Parcours imposé, arrestations et grosse pression en fin de parcours sur l'esplanade du Congrès...
Les Prises de parole pendant la manif
(à venir)
La répression
- 7 arrestations administratives dont u personne mineure
- 2 personnes arrêtées judiciairement dont une personne mineure (pas clair si c’était dans le contexte de la manifestation)
Le speech d’ObsPol auquel vous avez échappé en suite de la pression des forces du désordre
« Camarades, les copaines,
Je me réjouis de nous voir si nombreuxes aujourd’hui pour dire notre rage aux politocards et aux juges de tous bords : les violences de flics, que vous organisez, que vous encouragez et que vous couvrez, on en a plein l’cul, et puisque vous vous acharnez à leur donner plus de pouvoir, à laisser la gangrène syndicale réactionnaire et raciste métastaser ce bras armé du pouvoir, c’est vous qu’on tient pour responsables !
– C’est vous les bourgmestres, les échevins, toustes celleux qui n’ouvrent pas leur gueule dans les conseils de police pour faire tomber les têtes des chefs de zone, qui ne mettez pas votre personne dans la balance pour empêcher brutes et bourreaux de rester sur le terrain jusqu’à ce la « justice » classe sans suite ou condamne en douceur et en suspendant le prononcé ! C’est vous qui nous crachez au visage chaque fois que vous nous rétorquez qu’ « il n’y a pas de violences systémiques dans la police« , seulement « quelques pommes pourries« , contre l’évidence et le vécu quotidien de tant d’entre nous ! C’est vous aussi les politocard.e.s qui stigmatisez la pauvreté, le mal logement, le chômage, les personnes en mouvement, l’Autre pour justifier toujours plus de répression et de flics et surfer sur la vague sécuritaire…
– C’est vous les keufs de base et toute leur hiérarchie jusqu’aux chefs de corps, soi-disant les mieux formés d’Europe, qui n’avez pas peur de courser des gamins à moto ou en scooter jusqu’au drame ! De nous montrer jusqu’à l’écœurement « C’est qui les macs ici? » (phrase entendue pendant une détention) ! De faire de l’usage « légitime » du monopole de la violence un abus systématique en bafouant la proportionnalité, notre seul rempart contre la matraque, les coups, le gaz ou l’arrestation ! C’est vous qui mentez plus souvent qu’à votre tour, par ignorance ou sciemment, en disant qu’on peut pas filmer vos interventions, que tout vous est permis et qu’on a qu’à la fermer et « circuler » sinon « Bardaf, c’est l’embardée »…
– C’est vous les syndicats de flics, qui protégez-les vôtres comme une secte, qui semez le terreau de la division, de la peur et du racisme, qui au nom de quelques victimes dans vos rangs, creusez le fossé entre les gentes et les képis, réclamez toujours plus d’armes, d’accessoires et de pouvoirs, au point que les collègues qui patrouillent les quartiers ne se déplacent plus sans gilets pare-balles, en attendant de pouvoir le faire en tenue Robocop ?
– C’est vous les réformistes, qui soutenez encore (on est au XXIème siècle et on en est toujours-là !) et toujours que c’est pas l’État ou le système qui pue, qu’on peut encore l’améliorer, mettre des pansements sur la jambe de bois cassée à coups de tonfa. Vous lisez jamais de bouquins d’histoire ou quoi ? Qu’est-ce qu’il vous faut encore pour comprendre que la police n’est pas là pour vous « protéger et vous servir« , mais pour « protéger et servir » l’État, c’est à dire le capitalisme et les fachos qui en tirent les ficelles. Pas de justice, pas de paix, tant qu’il y aura un corps de police et un système judiciaro-carcéral pour le protéger de la vindicte légitime des citoyen.nes !
Vous l’avez compris les copaines, à l’Observatoire des violences policières (le nom assez insipide vient de la période où on s’était alliés avec la LDH, pour pas effrayer leur public), on est plutôt du côté abolitionniste et anarchiste du spectre politique : depuis 2012, après des centaines de témoignages reçus, des dizaines d’heures passées au téléphone avec des victimes, on SAIT que ni la police ni la justice ne peuvent être rachetées, que la gangrène qui se nourrit du corps social l’a déjà rongé jusqu’à l’os et qu’il n’y a rien à en attendre sinon plus de morts, de fractures, de désillusion, de désespoir, de rage et de tristesse…
Être abolitionniste, ce n’est pas vouloir vivre sans règles et laisser les forts bouffer les vulnérables, tout comme être anarchiste ce n’est pas vouloir vivre dans le chaos. Ce n’est pas non plus une utopie, un pur idéalisme atteignable seulement en poésie et en pensée. C’est une réalité tangible, un objectif concret, pragmatique et réaliste, comme l’ont déjà vécu toustes celleux qui expérimentent la justice restaurative dans leurs collectifs ou leur communauté, comme le Canada, précurseur en la matière, et comme certaines villes des US qui ont entamé un processus de débudgétisation de la police.
C’est POSSIBLE de réaffecter le budget attribué à la Police à des services sociaux, au règlement de questions sociales sous-financées, à la formation de personnes et d’idées révolutionnaires. C’est POSSIBLE de se débarrasser des prisons et des centres fermés comme lieu d’éloignement de celleux dont la société ne veut plus, qu’elle a jeté.e.s au rebus, en s’organisant pour une justice réparatrice gérée par des gentes autoformées avec des chercheureuses. C’est POSSIBLE de casser cette spirale infernale dans laquelle le pouvoir nous enferme et lâche ses matons dès qu’on résiste… C’est POSSIBLE de se protéger nous-mêmes, de prendre soin de nous sans flics !
Parce que je sais pas vous (quoique….) mais nous à ObsPol on en marre d’essayer de lister toutes ces violences de flics, de les documenter, de bien faire la différence entre la version des forces du désordre, la version de la famille, et celle (parfois) de la justice, d’analyser toutes ces initiatives légales pour réprimer toujours plus la parole citoyenne. On aimerait dépenser notre énergie vitale à construire un monde meilleur débarrassé de toutes les scories du cauchemar capitaliste et de ses oppressions systémiques, un monde où la joie, l’attention portée à l’Autre, d’où qu’iel vienne et à son bien-être, remplacerait la haine, la brutalité, la domination… On en marre de devoir jouer les Street Medics dès qu’y a un événement de « gauchistes« …
Malheureusement, les violences policières c’est la toile de fond de la vie de tant de personnes ici en Belgique et partout dans le monde : que tu sois blanche, noire, jaune ou bleue, tes chances d’y échapper au cours de ta vie sont minimes, voire infinitésimales si tu es black ou basané.e; pareil si tu es catho, musulman, juif ou agnostique (mieux vaut pas être musulman en ce moment), que tu sois militant.e ou pas, que tu sois au CPAS ou plein.e de thunes, que tu habites la capitale ou un micro-village. Les statistiques montrent que PERSONNE N’EST À L’ABRI, ET que l’intersectionnalité joue pas en ta faveur : moins tu es blanc, catho, riche et de centre-droit, plus l’épée de Damoclès qui te pend au-dessus du museau est lourde et tranchante, ET PLUS LES CONSÉQUENCES peuvent être dramatiques : Mawda, Mehdi, Ibrahima, Sorour, Baudouin, Isaac, Imed, Michel, Mohamed Amine, Ilyes, Abderrahmane, Adil, Lamine, Sabrina et Ouassim, Dieumerci, Soulaïmane, Fayçal, Sémira…
Et si t’es dans la majorité (blanche, catho, classe moyenne dans un village, t’es pas à l’abri du harcèlement flicard pour t’être mis à dos un flic ou un politique et tu vas comprendre dans la douleur comment les ramifications des réseaux de police vont s’agencer pour te pourrir la vie : depuis 2 ans, reçoit plein de témoignages de ces gentes qui savent plus quoi faire face à ce harcèlement sans limite dans le temps (5, 10 15 ans) et l’espace (tu déménages, et la police locale de ton nouveau bled reprend le flambeau de ton oppression…)
Alors en attendant qu’on prenne taureau par les cornes, la Révolution par la main et les flics par les colsons, ça fait chaud au cœur de voir qu’y encore des gentes qui se laissent pas abuser par le chant des sirènes politiques, qui s’organisent, se rassemblent, marchent ensemble, trouvent des moyens de financer la lutte, de soulager les familles et les victimes du poids des procédures traumatiques qu’on leur impose. Sans elleux, sans vous, pas de justice pas de paix ! Faîtes un tour aux stands et donnez même un euro !
Organisez-vous en collectifs dans vos quartiers et rézotez ! Descendez dans la rue et réclamez la libération de toustes les camarades poursuivies pour leurs opinions pro-Palestiniennes et accusé.es, par un incroyable et gerbant renversement historique, d’antisémitisme ! Idem pour les camarades antifa embastillé.e.s dans le monde ! Empêchez l’arrestation et la déportation des personnes sans-papiers ! Venez aidez vos copaines de squats et d’occupes à repousser le fléau bleu qui vient les déloger ! Allez faire chier vos élues dans les conseils de police ! Refusez de voter ! Organisez débats, arpentages, séances d’info, soirées de soutien ! Venez nous trouver à ObsPol ! La politique, c’est pas dans les urnes, c’est tous les jours dans la rue avec ses voisin.ne.s, c’est pas l’affaire des professionnels qui gagnent leur croûte en nous privant de pain, c’est NOTRE affaire !
En attendant la seule solution, l’abolition, vous connaissez les revendications de l’inter-orga, je reviens pas dessus, c’est pas négociable :
- Fin des courses-poursuites, l’interdiction du plaquage ventral et des fouilles à nu, surtout pour les mineur·e·s.
- Automatisation des procédures disciplinaires en cas de décès impliquant des policier·ère·s, afin d’assurer une réponse immédiate et systématique. La mise à l’instruction devrait également être automatique dans ces cas, pour que cette charge ne revienne pas aux familles.
- Retrait du Code pénal des infractions d’outrage et de rébellion, qui criminalisent souvent les victimes de violences policières et permettent un renversement de culpabilité via des PV mensongers « en miroir ».
– Mise en place d’un récépissé obligatoire pour chaque contrôle d’identité effectué par la police, afin de lutter contre le problème endémique du profilage racial. - Réduction de la présence policière dans nos rues au profit d’un refinancement des quartiers. Nous devons tendre vers un désarmement des forces de police, notamment par l’interdiction des flashballs et des armes à impulsion électrique (tasers). Contrairement à ce qu’affirment les autorités, ces « armes à létalité réduite » terrorisent et tuent.
– Interdiction des dispositifs technologiques de surveillance et de contrôle, notamment la vidéosurveillance algorithmique permettant la détection de comportements, la catégorisation des corps, la reconnaissance faciale, etc. Ce type de surveillance renforce les injustices sociales et raciales et expose encore davantage les groupes marginalisés, tout en enrichissant des entreprises comme BriefCam, qui développe ses logiciels dans les territoires palestiniens occupés. - Protection et le renforcement du droit de filmer la police et de diffuser des images d’interventions policières dès lors que ces images participent à un débat d’intérêt général.
- Fin de la pénalisation du séjour des personnes sans papiers et la mise en place de leur régularisation.
Même si on connaît un flic « sympa », Détester la police, c’est une posture politique ! S’organiser politiquement, une nécessité pratique ! Se débarrasser de la police, une garantie de survie !
Lumière pour les familles, Love and Rage, Rage and Love, Rage and Rage !
« 13:12, l’heure des forces du désordre » par H-Tône :
« C’est l’métier qui fait l’bâtard, quel que soit l’projet qui l’y mène
La vertu, la bonté, ou comment tu l’imagines ?
Être shtar, en soi, c’est protéger des criminels
Entre c’qu’il s’passe en douce et c’qu’est pris dans les phares
Y’a bien mille trois cent douzes bonnes raisons d’mépriser les shtarsSi y’a des bons flics, c’est ceux qui démissionnent
Tu veux quoi, qu’on les pleure ? C’est quoi tes facéties ?
Bien sûr qu’ils ont un cœur, ouais, les fafs aussi
Et c’qu’il y a sous l’uniforme, on s’en bat les gonades
Ils sont sûrement sympas avec leurs gosses, leurs chiens ou leurs chats
Mais, t’sais, l’amour qu’ils donnent n’empêche pas leurs grenades
De mutiler ceux qui n’sont pas de l’avis des bourgeois qui les emploient«