jours3
Plaies à la tête ou au visage8
Plaies aux membres3
Trauma crânien4
Contusions aux membres16
Contusions au dos5
Contusions au torse2
Suivi psychologique1
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Edito

13.07.2025 – Eric Snoeck, un chef de la police fédérale très critiqué…

Le commissaire général Eric Snoeck, nommé à la tête de la police fédérale, fait fureur auprès de ses troupes. Une enquête a été menée il y a deux ans, Snoeck répond aujourd'hui dans un courrier de plus de 60 pages...
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Agression Edito

06.07.2025 – Mort dramatique d’Adem, un jeune poursuivi par la police

Moins de 10 heures (de nuit) pour innocenter la police : c'est fou comme dans ce genre d'affaires la justice est diligente...
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Edito

02.07.2025 – Après la mort de Fabian, la répression policière s’abat sur les proches

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Edito

20.06.2025 – Nouvelle tragédie : la police tue encore

Une nouvelle tragédie à peine 2 semaines après le décès d’un enfant sur une trottinette dans un parc à Ganshoren écrasé par un véhicule de police.
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Edito

18.06.2025 – Multiplication des “accidents” de parechocage : une coïncidence ?

La police tue, et pas seulement avec son racisme, son classisme ou ses armes : ses véhicules sont devenus des armes, que ce soit par maladresse, par négligence de se signaler, par évaluation imbécile de la proportionnalité infraction/risque à l'origine de courses-poursuite, ou sciemment en utilisant la technique du parechocage...
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Vers 00:30, rue du cheval noir à Molenbeek
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Edito

DRAME DRAME DRAME : un de plus causé par les “forces de l’ordre”

Ce 2 juin 2025, un enfant de 11 ans a été écrasé par une voiture de police dans un parc à Ganshoren (Bruxelles). « Course poursuite » ! La raison invoquée ? Ben il circulait sur une trottinette empruntée à son frère, mais n’en avait pas le droit !
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Edito

30.03.2025 – Violences policières dénoncées par la police !

Cette semaine une annonce plutôt inhabituelle de la part de la police plus exactement du syndicat CGSP, a été relayée par la presse : plusieurs agents de la zone de police Polbru (Bruxelles Capitale-Ixelles Rue du Marché au charbon, 1000 Bruxelles) ont exercé des violences « excessives » et ont fait un usage disproportionné de façon répétée. Pour ObsPol les faits rapportés n’ont rien de surprenants étant donné les constatations sur le terrain ainsi qu’au travers des témoignages répétitifs reçus de faits de violences.
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Edito

29.03.2025 – Manif Arizona : qui cogne qui ?

Intéressant article de la RTBF sur la manif Arizona du 15 janvier : la CGSP Police s'aligne sur leurs camarades Pompiers et dénonce les violences de leurs collègues 🙂
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Edito Politique

20.01.2025 – Proposition de résolution pour étendre la liste belge des organisations terroristes : glissement liberticide et fascisant du Vlaams Belang