Catégories
Agression

Mohammed Khatib, 21.04.2025. Arrêté – Bruxelles

 

21 avril 2025, Bruxelles
Arrếté et détenu plusieurs heures
Catégories
Politique

15.04.2025 – Fusion des zones de police et nouvelle police des métros

Initiée au début des années 2000 sur l'ensemble du territoire, il s'agissait de réduire de 178 à une quarantaine, et à Bruxelles de 6 à une seule, ce grand projet figure en toutes lettres dans la déclaration gouvernementale de l'Arizona, et le sinistre MR de l'intérieur Bernard Quintin met les bouchées doubles pour voir la fusion accouchée avant la trève parlementaire estivale, pour une application au 1er janvier 2027. Lui manque encore le feu vert du conseil des ministres restreint.

Le projet démarre par la capitale, les autres régions sont encouragées à suivre

Bruxelles : 7770 poulets, dont 6400 dans les forces opérationnelles et 1388 dans l’administratif, réunis au sein de 6 zones de police depuis 25 ans.

Les contours du projet
  • Une ZP unique au lieu des 6 actuelles

  • Unité de commandement avec un Chef de Corps unique pour les décisions opérationnelles sur base d’une vision globale de la sécurité pour l’ensemble du territoire bruxellois définie avec le collège de police et les autorités judiciaires, pour définir les politiques de sécurité (répartition des flics, égalité de représentation des communes quelle que soit leur taille)

  • Les bourgmestres restent l’autorité de police administrative sur leur commune, iels continueront à autoriser ou pas une manifestation sur leur territoire

  • Conseil de police composé des 19 bourgmestres avec la participation du ministre-président, Haut-Fonctionnaire et du Chef de Corps

  • Création d’une police du métro sous le commandement de la zone unifiée pour faciliter les interventions. « Une formation spécifique sera prévue pour les nouveaux agents. La force SPC (fédérale) se concentrera désormais sur les gares et le rail.« 

  • Réforme de la norme KUL pour le financement des zones de polices locales par le Fédéral en fonction d’une série de critères, norme fixée fin des années 90 alors que la criminalité et la démographie de Bruxelles ont changé: le territoire bruxellois se trouve actuellement 15% sous la moyenne de la dotation alors qu’il concentre 20% des forces de police du pays. En outre, la nouvelle zone unique bruxelloise bénéficiera de mécanismes nouveaux de soutien et d’une reprise de dette par le Fédéral, comme pour les futures fusions d’autres zones, pour alléger le poids budgétaire des communes.

  • Mise en place d’un comité de pilotage, appuyé par le corps académique, pour évaluer périodiquement la réforme, et faire une série de recommandation afin d’ajuster si nécessaire certains éléments de la mise en place.

Avantage pour ses promoteurices :
  • Gage de sécurité (pour qui ?) : Selon le sinistre, « L’actualité récente nous l’a démontré : lors des fusillades à Clémenceau, la zone de police Bruxelles-Midi s’est trouvée démunie face à l’ampleur du phénomène. À part le Fédéral, seule la zone de police de PolBru est venue en soutien. Or, quand ça tire à Anderlecht, c’est toute la ville qui tremble.[…] Le futur commandement unique permettra à la police de réagir plus rapidement et plus fermement aux événements qui peuvent se dérouler dans notre capitale. Et cela tout en maintenant une présence de proximité forte sur l’ensemble de la zone de police locale »
  • Vision globale de la sécurité pour l’ensemble du territoire bruxellois définie avec le collège de police et les autorités judiciaires
  • Rationalisation des dépenses (plans d’équipements uniques et achats communs de matériel) & mutualisation des ressources (communication, DRH, logistique, ICT et finances, sites web etc.)
  • Facilitation de la collaboration entre la police locale bruxelloise, la police fédérale et le parquet
  • Allègement du budget communal
Réactions communales

Visiblement, tous les bourgmestres ne sont pas d’accord sur les bienfaits de la fusion, loin s’en faut :

 “Avec ce projet, le ministre abandonne les Bruxellois, détricote la police de proximité et ouvre un boulevard à ceux qui veulent instaurer des zones de non-droit. Ce projet est d’une irresponsabilité sans nom. Aucun financement et aucun renfort policier ne sont annoncés alors qu’il manque près de 1000 policiers à Bruxelles et plus de 100 enquêteurs à la Police Judiciaire. Au lieu d’apporter une réponse opérationnelle pour assurer la sécurité des Bruxellois, “le MR et son ministre de l’Intérieur” se “plient aux exigences des nationalistes flamands“. “ (Ridouane Chahid, PS)

« …Dans la lutte contre la violence liée au narcotrafic, la violence à l’égard des femmes et minorités, la petite délinquance,… notre Région a plus que jamais besoin d’une réforme efficace de la politique de sécurité et gouvernance policière, mais certainement aussi de plus d’investissements et de solidarité entre les communes. L’instauration d’une zone de police bruxelloise unifiée, soutenue depuis 20 ans par Vooruit, est en passe de devenir réalité. Nous saluons le projet du gouvernement fédéral et du ministre compétent Bernard Quintin et espérons une réforme ambitieuse qui tienne compte des besoins de Bruxelles » (Ans Persoons via son porte-parole – Vooruit).

Et au niveau régional, du côté du PS bruxellois, on n’exclut pas la possibilité d’une procédure en conflits d’intérêts pour bloquer ce projet fédéral.

Catégories
Agression Appel à témoins

05.04.2025 – Appel à témoins pour une personne agressée au square Ambiorix le 25 mars

Suite à une interpellation violente au square Ambriorix le dimanche 16 mars vers 15 heures alors qu'elle venait d'arriver avec un chien et n'avait pas encore eu le temps de mettre sa laisse à l'animal couché tranquillement à ses pieds, une personne est injustement poursuivie par la police alors qu'elle estime avoir fait l'objet d'un usage disproportionné de la force par les agents.

Nous appelons toute personne témoin de la scène à nous contacter d’urgence au 0489/930.840 / temoignages@obspol.be afin de réunir témoignages, photos et vidéos de l’agression pour les transmettre à l’avocat de la victime dans le cadre de la procédure judiciaire en cours à son encontre.

Votre identité ne sera à aucun moment transmise à la police.

D’avance merci pour votre contribution précieuse pour établir la vérité dans cette affaire, démontrer l’injustice de cette procédure et soutenir la victime traumatisée de cette agression.

Catégories
Edito

30.03.2025 – Violences policières dénoncées par la police !

Cette semaine une annonce plutôt inhabituelle de la part de la police plus exactement du syndicat CGSP, a été relayée par la presse : plusieurs agents de la zone de police Polbru (Bruxelles Capitale-Ixelles Rue du Marché au charbon, 1000 Bruxelles) ont exercé des violences « excessives » et ont fait un usage disproportionné de façon répétée. Pour ObsPol les faits rapportés n’ont rien de surprenants étant donné les constatations sur le terrain ainsi qu’au travers des témoignages répétitifs reçus de faits de violences.

Ici les accusations portent sur des violences excessives et d’usage disproportionné de la force exercés de façon répétée par plusieurs membres du service intervention de la zone de police Polbru.

La CGSP dénonce « une prise de conscience d’un problème de violences policières récurrent de la part de quelques individus qui ternissent l’image de la police ».

Les faits relatés principalement ont eu lieu 3 janvier 2025 lors d’une manifestation contre les projets du gouvernement Arizona. Plusieurs centaines de policiers étaient mobilisés. Pendant la manifestation quelques dizaines de pompiers manifestants se seraient écartés de l’itinéraire prévu. Un tel comportement est régulier lors de manifestations et a tendance à provoquer l’ire forces de l’ordre qui bien souvent, en profitent pour agir contre ces désobéissant.e.s puisqu’un motif peut leur être reproché. Ici aussi le déferlement fut agressif avec l’usage si régulier et souvent utilisé de manière illégale, de gaz lacrymogènes. Le responsable police locale Polbru donne à l’époque sa version :

« Un certain nombre de pompiers ont attaqué nos collègues » (…) Des gaz lacrymogènes ont notamment été utilisés. Nous mènerons une enquête approfondie sur cet incident et prendrons les mesures nécessaires pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise à l’avenir. »

La bonne vieille rengaine des pommes pourries… Cette version est remise en cause tant du côté de la CGSP Police que de la CGSP Pompiers, pour qui ce serait la police de Bruxelles qui aurait provoqué les incidents en faisant un usage excessif de la force à l’égard de pompiers à qui on ne pouvait que reprocher de s’être écartés du cortège pacifiquement.

Ironiquement, c’est suite à une agression subie par un membre de la police qu’il y aurait eu une réaction en interne : un policier en civil en voulant intervenir dans les heurts entre pompiers et policiers, se serait fait violemment frapper et plaquer au sol par ses collègues. « Ce sont les pompiers qui ont dû lui venir en aide« , indique le communiqué. « Il a subi d’importantes lésions à l’épaule et est toujours en incapacité de travail« . Ce policier cependant n’aurait pas porté plainte sous menace « de perdre son affectation aux renseignements généraux ».

Le chef de corps Michel Goovaerts indique :

« Il est exact qu’un de nos policiers a reçu un coup de matraque lors de l’accrochage avec les pompiers. Cet incident regrettable est dû au fait que l’intéressé se trouvait parmi les manifestants, en civil, et sans porter le brassard de police. Nous concluons que la personne en question n’a pas été reconnue par la plus jeune génération de policiers.« 

Ceci signifie donc que des manifestant.es, eulles, peuvent être maltraité.es ! Étrange logique… CQFD

Catégories
Edito

29.03.2025 – Manif Arizona : qui cogne qui ?

Intéressant article de la RTBF sur la manif Arizona du 15 janvier : la CGSP Police s'aligne sur leurs camarades Pompiers et dénonce les violences de leurs collègues 🙂

Qui des pompiers de la CGSP ou des forces du désordre a commis des violences à l’occasion de la manif ? On en rigole d’avance…

La version de la police

Selon la zone PolBru et des responsables du poulailler local,

« Un certain nombre de pompiers ont attaqué nos collègues. […] Des gaz lacrymogènes ont notamment été utilisés. Nous mènerons une enquête approfondie sur cet incident et prendrons les mesures nécessaires pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise à l’avenir »

La version de la CGSP (Police ET Pompiers)

« Il semblerait que ce soit la police de Bruxelles qui a provoqué les incidents en faisant un usage excessif de la force à l’égard de pompiers à qui on ne pouvait que reprocher de s’être écarté du cortège mais pacifiquement. »

À l’origine de la querelle : un flic en civil de PolBru qui s’est retrouvé au milieu de la mêlée en voulant séparer tout ce beau monde, et qui se serait fait violemment tabasser et plaquer au sol par ses propres collègues. D’après la RTBF, le policier « a subi d’importantes lésions à l’épaule et est toujours en incapacité de travail » mais n’envisage pas de porter plainte parce qu’ « On lui a fait comprendre de ne pas le faire sous peine de perdre son affectation aux renseignements généraux »,

Le chef de corps de PolBru Michel Goovaerts :

« Il est exact qu’un de nos policiers a reçu un coup de matraque lors de l’accrochage avec les pompiers. Cet incident regrettable est dû au fait que l’intéressé se trouvait parmi les manifestants, en civil, et sans porter le brassard de police. Nous concluons que la personne en question n’a pas été reconnue par la plus jeune génération de policiers ».

La CGSP :

« Nous constatons une nouvelle fois que les incidents ont eu lieu avec le service intervention qui semble bénéficier d’un soutien indéfectible de la hiérarchie, ce qui risque d’induire un sentiment d’impunité pour quelques policiers qui ne respectent pas les prescrits légaux en matière d’usage de la force.

Tant que ces brebis galeuses ne sont pas sanctionnées, elles continueront à agir de la sorte. Mais comme ce sont les petits protégés du chef de corps ça m’étonnerait que ça change. ».

Effectivement, ce n’est pas une première :

  • 24 janvier 2021 : manif justice de classe, 232 personnes dont 86 mineurs arrêtées et détenues, dont Pierly Kayaert, qui raconte « Alors que j’étais enfermé, cinq policiers m’ont mis par terre et ont commencé à me donner des coups de pied. Ils ont dit aux autres jeunes présents dans la cellule de baisser la tête sans quoi ils recevraient des claques. Je pense que c’est à cause de ma couleur de peau qu’ils m’ont traité comme ça« . Déjà, la CGSP Police affirmait « après avoir recueilli des témoignages de collègues policiers présents qui ne cautionnaient pas ces agissements de quelques collègues et en étaient ressortis choqués ». Des faits dénoncés aussi par 11 plaignants qui ont obtenu condamnation par un tribunal civil à l’encontre de l’État belge, de la zone de police Bruxelles Capitale Ixelles et du bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close, également président du collège de police de la zone en question.
  • 13 novembre 2024, affrontements entre flics et manifestants pendant le rassemblement anti-Bardella. Trois plaintes ont été déposées devant un juge d’instruction pour coups et blessures volontaires, vol avec violence et extorsion et de traitements inhumains et dégradants. Parmi ces plaignants, une journaliste de Zin TV attrapée par les cheveux, plaquée brutalement au sol et menottée serrée avec des colsons. « Ce sont toujours les mêmes policiers de la zone qui sont à la manœuvre » dénonce à la RTBF un membre de Polbru sous couvert d’anonymat.

La CGSP explique que « La finalité de nos démarches est de redonner au citoyen la confiance dans nos institutions policières. Une confiance qui s’effiloche au fil du temps comme en témoigne l’importante participation à la mobilisation du 15 mars 2025 contre les violences policières »…

Bon courage.

Catégories
Action

15.03.2025 – Une manif contre les violences policières réprimée

Parcours imposé, arrestations et grosse pression en fin de parcours sur l'esplanade du Congrès...
Les Prises de parole pendant la manif

(à venir)

La répression
  • 7 arrestations administratives dont u personne mineure
  • 2 personnes arrêtées judiciairement dont une personne mineure (pas clair si c’était dans le contexte de la manifestation)
Le speech d’ObsPol auquel vous avez échappé en suite de la pression des forces du désordre

« Camarades, les copaines,

Je me réjouis de nous voir si nombreuxes aujourd’hui pour dire notre rage aux politocards et aux juges de tous bords : les violences de flics, que vous organisez, que vous encouragez et que vous couvrez, on en a plein l’cul, et puisque vous vous acharnez à leur donner plus de pouvoir, à laisser la gangrène syndicale réactionnaire et raciste métastaser ce bras armé du pouvoir, c’est vous qu’on tient pour responsables !

C’est vous les bourgmestres, les échevins, toustes celleux qui n’ouvrent pas leur gueule dans les conseils de police pour faire tomber les têtes des chefs de zone, qui ne mettez pas votre personne dans la balance pour empêcher brutes et bourreaux de rester sur le terrain jusqu’à ce la « justice » classe sans suite ou condamne en douceur et en suspendant le prononcé ! C’est vous qui nous crachez au visage chaque fois que vous nous rétorquez qu’ « il n’y a pas de violences systémiques dans la police« , seulement « quelques pommes pourries« , contre l’évidence et le vécu quotidien de tant d’entre nous ! C’est vous aussi les politocard.e.s qui stigmatisez la pauvreté, le mal logement, le chômage, les personnes en mouvement, l’Autre pour justifier toujours plus de répression et de flics et surfer sur la vague sécuritaire…

C’est vous les keufs de base et toute leur hiérarchie jusqu’aux chefs de corps, soi-disant les mieux formés d’Europe, qui n’avez pas peur de courser des gamins à moto ou en scooter jusqu’au drame ! De nous montrer jusqu’à l’écœurement « C’est qui les macs ici? » (phrase entendue pendant une détention) ! De faire de l’usage « légitime » du monopole de la violence un abus systématique en bafouant la proportionnalité, notre seul rempart contre la matraque, les coups, le gaz ou l’arrestation ! C’est vous qui mentez plus souvent qu’à votre tour, par ignorance ou sciemment, en disant qu’on peut pas filmer vos interventions, que tout vous est permis et qu’on a qu’à la fermer et « circuler » sinon « Bardaf, c’est l’embardée »…

C’est vous les syndicats de flics, qui protégez-les vôtres comme une secte, qui semez le terreau de la division, de la peur et du racisme, qui au nom de quelques victimes dans vos rangs, creusez le fossé entre les gentes et les képis, réclamez toujours plus d’armes, d’accessoires et de pouvoirs, au point que les collègues qui patrouillent les quartiers ne se déplacent plus sans gilets pare-balles, en attendant de pouvoir le faire en tenue Robocop ?

C’est vous les réformistes, qui soutenez encore (on est au XXIème siècle et on en est toujours-là !) et toujours que c’est pas l’État ou le système qui pue, qu’on peut encore l’améliorer, mettre des pansements sur la jambe de bois cassée à coups de tonfa. Vous lisez jamais de bouquins d’histoire ou quoi ? Qu’est-ce qu’il vous faut encore pour comprendre que la police n’est pas là pour vous « protéger et vous servir« , mais pour « protéger et servir » l’État, c’est à dire le capitalisme et les fachos qui en tirent les ficelles. Pas de justice, pas de paix, tant qu’il y aura un corps de police et un système judiciaro-carcéral pour le protéger de la vindicte légitime des citoyen.nes !

Vous l’avez compris les copaines, à l’Observatoire des violences policières (le nom assez insipide vient de la période où on s’était alliés avec la LDH, pour pas effrayer leur public), on est plutôt du côté abolitionniste et anarchiste du spectre politique : depuis 2012, après des centaines de témoignages reçus, des dizaines d’heures passées au téléphone avec des victimes, on SAIT que ni la police ni la justice ne peuvent être rachetées, que la gangrène qui se nourrit du corps social l’a déjà rongé jusqu’à l’os et qu’il n’y a rien à en attendre sinon plus de morts, de fractures, de désillusion, de désespoir, de rage et de tristesse…

Être abolitionniste, ce n’est pas vouloir vivre sans règles et laisser les forts bouffer les vulnérables, tout comme être anarchiste ce n’est pas vouloir vivre dans le chaos. Ce n’est pas non plus une utopie, un pur idéalisme atteignable seulement en poésie et en pensée. C’est une réalité tangible, un objectif concret, pragmatique et réaliste, comme l’ont déjà vécu toustes celleux qui expérimentent la justice restaurative dans leurs collectifs ou leur communauté, comme le Canada, précurseur en la matière, et comme certaines villes des US qui ont entamé un processus de débudgétisation de la police.

C’est POSSIBLE de réaffecter le budget attribué à la Police à des services sociaux, au règlement de questions sociales sous-financées, à la formation de personnes et d’idées révolutionnaires. C’est POSSIBLE de se débarrasser des prisons et des centres fermés comme lieu d’éloignement de celleux dont la société ne veut plus, qu’elle a jeté.e.s au rebus, en s’organisant pour une justice réparatrice gérée par des gentes autoformées avec des chercheureuses. C’est POSSIBLE de casser cette spirale infernale dans laquelle le pouvoir nous enferme et lâche ses matons dès qu’on résiste… C’est POSSIBLE de se protéger nous-mêmes, de prendre soin de nous sans flics !

Parce que je sais pas vous (quoique….) mais nous à ObsPol on en marre d’essayer de lister toutes ces violences de flics, de les documenter, de bien faire la différence entre la version des forces du désordre, la version de la famille, et celle (parfois) de la justice, d’analyser toutes ces initiatives légales pour réprimer toujours plus la parole citoyenne. On aimerait dépenser notre énergie vitale à construire un monde meilleur débarrassé de toutes les scories du cauchemar capitaliste et de ses oppressions systémiques, un monde où la joie, l’attention portée à l’Autre, d’où qu’iel vienne et à son bien-être, remplacerait la haine, la brutalité, la domination… On en marre de devoir jouer les Street Medics dès qu’y a un événement de « gauchistes« …

Malheureusement, les violences policières c’est la toile de fond de la vie de tant de personnes ici en Belgique et partout dans le monde : que tu sois blanche, noire, jaune ou bleue, tes chances d’y échapper au cours de ta vie sont minimes, voire infinitésimales si tu es black ou basané.e; pareil si tu es catho, musulman, juif ou agnostique (mieux vaut pas être musulman en ce moment), que tu sois militant.e ou pas, que tu sois au CPAS ou plein.e de thunes, que tu habites la capitale ou un micro-village. Les statistiques montrent que PERSONNE N’EST À L’ABRI, ET que l’intersectionnalité joue pas en ta faveur : moins tu es blanc, catho, riche et de centre-droit, plus l’épée de Damoclès qui te pend au-dessus du museau est lourde et tranchante, ET PLUS LES CONSÉQUENCES peuvent être dramatiques : Mawda, Mehdi, Ibrahima, Sorour, Baudouin, Isaac, Imed, Michel, Mohamed Amine, Ilyes, Abderrahmane, Adil, Lamine, Sabrina et Ouassim, Dieumerci, Soulaïmane, Fayçal, Sémira

Et si t’es dans la majorité (blanche, catho, classe moyenne dans un village, t’es pas à l’abri du harcèlement flicard pour t’être mis à dos un flic ou un politique et tu vas comprendre dans la douleur comment les ramifications des réseaux de police vont s’agencer pour te pourrir la vie : depuis 2 ans, reçoit plein de témoignages de ces gentes qui savent plus quoi faire face à ce harcèlement sans limite dans le temps (5, 10 15 ans) et l’espace (tu déménages, et la police locale de ton nouveau bled reprend le flambeau de ton oppression…)

Alors en attendant qu’on prenne taureau par les cornes, la Révolution par la main et les flics par les colsons, ça fait chaud au cœur de voir qu’y encore des gentes qui se laissent pas abuser par le chant des sirènes politiques, qui s’organisent, se rassemblent, marchent ensemble, trouvent des moyens de financer la lutte, de soulager les familles et les victimes du poids des procédures traumatiques qu’on leur impose. Sans elleux, sans vous, pas de justice pas de paix ! Faîtes un tour aux stands et donnez même un euro !

Organisez-vous en collectifs dans vos quartiers et rézotez ! Descendez dans la rue et réclamez la libération de toustes les camarades poursuivies pour leurs opinions pro-Palestiniennes et accusé.es, par un incroyable et gerbant renversement historique, d’antisémitisme ! Idem pour les camarades antifa embastillé.e.s dans le monde ! Empêchez l’arrestation et la déportation des personnes sans-papiers ! Venez aidez vos copaines de squats et d’occupes à repousser le fléau bleu qui vient les déloger ! Allez faire chier vos élues dans les conseils de police ! Refusez de voter ! Organisez débats, arpentages, séances d’info, soirées de soutien ! Venez nous trouver à ObsPol ! La politique, c’est pas dans les urnes, c’est tous les jours dans la rue avec ses voisin.ne.s, c’est pas l’affaire des professionnels qui gagnent leur croûte en nous privant de pain, c’est NOTRE affaire !

En attendant la seule solution, l’abolition, vous connaissez les revendications de l’inter-orga, je reviens pas dessus, c’est pas négociable :

  • Fin des courses-poursuites, l’interdiction du plaquage ventral et des fouilles à nu, surtout pour les mineur·e·s.
  • Automatisation des procédures disciplinaires en cas de décès impliquant des policier·ère·s, afin d’assurer une réponse immédiate et systématique. La mise à l’instruction devrait également être automatique dans ces cas, pour que cette charge ne revienne pas aux familles.
  • Retrait du Code pénal des infractions d’outrage et de rébellion, qui criminalisent souvent les victimes de violences policières et permettent un renversement de culpabilité via des PV mensongers « en miroir ».
    – Mise en place d’un récépissé obligatoire pour chaque contrôle d’identité effectué par la police, afin de lutter contre le problème endémique du profilage racial.
  • Réduction de la présence policière dans nos rues au profit d’un refinancement des quartiers. Nous devons tendre vers un désarmement des forces de police, notamment par l’interdiction des flashballs et des armes à impulsion électrique (tasers). Contrairement à ce qu’affirment les autorités, ces « armes à létalité réduite » terrorisent et tuent.
    – Interdiction des dispositifs technologiques de surveillance et de contrôle, notamment la vidéosurveillance algorithmique permettant la détection de comportements, la catégorisation des corps, la reconnaissance faciale, etc. Ce type de surveillance renforce les injustices sociales et raciales et expose encore davantage les groupes marginalisés, tout en enrichissant des entreprises comme BriefCam, qui développe ses logiciels dans les territoires palestiniens occupés.
  • Protection et le renforcement du droit de filmer la police et de diffuser des images d’interventions policières dès lors que ces images participent à un débat d’intérêt général.
  • Fin de la pénalisation du séjour des personnes sans papiers et la mise en place de leur régularisation.

Même si on connaît un flic « sympa », Détester la police, c’est une posture politique ! S’organiser politiquement, une nécessité pratique ! Se débarrasser de la police, une garantie de survie !

Lumière pour les familles, Love and Rage, Rage and Love, Rage and Rage !

« 13:12, l’heure des forces du désordre » par H-Tône :

« C’est l’métier qui fait l’bâtard, quel que soit l’projet qui l’y mène
La vertu, la bonté, ou comment tu l’imagines ?
Être shtar, en soi, c’est protéger des criminels
Entre c’qu’il s’passe en douce et c’qu’est pris dans les phares
Y’a bien mille trois cent douzes bonnes raisons d’mépriser les shtars

Si y’a des bons flics, c’est ceux qui démissionnent
Tu veux quoi, qu’on les pleure ? C’est quoi tes facéties ?
Bien sûr qu’ils ont un cœur, ouais, les fafs aussi
Et c’qu’il y a sous l’uniforme, on s’en bat les gonades
Ils sont sûrement sympas avec leurs gosses, leurs chiens ou leurs chats
Mais, t’sais, l’amour qu’ils donnent n’empêche pas leurs grenades
De mutiler ceux qui n’sont pas de l’avis des bourgeois qui les emploient« 

Catégories
Justice

10.01.2025 – Le Comité Zone-Midi contre les violences policières dans le collimateur d’un syndicat de policiers

Le syndicat Syndicat National du personnel de Police et de Sécurité poursuit le Comité Zone-Midi contre les violences policières en se constituant partie civile pour diffamation et calomnie. Un pas supplémentaire dans la répression des mouvements qui pointent les agissements de la Maison poulaga ?
Communiqué du Comité Zone-Midi contre les violences policières :
On doit vous annoncer que nous sommes poursuivis par la zone de police midi suite à une plainte déposée par le Syndicat National du personnel de Police et de Sécurité de Thierry Bellin. Il s’agit d’une plainte avec constitution de partie civile, ce qui exclut tout classement sans suite.
 
La plainte remonte à l’affaire du commissariat de Demosthène. A l’époque, la RTBF (#Investigation) avait diffusé plusieurs vidéos de passage à tabac de personnes privées de liberté dans ce commissariat. Ce qui avait profondément choqué l’opinion publique. Plusieurs interpellations et motions avaient été déposées au sein du conseil de police pour dénoncer l’impunité dont jouissent ces policiers.
 
À cette occasion Sofia Bennani (Engagés) avait parlé d’un « racisme institutionnalisé » au sein de la zone midi. Pour instruire cette qualification elle avait alors parlé de ces policiers (dont le policier qui a tué Adil) qui commettent des actes racistes mais qui ne sont pas exclus de la fonction publique (BX1, 16 janvier 2024). La situation est tellement préoccupante que 19 policiers du commissariat de Demosthène ont déposé un rapport de administratif pour dénoncer, aux autorités, un climat de racisme et de harcèlements systémiques permis par la hiérarchie policière
 
Dans cette séquence aux interventions anti-racistes multiples (familles victimes de violences policières, journalistes, avocats, activistes, conseillers communaux, artistes, citoyens, etc.), le Comité Zone Midi contre les violences policières a mené plusieurs interpellations au conseil de police de façon à implémenter une politique proactive de tolérance zéro en matière de violence raciste. Malgré cette large mobilisation citoyenne aucun des policiers poursuivis pour des faits de racisme n’a été licencié. Certains ont même été promus alors que d’autres ont obtenu des indemnités de procédures. Les policiers témoignent eux-même du fait que cette culture de l’impunité entretenue fait fuir les bons policiers et transforme la zone midi en la pire des zones du pays. Cette absence de responsabilité des pouvoirs publics, pourtant régulièrement interpellés sur cette question depuis de nombreuses années par des collectifs saint-gillois, forestois et anderlechtois, dégrade durablement l’image de notre police. 
 
Or c’est aujourd’hui le Comité Zone Midi qui se trouve incriminé pour « diffamation » et « calomnie ». La phrase qui nous conduira devant la chambre du conseil est la suivante : « le commissariat de Demosthène va fermer. Un contingent important de policiers néonazis va être transféré dans le nouveau commissariat de la gare du midi. Il est temps d’exclure de la fonction publique les policiers racistes ». Cette stratégie de criminalisation s’inscrit dans un large mouvement des syndicats policiers et des partis d’extrême droite visant à éteindre, de façon préventive, toute politique transformatrice du statut quo conservateur actuel. On en a encore des exemples récents avec la nouvelle cellule « radicalisme » de la police (cf. dernier post de Bruxelles Dévie.
 
Nous aurions préféré continuer notre travail activiste au conseil communal, plus que jamais nécessaire : explosion des contrôles au faciès dans les hotspots comme à Aumale ou au Peterbos, menaces de tirer avec le FN-303 sur les jeunes des quartiers populaires par Francken, Frontex à la gare du midi, menace de mise sous tutelle des communes qui ne respecteraient pas les OQT délivrés par l’OE, etc. Le tournant autoritaire de l’Arizona est déjà parfaitement palpable. Le PS a du consacrer un bureau politique d’urgence ce lundi à l’extrême-droitisation de Bouchez. Mais quitte à être poursuivi autant mené le combat sur le terrain judiciaire. 
 
Plus que jamais nous avons besoin de solidarité et d’entre-aide. Nous mènerons ce nouveau combat judiciaire de façon collective avec l’ensemble des victimes de répressions policières. Nous partagerons prochainement des informations relatives aux frais de justice ainsi que sur une journée d’études et de solidarité que nous souhaitons organiser en février/mars. Nous sommes toujours à la recherche d’un lieu pour organiser cet événement. N’hésitez pas à nous contacter.
Catégories
Agression

E., 01.01.2025. Arrêtée – X.

 

Premier janvier 2025, X.
Entre 31 et 50 ans. Plaquée brutalement à terre, brutalisée, humiliée, détenue plusieurs heures : révoltée, hématomes aux poignets, au menton, aux deux genoux et à la cheville
Catégories
Agression

Baudouin Pandikuziku, 04.12.2024. Brutalisé – Zaventem

 

4 décembre 2024, Aéroport de Zaventem
Brutalisé pendant son extraction de l’avion : phalange fracturée, oeil gauche et vision endommagés, insomnie : décède deux mois plus tard, dans la nuit du 1er au 2 février.

Interview : RTBF Vews sur YouTube

Catégories
Communiqué de presse

13.11.2024 – Action anti-Bordella : la police dérape encore

Rassemblement et manifestation sauvage contre la venue de Jordan Bardella à Bruxelles le 13 novembre 2024
Nous relayons un article publié par Bruxelles Dévie le 15 novembre :

« Ce mercredi 13 novembre, le président du Rassemblement National (principal parti d’extrême droite français), Jordan Bardella se rendait à la Maison de Hongrie à Bruxelles pour dédicacer son nouveau livre « Ce que je cherche ». Face à cet événement, un rassemblement antifasciste s’est tenu devant le lieu de dédicace, au 9 rue de la Loi, pour protester contre la venue de Jordan Bardella. Ce rassemblement, initié par la Coalition Antifasciste de Belgique (CAB) et l’Action Antifasciste Bruxelles (AFA Bxl), a mobilisé près de 1000 personnes.

Un lourd dispositif policier a été mis en place afin de protéger l’événement du politicien d’extrême droite français. Jordan Bardella a été accueilli à Bruxelles dans un lieu hautement symbolique, la Maison de Hongrie, pays dirigé par le premier ministre d’extrême droite Viktor Orbán, le tout protégé à la demande des autorités belges et notamment du bourgmestre prétendu « socialiste » Philippe Close. En réponse, des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre tout au long de cette manifestation antifasciste.

Dans un premier temps, aux alentours de 19 heures, les manifestant·es ont à plusieurs reprises tenté de surpasser le dispositif policier qui était présent en masse pour défendre cet événement. En vain, ceux-ci et celles-ci ont été gazé·es et matraqué·es par les forces de l’ordre.

Au moins trois personnes ont été emmenées à l’hôpital à la suite de ces affrontements. Une personne aurait le tympan le percé suite aux jets d’eau, une autre la tête ouverte à cause des jets de palets de lacrymogène et une dernière le doigt cassé.
Après plus de deux heures de rassemblement devant le lieu de dédicace, les manifestant·es ont décidé de partir en manifestation sauvage en direction du siège du Vlaams Belang bruxellois (parti d’extrême droite flamand). Le rez-de-chaussée de celui-ci a été ciblé par les manifestant·es : jets de pierres, départs de feu, destruction des caméras…

Par la suite, la manifestation sauvage s’est dirigée vers Saint-Josse et a finalement pris la direction du quartier Européen. Arrivé·es au quartier de la Commission européenne, les centaines de manifestant·es encore présent·es ont fait face à des lignes de police. Très vite, des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l’ordre qui ont ensuite arrêté administrativement une quarantaine de personnes, dont certaines ne sont sorties de cellule que le lendemain matin. En plus des arrestations, notons que de nombreuses violences et intimidations policières massives ont eu lieu.
Nous avons également reçu plusieurs témoignages d’insultes racistes et homophobes de la part des forces de l’ordre, notamment sur des personnes mineures au sein des fourgons de police. De plus certain·es racontent avoir été tabassé·es et étranglé·es dans les fourgons en direction du commissariat ou lors de leurs arrestations.

Bien qu’elle puisse paraître moins impressionnante que les autres, la brigade cycliste reste tout aussi violente : elle a une nouvelle fois matraqué toutes les personnes qu’elle a croisées sur son passage en fin de manifestation. Cela avait été aussi le cas lors des manifestations du mouvement pour la Palestine en juin dernier. En plus de ces violences volontaires et abusives, de nombreuses brigades de police ont traqué et contrôlé les groupes de personnes qui se dispersaient à la suite de cette manifestation.

Finalement, soulignons l’intimidation que la ville de Bruxelles a décidé de mettre en place avec un tel dispositif policier. Il était question pour les dirigeant·es « socialistes » de la ville de Bruxelles de montrer que malgré la dangerosité des discours fascistes véhiculés par Jordan Bardella, la police ferait tout pour garantir la tenue de cet événement. Et plus encore : qu’elle tabasserait gratuitement certain·es militant·es venu·es s’y opposer. Des tweets ont montré une présence massive et une file de personnes venues pour faire signer leur livre par Jordan Bardella en personne.

Ironie du sort ou dur retour à la réalité pour les adhérent·es du Rassemblement National, le même soir une peine d’inéligibilité immédiate et de cinq ans de prison dont deux fermes a été requise à l’encontre de Marine Le Pen pour le détournement de fonds du Parlement européen. »