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N., 17.10.2025. Arrosé, matraqué et gazé – Anderlecht

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A., 17.10.2025. Matraqués et gazés – Anderlecht

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L., 14.10.2025. Frappé et gazé – Bruxelles

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P., 14.10.2025. Matraqué, gazé, arrêté – Bruxelles

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S., 14.10.2025. Matraqué 12 fois et gazé – Bruxelles

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L., 14.10.2025. Tabassé, arrêté et détenu – Bruxelles

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T., 14.10.2025. Giflé et menacé – Bruxelles

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J., 14.10.2025 – Gazé, tabassé, matraqué – Matraqué

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Action

14.10.2025 – Blocages et grève nationale : le fil d’info de Secours Rouge

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Témoignages reçus
Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
T. : “Ses collègues veulent m’attraper, me giflent au visage et me crient dessus”

“Nous marchions tranquillement en nous éloignant des policiers car nous ne pouvions pas passer par la rue bloquée par ces derniers lorsqu’un policier en civil avec un bandeau rouge sprinte sur mon ami, je m’en rend compte lorsque le policier est à 2 mètres de lui c’est évidemment trop tard, il l’attrape et le plaque violemment au sol avant de le restreindre ventre et face contre sol avec un genou sur le dos. Ses collègues veulent m’attraper, me giflent au visage et me crient dessus mais je leur échappe.

Nous sommes 8 heures après l’événement toujours sans nouvelles de notre ami..”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
S. : “Ils m’ont ensuite frappé à la tête une fois et poussé à terre et donné 12 coups de matraque”

“Nous marchions pour rentrer vers la gare centrale de Bruxelles quand la police est arrivée en courant pour nous pousser, un ami s’est fait frapper sans aucune raison et je l’ai défendu, ils m’ont ensuite frappé à la tête une fois et poussé à terre et donné 12 coups de matraque jusqu’à ce que deux de mes collègues m’aident à me relever pour m’enfuir car ils ne comptaient pas s’arrêter là.

Mon ami et collègue a une grosse commotion cérébrale et un de mes collègues a pris des coups dans les jambes en m’aidant à me relever. J’ai de multiples hématomes, une légère commotion et peut-être un doigt cassé.

J’ai déjà fait constater mes blessures par mon médecin. Nous ne voulions en aucun cas casser ou provoquer, nous étions là en paix avec mes collègues et tout se passait bien pour nous jusqu’à ce que la police arrive et nous gaze au début pour nous frapper à la fin alors que ne faisions que partir.

Nous avons des photos de nos blessures et des témoins qui nous ont aider après l’altercation.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
D. :”Some people we were screaming from the balcony and two policemen threatened me twice”

“I opened the windows on my balcony and it was the apocalypse. Helicopter flying on the area. Policemen in riot gear blocking the square, there is also a water-cannon van. Policemen in disguise arresting people indiscriminately (what was the crime? Being in a square?). Intense violent scenes when the police charges, both riot police and the ones in disguise. Not a single ID number on policemen. After 30 minutes still full of police, with some people we were screaming from the balcony and two policemen threatened me twice.

On the square there was the blood of a protester they hit super hard multiple times and then arrested. We screamed from balconies (all the neighbours!) to call the paramedics but they didn’t.

Protesters were peaceful, they attacked with no reason. After charging a couple of times they left, a big group of protesters left to dance and play drums on the other side of the square.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
L. : “Ils m’ont signalé mon arrestation administrative après plusieurs heures de détention.”

“Ce mardi 14 décembre, en ramenant un ami gare du midi, je vis un gamin, ayant la tête entre le pavé et le genou d’un agent en civil. Ceux-ci n’étaient pas porteurs d’identification, pourtant requise par la « Loi du 4 Avril 2014 modifiant l’article 41 de la loi sur la fonction de police du 5 août 1992, en vue de garantir l’identification des fonctionnaires de police et agents de police tout en améliorant la protection de leur vie privée ». Après leur avoir vigoureusement signalé ce fait, l’agent en civil s’est écrié « Qu’est-ce tu m’as dit, connard ? » suivi de « On le choppe l’enculé ».

La suite est documentée sur l’extrait video ci-jointe. Malgré ma coopération et mon petit gabarit, ils se sont mis à deux pour me maîtriser. Ma tête fut frappée contre le sol par le genou de l’agent en civil. Ils ont utilisé des liens en plastique, me coupant la circulation sanguine.

Je rejoins la jeune personne au sol. Vint ensuite un homme, la face couverte de sang, le crâne ouvert par un coup de matraque. Nous fûmes rejoints par une personne au visage tuméfié. Plusieurs personnes m’ont rapporté s’être faites violenter par les policiers.

L’un d’eux me confiait que la police lui appliquait directement le CS dans les yeux, en poussant leurs doigts dans les globes oculaires. Ils n’ont donne aucune information à ma femme ni à mes camarades. Ils nous ont laissés en cellule pendant douze heures. J’ai eu droit a UN gobelet d’eau à moitié plein. Ils m’ont signalé mon arrestation administrative après plusieurs heures de détention.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
L. : “Sur le trajet l’un me dit qu’il aime tabasser ‘Les fils de putes dans mon genre'”

“j’ai été victime de violence policière à la manif du 14/10 à la Porte de Hall vers 15:00. Un groupe de policiers en civil avec brassard mais masqués rôdait sur la chaussée, au niveau de l’Avenue Henri Jaspar 115. Je les filmais de loin depuis le parc (au niveau du petit terrain de foot). Ils m’ont vu et ont commencé à se rapprocher. J’ai donc circulé sur le boulevard de Waterloo vers la gare du midi, avec un policier (en civil, masqué) dans mon dos qui me suivait de manière agressive, donc je me mets à filmer tout en continuant de marcher vers la Porte de Hal; je filmz celui derrière moi et les autres qui arrivent de devant pour m’encercler.

À ce moment celui dans mon dos m’attrape violemment par la nuque, me dit “Avec ton téléphone de merde là !” et me met 2-3 coups à la tête. Je me protège la tête et me mets à courir, mais me fais encercler par le reste du groupe de policiers en civil (masqués).

Au croisement avec la rue Héger Bordet, je me fais balayer par un agent et mettre au sol collé aux buissons du parc de la Porte de Hal. Une fois au sol, un des agents me met un coup de poing au visage (j’ai un bleu au nez et un morceau de dent cassé) et me dit “Tu te souviens de moi à la Bourse”, par apport aux rassemblements quotidiens à la Bourse de Bruxelles en soutien au peuple palestinien auxquels je participe souvent. Évidemment je ne le reconnais pas mais lui, si. Lui ou un autre m’arrache mon téléphone des mains et me le vole.

Au sol, on me fait une clé de bras et on me menace de me faire mal si je bouge. Pendant qu’on m’attache les mains avec des colsons et qu’on place un genou sur ma tête, d’autres manifestants se rapprochent pour filmer mais une ligne de policiers avec boucliers arrive les repousser vers la porte de Hal.

À partir de ce moment, 2 policiers (en civil, masqués) me prennent et me traînent à pied jusqu’à l’avenue de la Toison d’Or 87; sur le trajet l’un me dit qu’il aime tabasser “Les fils de putes dans mon genre”. Je demande qui est le policier qui m’a volé mon téléphone, ils me répondent qu’ils ne savent pas.

J’ai été embarqué dans un fourgon, et puis mis en garde à vue au commissariat de X. jusqu’à tard dans la nuit. Nous étions une vingtaine en cellules, tous arrêtés en proximité de la manifestation, tous ayant subi des violences policières.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
P. : “Vous êtes tous les mêmes. Vous ne travaillez pas. Vous ne vous lavez pas. Même mon chien sent meilleur que vous.”

“À la manifestation nationale du 14 octobre 2025, devant l’Office des Étrangers à Bruxelles, j’ai reçu des coups de matraques à la main droite et sur le crâne, et d’autres coups, avant d’être violemment arrêté et emmené dans un parking où j’ai été victime et témoin de violences, de menaces et d’humiliations. Après un passage en cellule, j’ai été emmené à l’hôpital d’où je suis ressorti avec un plâtre – double fracture à la main droite.

Devant l’Office des Étrangers, je tenais une banderole. J’ai aperçu une ligne de policier·es en armures, une vingtaine de mètres plus loin. Des lacrymogènes se sont répandus. Il était difficile de garder les yeux ouverts, ça piquait. La panique s’est emparée des gens autour de moi. J’ai suivi un petit groupe qui s’est réfugié entre deux véhicules.

J’ai vu les policier·es qui arrivaient vers nous en brandissant leurs matraques. À côté de moi, une dame en vert, sans doute une syndicaliste de la CSC, avait l’air terrorisée. J’ai essayé de la protéger en me mettant entre elle et la police, et j’ai mis mes main en parapluie au dessus de sa tête. J’ai reçu un violent coup de matraque à la main droite. Les policier·es ont reculé, puis sont revenus pour frapper à nouveau. J’ai reçu plusieurs coups de matraque sur le crâne.

Je suis tombé assis sur le sol, sonné. Ma main droite me faisait très mal. Un homme avait le crâne ouvert et beaucoup de sang sur son visage. Plusieurs policier.es m’ont donné des coups de pied aux tibias, puis m’ont traîné par terre sur plusieurs mètres en tirant sur la capuche de mon pull, qui s’est déchirée.

Les policiers m’ont plaqué au sol en me tordant les jambes, ce qui faisait très mal, tout en me criant dans les oreilles. « Alors comme ça on s’attaque à la police ? On envoie des mortiers sur la police ? » Ils m’ont tordu les bras dans mon dos et ont attaché mes poignets avec un coleçon. Ils m’ont tiré par les bras pour me mettre debout dans une position qui m’empêchait de voir devant moi. Tête vers le sol, les bras en l’air, ils m’ont poussé dans une direction. J’ai entendu quelqu’un dire « Où est-ce que vous l’emmenez ? » J’ai eu un sentiment de terreur car j’ai pensé qu’ils allaient continuer à me tabasser à l’abri des regards.

Ils m’ont poussé à l’intérieur d’un parking, puis m’ont forcé à m’asseoir dans la position de « la chenille » derrière cinq-six personnes qui avaient été arrêtées. Une personne avait le visage en sang et une autre qui semblait perdre connaissance. D’autres personnes ont été assises derrières moi, dont une qui hurlait de douleur et demandait de l’eau. La policière qui nous surveillait a refusé de lui en donner. Plusieurs militant·es ont réclamé un médecin pour s’occuper des blessé·es. Un policier s’est appliqué à resserrer les coleçons aux poignets de chaque personne, malgré les protestations et les cris de douleur. Nous recevions des quolibets, des moqueries et des insultes, et celleux qui osaient répondre étaient giflé·es. Nous sommes resté·es plusieurs heures dans la position de la chenille et j’ai perdu la notions du temps.

Un policier a essayé de nous intimider : « Vous allez tous aller directement au tribunal. Nous savons tout ce que vous avez fait, car parmi vous il y a des nôtres, qui filment tout. »

Des ambulanciers sont arrivés et ont demandé à chaque personne si elle avait mal quelque part. J’ai dit que j’avais mal à la main, et l’ambulancier a répondu que ce n’était qu’une égratignure. Plusieurs personnes ont été emmenées par les ambulanciers pour être soignées, y compris celle qui était juste devant moi dans la chenille, qui avait mal aux côtes.

Pendant ces longues heures passées dans le parking, certaines personnes ont été relâchées ou emmenées par des ambulanciers, tandis que de nouvelles arrestations avaient lieu et que de nouvelles personnes affluaient. Ma main blessée à commencé à gonfler.

Une femme avec des cheveux roses a été giflée à l’instant où elle a été poussée à l’intérieur. L’homme qui était assis devant moi a été giflé lui aussi car il s’insurgeait contre le coup qui venait d’être porté. Une personne (elle avait l’apparence d’un homme, mais j’ai appris plus tard qu’on se referait à elle par le pronom elle) avait le visage ensanglanté. La policière lui a dit « Tu as pleuré comme une pétasse ».

Un policier m’a dit : « Vous vous conduisez comme des animaux, alors on vous traite comme des animaux. » et puis encore « Vous êtes tous les mêmes. Vous ne travaillez pas. Vous ne vous lavez pas. Même mon chien sent meilleur que vous. »

Les militant·es qui avaient leur carte d’identité étaient progressivement relâchées. Je n’avais pas ma carte d’identité. J’ai entendu un autre policier dire à un autre : « On fait quoi de ceux qui n’ont pas leur carte d’identité ? On les balance dans le canal ? »

Nous n’avons pas été balancé·es dans le canal mais dans un bus où nous avons été fouillé·es. J’ai poussé un cri de douleur lorsqu’un policier a tiré sur le coleçon qui serrait mes poignets. Il a demandé ce que j’avais. J’ai dit que j’étais blessé à la main, suite à un coup de matraque. Il m’a répondu que je n’avais qu’à pas mettre ma main sous une matraque.

Nous avons été emmenés à la caserne d’Etterbeek où j’ai été enregistré sous une fausse identité (Benjamin Netanyahu). Une fois en cellule, un militant a demandé un médecin pour son bras et je me suis joint à sa requête. Nous avons été emmenés tous les deux en ambulance et relâchés.

A l’hôpital, on a procédé à une radiographie de ma main droite qui a montré des fractures au niveau des mes troisième et cinquième os métacarpiens. On m’a posé une attelle plâtrée et des amis sont venus me chercher. Des policiers sont apparus dans la salle d’attente des urgences et nous avons soupçonné qu’ils soient venus se renseigner de nos identités auprès des urgentistes.

J’ai actuellement la main droite plâtrée, maintenue par une écharpe de bras, des douleurs lancinantes et l’impossibilité de travailler. Je suis droitier et ma main est mon instrument de travail.

J’ai des crises de tristesse récurrentes, je suis pris par des sanglots incontrôlés. Je suis déprimé et impuissant. Je me sens diminué.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
C. : “Il avait la gueule cassée, en cellule, la joue gonflée, les bras écorchés, l’œil au beurre noir”

“J’étais le 14 dans la manifestation. Aux alentours de 15 heures, à la gare du midi, des policiers en civils se sont montrés très violents envers des manifestants, mais aussi de simples passants. Les chiens ont été lâchés sur plusieurs personnes, elles ont été mordues. En cellule, il y avait de nombreux camarades avec des blessures commises par la police. Voici les histoires :

Il passait juste dans ma rue, près du parvis de Saint-Gilles, a été intercepté sans raison, étranglé, poing dans la figure, insulté, et lorsque la camionnette cachait la scène, ré-étranglé après avoir entendu “Tiens, regarde ça”. On a failli lui casser le bras.

Il menait un cortège, encourageait la foule à continuer à manifester, et s’est fait alors mettre à terre, par trois policiers, il a reçu des coups de genoux dans la tête et des coups de matraques/poings. Il avait la gueule cassée, en cellule, la joue gonflée, les bras écorchés, l’œil au beurre noir.

Deux camarades ont reçu 5 points de suture au crâne après avoir été frappés sans aucune raison à la tête avec des matraques.

Ce ne sont que trois exemples parmi les nombreux vus et entendus au cours de cette journée sanglante.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
J. : “Je vais ensuite attendre deux heures pour recevoir six points de suture au niveau de la tête et un autre au niveau du tibia”

“Mon interpellation a été filmée par X. ; on me voit être frappé par 4 policiers en civil alors que je suis à terre !!

J’étais présent lors de la manifestation du 14 octobre à l’arrière du bloc antifa.

A 11h, le cortège s’élance ; nous avançons très lentement, à tel point que nous n’arrivons à parcourir qu’une centaine de mètres en une heure. Arrivés à un croisement, nous empruntons les marches qui nous mènent au boulevard Pacheco, plus précisément à l’Office des Étrangers.

Là, je vois plusieurs manifestants casser les vitres de l’Office. Curieux, je m’approche pour mieux voir ce qu’il se passe, sans savoir que je me dirige droit vers un piège.

J’arrive au niveau de la rue qui borde l’Office des étrangers. Une grenade lacrymogène explose pas très loin de moi, signe que la police s’apprête à investir les lieux. Je m’écarte du nuage de lacrymogène qui attaque déjà mes voies respiratoires et tente de fuir les lieux. En vain. Une nasse est en train de se former et l’étau est déjà refermé sur le groupe de manifestants dont je fais partie.

Ce même groupe va s’entasser entre deux camionnettes pour fuir le nuage de gaz qui se répand petit à petit. Je manque de m’étouffer dans cette grande bousculade. Il me vient une idée : la nasse est toujours en train de se former, ce qui veut dire qu’il existe encore des points de fuite.

Ainsi, je quitte le groupe de manifestants entassés entre les deux camionnettes. Je cours, cherchant une issue que je crois trouver au bout de la rue. Je cours vers cette échappatoire. Malheureusement, une poignée de policiers en civil se pointe, brassards au bras, sans matricule, armés de matraques. Ils me poursuivent en criant.

Je fais machine arrière pour tenter de rejoindre le groupe de manifestants. Je n’y arrive pas. Je suis rattrapé par 4 policiers en civil qui me plaquent par terre, me donnent des coups de matraques, de pieds et poings partout sur le corps, en particulier la tête qu’ils visent avec insistance.

Je suis tabassé pendant une poignée de secondes où je vais être insulté de “fils de pute” avant d’être mis sur le ventre. Je reçois encore quelques coups. Les policiers me mettent ensuite les mains derrière le dos, me relèvent pour m’emmener vers un parking.

Nous entrons. Je suis courbé en deux, je ne peux donc pas voir les personnes présentes dans le parking. J’entends par contre des cris – de douleur, à en juger l’intonation.

On me jette par terre. Je suis face contre sol. Mon arcade sourcilière droite est pétée et j’ai une entaille de cinq centimètres au niveau du crâne. Ainsi, je saigne abondamment sur le béton.

Je crois un instant que la violence est finie, que le pire est passé. Je comprends l’inverse quand l’un des policiers me met son pied sur la nuque. Son collègue va ensuite me tabasser le visage à coups de pieds. À ce moment-là, je me rends compte qu’il y a d’autres manifestants également en train d’être passés à tabac par des flics en civil – les plus violents de tous. J’ai alors une réflexion, peut-être disproportionnée, mais légitime : ils nous ont trainé à un endroit à l’abri des regards pour nous tabasser à mort, je vais mourir.

Mais là, on me passe les menottes et je suis placé dans une rangée de manifestants. Je réalise l’ampleur des dégâts : le mec derrière moi s’effondre quelques fois sur le béton, en pleine commotion cérébrale ; un autre a la moitié du visage en sang, manque de s’évanouir ; d’autres ne parlent même plus, traumatisés par l’expérience qu’ils viennent de vivre.

Nous allons attendre une heure et demie dans ce parking avant d’être menés aux urgences.

Une heure et demie à se faire menacer par les flics qui nous disent qu’on va en garde-à-vue judiciaire, qui nous reprochent d’avoir violenté un enfant – qui, en réalité, a été gazé par des flics. Nous ne recevons que très rarement de l’eau, au bon vouloir des flics qui ne se préoccupent pas de notre état.

Heureusement, des urgentistes sont venus pour assigner certains blessés aux urgences. Je vais en faire partie.

Après une heure et demie donc, nous sortons du parking pour être mis dans un van de police. Il nous emmène ensuite vers l’hôpital. Nous sommes pris en charge l’un à la suite de l’autre, lentement. Je vais sortir du van après une heure pour enfin être pris en charge par les urgentistes qui vont m’appliquer un bandage et me donner un antidouleur.

Je vais ensuite attendre deux heures pour recevoir six points de suture au niveau de la tête et un autre au niveau du tibia.

Depuis, j’ai un suivi psychologique et souffre d’un état de stress post-traumatique.”

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ANALYSE

Les chiffres ci-dessous seront actualisés régulièrement au fil des nouveaux témoignages que l’on recevra et des réponses obtenues de nos répondant.e.s.

Ces chiffres sont loin de refléter l’entièreté du drame qui s’est déroulé le 14 octobre dernier :

Si vous connaissez des gentes qui ont été battues ou qui en ont vu d’autres se faire battre, demandez-leur de témoigner ici : https://voices.obspol.org/esolu/victim.php

Répression du 14 octobre 2025 : les profils

Profil des victimes des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Genre
Femme2
LGBTQ+
Homme9
Tranche d’âge
14-15 ans
16-17 ans
18-30 ans4
31-50 ans6
51-70 ans
70+ ans
Lieu
Rogier
Pacheco / Office des étrangers6
Midi4
Gare centrale / Hilton1
Carré de Moscou / Parvis5
Rue de Rome
Exposition
militant.e associatif.ve1
militant.e politique6
militant.e syndical.e
militant.e religieux.se
aucun engagement particulier4
Presse

Répression du 14 octobre 2025 : les violences physiques

Typologie des violences physiques recensées lors des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Arrestation40+
Détention11
Bousculade / projection9
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral10
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
Clés aux bras douloureuses3
Coups de pieds, coups de poings, gifles11
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage7
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e10
Coups sur les oreilles2
Étranglement5
Doigts retournés
Arrosage3
Morsures de chien3
Tirage par les cheveux2
Serrage douloureux des colsons ou des menottes6
Tirage par les colsons ou des menottes4
Sévices sexuels
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)1
Usage de gants1
Usage d’arme à feu
Usage de "Bean bags" (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
Usage de grenade assourdissante
Usage de grenade de désencerclement
Usage de grenade lacrymogène4
Usage de LBD40
Usage de matraques13
Usage de spray lacrymogène7
Usage de Taser
Usage de tranquillisants
Expulsion
Disparition
Serrage du visage
Marcher sur les jambes

Répression du 14 octobre 2025 : les violences psychologiques

Typologie des violences psychologiques recensées lors des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Accusation de trouble à l'ordre public6
Accusation d’entrave à la circulation
Accusation de rébellion3
Accusation de coups à agent3
Accusation de manque de respect
Accusation de menace à agent
Accusation d'injure à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de refus d'obtempérer
Agressivité, manque de respect, insultes13
Intimidation, chantage, menaces11
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation1
Intimidation ou arrestation des témoins1
Obstacle à la prise d’images3
Appels à faire cesser les souffrances restés sans effet2
Position inconfortable prolongée5
Non-assistance à personne en danger2
Prise de photos, empreintes, ADN
Menace avec une arme de poing2
Tir dans le dos2
Charge sans avertissement6
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)7
Course-poursuite3
Propos sexistes3
Propos homophobes3
Propos racistes2
Intervention dans un lieu privé
Problèmes de santé mentale
Harcèlement1
Fouille6
Perquisition
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers7
Défaut ou refus d’identification des policiers7
Refus de prévenir ou de téléphoner1
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Refus de soins ou de médicaments1
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves3
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins1
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Privations pendant la détention (eau, nourriture)2
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)3
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels3
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal4
Complaisance des médecins2

Répression du 14 octobre 2025 2025 : les suites

Les conséquences des violences exercées lors des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Incapacité 1-3 jours2
Incapacité 4-7 jours1
Incapacité 8-14 jours
Incapacité 15-21 jours
Incapacité > 22 jours2
Plaies à la tête ou au visage10
Plaies aux membres2
Trauma crânien / commotion2
Contusions aux membres2
Contusions au dos
Contusions au torse
Suivi psychologique1

[Source : SudInfo]

[Source : La Libre]

[Source : RTL Info]

[Source : FB]

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Mahmoud Ezzat Farag Allah, 07.10.2025. “Suicidé” en centre fermé