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31.10.2025 – Incompréhension, panique, choc, incrédulité, rage, peur, douleur, effroi, traumatisme, colère : quand les forces de l’ordre se lâchent !

Quelques termes qui illustrent les ressentiments dans les témoignages nombreux qui nous sont parvenus...
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Agression Edito

17.10.2025 – Expulsion de zone neutre : terrorisme d’État épisode 3

TÉMOIGNAGES REÇUS
Expulsion de Zone Neutre, 17 octobre 2025
N. “J’ai pleuré, choqué, à plusieurs moments de la journée qui a suivi”

“Vendredi 17 au matin, nous avons subi un déchaînement de violences de la part de la police à notre encontre, nous qui étions venu soutenir et essayer d’empêcher que des dizaines de personnes sans-papiers, précaires, dont des enfants, soient mises à la rue. L’ambiance était d’abord conviviale, la résistance que nous apportions était pacifique, elle consistait a nous placer devant le bâtiment pour l’entourer et empêcher son expulsion, elle consistait aussi à montrer notre solidarité à des personnes risquant la rue, alors même que l’hiver commence à se faire sentir. Vers 08:00 du matin, un petit groupe de policiers est venu nous dire de partir, nous avons refusé, ils ont donc commencé une expulsion violente.

Plus d’une centaines de policiers équipés en équipement antiémeute ont commencé a former une ligne compacte, pendant que des brigades canines et d’autres policiers lourdement équipés tenaient en respect les personnes qui passaient et qui filmaient ce qui allait bientôt devenir un tabassage.

Implacables, les policiers se sont avancés, boucliers et matraque levés, nous pressant contre le mur situé derrière nous, puis ont chargé en tapant tout ce qui dépassait, nous étions derrière une bâche en vinyle en tentant de l’utiliser pour nous prémunir de certains coups, nos doigts qui dépassaient de cette bâche étaient visés systématiquement par le policiers. À ma gauche, un camarade commence à saigner abondamment : son crâne était ouvert, une entaille de plusieurs centimètres résultant d’un coup de matraque.

Pendant que les policiers nous pressaient avec le bouclier tenu bien haut, ils envoyaient des coups de matraque dans les tibias, dans les genoux, et dans les parties intimes. Pendant qu’ils nous pressaient, entre deux salves de coups, un policier qui ne faisait pas partie de la première ligne est venu, et depuis derrière ses collègues, nous a souri et a même commencé a ricaner, nous l’avons interpellé, en lui demandant si ça le faisait rire de nous voir nous faire tabasser et de mettre des familles a la rue, et il nous a répondu, provocateur, que oui, et que c’était mérité.

Pendant la cohue, qui pour rappel, est causée par la charge des policiers, nous recevions des coups de lacrymogène au niveau du visage, sauf que pressés comme nous étions il n’y avait pas moyen de se cacher le visage ni de se baisser, et les policiers n’avaient au début pas l’intention de laisser sortir des gens de la foule. Plus les policiers poussaient plus nous étions compressés contre le mur et entre nous, plus il était difficile de partir de la cohue aussi.

À un moment, en tentant de protéger ma tête je me suis recroquevillé avec les bras autour de la tête et du coup deux policiers m’ont ciblé, en m’envoyant des coups de matraques dans le dos, et sur les bras qui protégeaient ma nuque. La médecin qui m’a ausculté aux urgence a signalé quatre marques dans mon dos « en ligne de tram », ce qui signifie qu’on voit les contours du bâton former deux lignes parallèles dans mon dos. Mon poignet droit a aussi été atteint assez lourdement, il a très rapidement gonflé à tel point que la douleur irradiait dans tout mon bras et je ne pouvais plus bouger la main. J’ai eu des contusions aussi à l’épaule gauche, mon poignet gauche et mon index gauche.

Peu après, une autopompe est arrivée devant nous et s’est positionnée à seulement 3-4 mètres et nous a aspergé d’eau avec des jets à grosse pression alors que nous étions toujours coincés contre le mur. Je me suis fait tirer par un policier hors du groupe alors que j’essayais de relever un camarade au sol qui allait se faire piétiner. À cause de l’eau qui rendait le sol glissant, je suis tombé au sol au moment ou les policiers m’ont tiré et, alors que je me relevais pour partir, un des policiers m’a envoyé un coup de pied dans le dos en me criant « Dégage !».

Par après j’ai pu assister de loin à la suite du tabassage alors que plus en plus de personnes se faisaient tirer du groupe. Plusieurs personnes se sont faites traîner au sol par des policiers qui les tenaient par le col, d’autres sortaient de là en ayant des difficultés respiratoires à cause des lacrymogènes et des violences subies. Nous avons assisté à des policiers qui on traîné une personne inconsciente au sol et qui n’ont pas vérifié son état ou même s’il était en vie pendant de longues minutes, pendant qu’un des chiens policiers tenu par un policier de la brigade canine lui marchait dessus et nous empêchait d’aller lui porter secours.

Encore après, nous avons interpellé les policiers car ils ne portaient pas de matricule ni aucun moyen d’identification. C’est alors qu’un policier m’a intimidé en me défiant de venir lui parler de près, et me regardait avec un sourire en me disant que si j’étais un homme je viendrais me battre avec lui, en parlant de mes camarades qui se tenaient entre lui et moi comme des “gonzesses” derrière lesquelles je me planquais.

J’ai pleuré, choqué, à plusieurs moments de la journée qui a suivi, et trois jours plus tard mon poignet droit est encore gonflé et mon dos est encore raide des coups que j’ai subis. La médecin qui m’a vu a l’hôpital m’a mis une indisponibilité au travail du 17 octobre au 21 octobre et a bien constaté que mon récit des évènements coïncidait avec les blessures que j’avais.”

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Expulsion de Zone Neutre, 17 octobre 2025
A. “L’un d’eux frappait à répétition le dos et les fesses d’une personne qui était attachée à la porte et incapable de s’extraire”

“Square de l’aviation, à Bruxelles, vendredi 17/10/25. Nous nous tenions devant l’occupation “zone neutre”, dans laquelle vivaient 70 personnes dont 15 enfants, que la police menaçait d’expulsion alors qu’une solution pour les loger avait été trouvée par la commune et qu’iels demandaient simplement un délai avant de pouvoir y avoir accès.

Vers 10h du matin, la police a chargé. Je me tenais pacifiquement dans la foule, je tenais les bras de mes camarades. La police nous a gazé à bout portant, à répétition, jusqu’à ce que je pense vomir et que je ne puisse plus ouvrir les yeux ni respirer. Elle a dirigé le canon à eau sur nous, à seulement quelques mètres de distance. J’entendais les camarades hurler, je voyais les policier matraquer celles et ceux à ma gauche. L’un d’eux frappait à répétition le dos et les fesses d’une personne qui était attachée à la porte et incapable de s’extraire. On lui hurlait qu’il était attaché mais cela ne cessait pas. J’ai vu le bras d’un policier passer entre nos visages pour nous gazer au plus proche, j’ai fermé les yeux et j’ai senti un coup de matraque sur ma cuisse. La police nous poussait violemment, tentait de nous arracher les uns aux autres et matraquait tout en usant de gaz lacrymogène en continu.”

Expulsion de Zone Neutre, 17 octobre 2025
P. : “J’ai été visé directement au visage par un jet de pepperspray alors que j’étais immobile et tournais le dos aux policiers.”
“Je peux témoigner du recours injustifié et non provoqué à la violence, de la part de la police, dès la première minute de l’intervention. La police a directement encerclé les manifestants. J’ai vu des policiers anti-émeute rouer de coups de matraques les manifestants groupés devant le bâtiment, notamment en les frappant au visage, alors qu’ils ne pouvaient pas fuir ni s’esquiver.  Certains de ces soutiens tenaient une banderole, les policiers ont tapé à l’aveugle à la matraque par-dessus la banderole, au niveau des visages. Des manifestants ont été extraits du groupe par la police, jetés à terre et frappés à terre bien que maîtrisés, à l’aide de matraques et des pieds.

Quasiment tous les manifestants ont été ciblé à courte distance, parfois à quelques dizaines de centimètres, souvent directement au visage, par des jets de spray lacrymogène.

J’ai personnellement été touché directement au visage par un jet de pepper spray alors que j’étais immobile et tournais le dos aux policiers.”
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ANALYSE

Les chiffres ci-dessous seront actualisés régulièrement au fil des nouveaux témoignages que l’on recevra et des réponses obtenues de nos répondant.e.s.

Ces chiffres sont loin de refléter l’entièreté du drame qui s’est déroulé le 17 octobre dernier :

Si vous connaissez des gentes qui ont été battues ou qui en ont vu d’autres se faire battre, demandez-leur de témoigner ici : https://voices.obspol.org/esolu/victim.php

Répression du 17 octobre 2025 : les profils

Profil des victimes des brutalités policières du 17 octobre contre les occupant.e.s et les soutiens du collectif Zone Neutre au moment de leur seconde tentative d'expulsion du square de l'Aviation à Anderlecht
Genre
Femme
LGBTQ+1
Homme2
Tranche d’âge
14-15 ans
16-17 ans
18-30 ans2
31-50 ans1
51-70 ans
70+ ans
Exposition
militant.e associatif.ve
militant.e politique2
militant.e syndical.e
militant.e religieux.se
aucun engagement particulier1
Presse

Répression du 17 octobre 2025 : les violences physiques

Typologie des violences physiques policières du 17 octobre contre les occupant.e.s et les soutiens du collectif Zone Neutre au moment de leur seconde tentative d'expulsion du square de l'Aviation à Anderlecht
Arrestation
Détention
Bousculade / projection2
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
Clés aux bras douloureuses
Coups de pieds, coups de poings, gifles3
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e2
Coups sur les oreilles
Étranglement
Doigts retournés
Arrosage4
Morsures de chien
Tirage par les cheveux
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Sévices sexuels
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
Usage de gants
Usage d’arme à feu
Usage de "Bean bags" (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
Usage de grenade assourdissante
Usage de grenade de désencerclement
Usage de grenade lacrymogène
Usage de LBD40
Usage de matraques4
Usage de spray lacrymogène4
Usage de Taser
Usage de tranquillisants
Expulsion
Disparition
Serrage du visage
Marcher sur les jambes

Répression du 17 octobre 2025 : les violences psychologiques

Typologie des violences psychologiques policières du 17 octobre contre les occupant.e.s et les soutiens du collectif Zone Neutre au moment de leur seconde tentative d'expulsion du square de l'Aviation à Anderlecht
Accusation de trouble à l'ordre public
Accusation d’entrave à la circulation
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de menace à agent
Accusation d'injure à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de refus d'obtempérer
Agressivité, manque de respect, insultes2
Intimidation, chantage, menaces2
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
Intimidation ou arrestation des témoins
Obstacle à la prise d’images1
Appels à faire cesser les souffrances restés sans effet
Position inconfortable prolongée
Non-assistance à personne en danger1
Prise de photos, empreintes, ADN
Menace avec une arme de poing
Tir dans le dos
Charge sans avertissement2
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)1
Course-poursuite
Propos sexistes1
Propos homophobes
Propos racistes
Intervention dans un lieu privé
Problèmes de santé mentale
Harcèlement
Fouille
Perquisition
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers2
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Refus de soins ou de médicaments
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal
Complaisance des médecins

Répression du 17 octobre 2025 : les suites

Les conséquences des violences exercées lors des charges policières du 17 octobre contre les occupant.e.s et les soutiens du collectif Zone Neutre au moment de leur seconde tentative d'expulsion du square de l'Aviation à Anderlecht
Incapacité 1-3 jours
Incapacité 4-7 jours3
Incapacité 8-14 jours
Incapacité 15-21 jours
Incapacité > 22 jours
Plaies à la tête ou au visage1
Plaies aux membres2
Trauma crânien / commotion cérébrale
Contusions aux membres3
Contusions au dos1
Contusions au torse
Suivi psychologique
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Action

14.10.2025 – Blocages et grève nationale : le fil d’info de Secours Rouge

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Témoignages reçus
Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
T. : “Ses collègues veulent m’attraper, me giflent au visage et me crient dessus”

“Nous marchions tranquillement en nous éloignant des policiers car nous ne pouvions pas passer par la rue bloquée par ces derniers lorsqu’un policier en civil avec un bandeau rouge sprinte sur mon ami, je m’en rend compte lorsque le policier est à 2 mètres de lui c’est évidemment trop tard, il l’attrape et le plaque violemment au sol avant de le restreindre ventre et face contre sol avec un genou sur le dos. Ses collègues veulent m’attraper, me giflent au visage et me crient dessus mais je leur échappe.

Nous sommes 8 heures après l’événement toujours sans nouvelles de notre ami..”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
S. : “Ils m’ont ensuite frappé à la tête une fois et poussé à terre et donné 12 coups de matraque”

“Nous marchions pour rentrer vers la gare centrale de Bruxelles quand la police est arrivée en courant pour nous pousser, un ami s’est fait frapper sans aucune raison et je l’ai défendu, ils m’ont ensuite frappé à la tête une fois et poussé à terre et donné 12 coups de matraque jusqu’à ce que deux de mes collègues m’aident à me relever pour m’enfuir car ils ne comptaient pas s’arrêter là.

Mon ami et collègue a une grosse commotion cérébrale et un de mes collègues a pris des coups dans les jambes en m’aidant à me relever. J’ai de multiples hématomes, une légère commotion et peut-être un doigt cassé.

J’ai déjà fait constater mes blessures par mon médecin. Nous ne voulions en aucun cas casser ou provoquer, nous étions là en paix avec mes collègues et tout se passait bien pour nous jusqu’à ce que la police arrive et nous gaze au début pour nous frapper à la fin alors que ne faisions que partir.

Nous avons des photos de nos blessures et des témoins qui nous ont aider après l’altercation.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
D. :”Some people we were screaming from the balcony and two policemen threatened me twice”

“I opened the windows on my balcony and it was the apocalypse. Helicopter flying on the area. Policemen in riot gear blocking the square, there is also a water-cannon van. Policemen in disguise arresting people indiscriminately (what was the crime? Being in a square?). Intense violent scenes when the police charges, both riot police and the ones in disguise. Not a single ID number on policemen. After 30 minutes still full of police, with some people we were screaming from the balcony and two policemen threatened me twice.

On the square there was the blood of a protester they hit super hard multiple times and then arrested. We screamed from balconies (all the neighbours!) to call the paramedics but they didn’t.

Protesters were peaceful, they attacked with no reason. After charging a couple of times they left, a big group of protesters left to dance and play drums on the other side of the square.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
L. : “Ils m’ont signalé mon arrestation administrative après plusieurs heures de détention.”

“Ce mardi 14 décembre, en ramenant un ami gare du midi, je vis un gamin, ayant la tête entre le pavé et le genou d’un agent en civil. Ceux-ci n’étaient pas porteurs d’identification, pourtant requise par la « Loi du 4 Avril 2014 modifiant l’article 41 de la loi sur la fonction de police du 5 août 1992, en vue de garantir l’identification des fonctionnaires de police et agents de police tout en améliorant la protection de leur vie privée ». Après leur avoir vigoureusement signalé ce fait, l’agent en civil s’est écrié « Qu’est-ce tu m’as dit, connard ? » suivi de « On le choppe l’enculé ».

La suite est documentée sur l’extrait video ci-jointe. Malgré ma coopération et mon petit gabarit, ils se sont mis à deux pour me maîtriser. Ma tête fut frappée contre le sol par le genou de l’agent en civil. Ils ont utilisé des liens en plastique, me coupant la circulation sanguine.

Je rejoins la jeune personne au sol. Vint ensuite un homme, la face couverte de sang, le crâne ouvert par un coup de matraque. Nous fûmes rejoints par une personne au visage tuméfié. Plusieurs personnes m’ont rapporté s’être faites violenter par les policiers.

L’un d’eux me confiait que la police lui appliquait directement le CS dans les yeux, en poussant leurs doigts dans les globes oculaires. Ils n’ont donne aucune information à ma femme ni à mes camarades. Ils nous ont laissés en cellule pendant douze heures. J’ai eu droit a UN gobelet d’eau à moitié plein. Ils m’ont signalé mon arrestation administrative après plusieurs heures de détention.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
L. : “Sur le trajet l’un me dit qu’il aime tabasser ‘Les fils de putes dans mon genre'”

“j’ai été victime de violence policière à la manif du 14/10 à la Porte de Hall vers 15:00. Un groupe de policiers en civil avec brassard mais masqués rôdait sur la chaussée, au niveau de l’Avenue Henri Jaspar 115. Je les filmais de loin depuis le parc (au niveau du petit terrain de foot). Ils m’ont vu et ont commencé à se rapprocher. J’ai donc circulé sur le boulevard de Waterloo vers la gare du midi, avec un policier (en civil, masqué) dans mon dos qui me suivait de manière agressive, donc je me mets à filmer tout en continuant de marcher vers la Porte de Hal; je filmz celui derrière moi et les autres qui arrivent de devant pour m’encercler.

À ce moment celui dans mon dos m’attrape violemment par la nuque, me dit “Avec ton téléphone de merde là !” et me met 2-3 coups à la tête. Je me protège la tête et me mets à courir, mais me fais encercler par le reste du groupe de policiers en civil (masqués).

Au croisement avec la rue Héger Bordet, je me fais balayer par un agent et mettre au sol collé aux buissons du parc de la Porte de Hal. Une fois au sol, un des agents me met un coup de poing au visage (j’ai un bleu au nez et un morceau de dent cassé) et me dit “Tu te souviens de moi à la Bourse”, par apport aux rassemblements quotidiens à la Bourse de Bruxelles en soutien au peuple palestinien auxquels je participe souvent. Évidemment je ne le reconnais pas mais lui, si. Lui ou un autre m’arrache mon téléphone des mains et me le vole.

Au sol, on me fait une clé de bras et on me menace de me faire mal si je bouge. Pendant qu’on m’attache les mains avec des colsons et qu’on place un genou sur ma tête, d’autres manifestants se rapprochent pour filmer mais une ligne de policiers avec boucliers arrive les repousser vers la porte de Hal.

À partir de ce moment, 2 policiers (en civil, masqués) me prennent et me traînent à pied jusqu’à l’avenue de la Toison d’Or 87; sur le trajet l’un me dit qu’il aime tabasser “Les fils de putes dans mon genre”. Je demande qui est le policier qui m’a volé mon téléphone, ils me répondent qu’ils ne savent pas.

J’ai été embarqué dans un fourgon, et puis mis en garde à vue au commissariat de X. jusqu’à tard dans la nuit. Nous étions une vingtaine en cellules, tous arrêtés en proximité de la manifestation, tous ayant subi des violences policières.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
P. : “Vous êtes tous les mêmes. Vous ne travaillez pas. Vous ne vous lavez pas. Même mon chien sent meilleur que vous.”

“À la manifestation nationale du 14 octobre 2025, devant l’Office des Étrangers à Bruxelles, j’ai reçu des coups de matraques à la main droite et sur le crâne, et d’autres coups, avant d’être violemment arrêté et emmené dans un parking où j’ai été victime et témoin de violences, de menaces et d’humiliations. Après un passage en cellule, j’ai été emmené à l’hôpital d’où je suis ressorti avec un plâtre – double fracture à la main droite.

Devant l’Office des Étrangers, je tenais une banderole. J’ai aperçu une ligne de policier·es en armures, une vingtaine de mètres plus loin. Des lacrymogènes se sont répandus. Il était difficile de garder les yeux ouverts, ça piquait. La panique s’est emparée des gens autour de moi. J’ai suivi un petit groupe qui s’est réfugié entre deux véhicules.

J’ai vu les policier·es qui arrivaient vers nous en brandissant leurs matraques. À côté de moi, une dame en vert, sans doute une syndicaliste de la CSC, avait l’air terrorisée. J’ai essayé de la protéger en me mettant entre elle et la police, et j’ai mis mes main en parapluie au dessus de sa tête. J’ai reçu un violent coup de matraque à la main droite. Les policier·es ont reculé, puis sont revenus pour frapper à nouveau. J’ai reçu plusieurs coups de matraque sur le crâne.

Je suis tombé assis sur le sol, sonné. Ma main droite me faisait très mal. Un homme avait le crâne ouvert et beaucoup de sang sur son visage. Plusieurs policier.es m’ont donné des coups de pied aux tibias, puis m’ont traîné par terre sur plusieurs mètres en tirant sur la capuche de mon pull, qui s’est déchirée.

Les policiers m’ont plaqué au sol en me tordant les jambes, ce qui faisait très mal, tout en me criant dans les oreilles. « Alors comme ça on s’attaque à la police ? On envoie des mortiers sur la police ? » Ils m’ont tordu les bras dans mon dos et ont attaché mes poignets avec un coleçon. Ils m’ont tiré par les bras pour me mettre debout dans une position qui m’empêchait de voir devant moi. Tête vers le sol, les bras en l’air, ils m’ont poussé dans une direction. J’ai entendu quelqu’un dire « Où est-ce que vous l’emmenez ? » J’ai eu un sentiment de terreur car j’ai pensé qu’ils allaient continuer à me tabasser à l’abri des regards.

Ils m’ont poussé à l’intérieur d’un parking, puis m’ont forcé à m’asseoir dans la position de « la chenille » derrière cinq-six personnes qui avaient été arrêtées. Une personne avait le visage en sang et une autre qui semblait perdre connaissance. D’autres personnes ont été assises derrières moi, dont une qui hurlait de douleur et demandait de l’eau. La policière qui nous surveillait a refusé de lui en donner. Plusieurs militant·es ont réclamé un médecin pour s’occuper des blessé·es. Un policier s’est appliqué à resserrer les coleçons aux poignets de chaque personne, malgré les protestations et les cris de douleur. Nous recevions des quolibets, des moqueries et des insultes, et celleux qui osaient répondre étaient giflé·es. Nous sommes resté·es plusieurs heures dans la position de la chenille et j’ai perdu la notions du temps.

Un policier a essayé de nous intimider : « Vous allez tous aller directement au tribunal. Nous savons tout ce que vous avez fait, car parmi vous il y a des nôtres, qui filment tout. »

Des ambulanciers sont arrivés et ont demandé à chaque personne si elle avait mal quelque part. J’ai dit que j’avais mal à la main, et l’ambulancier a répondu que ce n’était qu’une égratignure. Plusieurs personnes ont été emmenées par les ambulanciers pour être soignées, y compris celle qui était juste devant moi dans la chenille, qui avait mal aux côtes.

Pendant ces longues heures passées dans le parking, certaines personnes ont été relâchées ou emmenées par des ambulanciers, tandis que de nouvelles arrestations avaient lieu et que de nouvelles personnes affluaient. Ma main blessée à commencé à gonfler.

Une femme avec des cheveux roses a été giflée à l’instant où elle a été poussée à l’intérieur. L’homme qui était assis devant moi a été giflé lui aussi car il s’insurgeait contre le coup qui venait d’être porté. Une personne (elle avait l’apparence d’un homme, mais j’ai appris plus tard qu’on se referait à elle par le pronom elle) avait le visage ensanglanté. La policière lui a dit « Tu as pleuré comme une pétasse ».

Un policier m’a dit : « Vous vous conduisez comme des animaux, alors on vous traite comme des animaux. » et puis encore « Vous êtes tous les mêmes. Vous ne travaillez pas. Vous ne vous lavez pas. Même mon chien sent meilleur que vous. »

Les militant·es qui avaient leur carte d’identité étaient progressivement relâchées. Je n’avais pas ma carte d’identité. J’ai entendu un autre policier dire à un autre : « On fait quoi de ceux qui n’ont pas leur carte d’identité ? On les balance dans le canal ? »

Nous n’avons pas été balancé·es dans le canal mais dans un bus où nous avons été fouillé·es. J’ai poussé un cri de douleur lorsqu’un policier a tiré sur le coleçon qui serrait mes poignets. Il a demandé ce que j’avais. J’ai dit que j’étais blessé à la main, suite à un coup de matraque. Il m’a répondu que je n’avais qu’à pas mettre ma main sous une matraque.

Nous avons été emmenés à la caserne d’Etterbeek où j’ai été enregistré sous une fausse identité (Benjamin Netanyahu). Une fois en cellule, un militant a demandé un médecin pour son bras et je me suis joint à sa requête. Nous avons été emmenés tous les deux en ambulance et relâchés.

A l’hôpital, on a procédé à une radiographie de ma main droite qui a montré des fractures au niveau des mes troisième et cinquième os métacarpiens. On m’a posé une attelle plâtrée et des amis sont venus me chercher. Des policiers sont apparus dans la salle d’attente des urgences et nous avons soupçonné qu’ils soient venus se renseigner de nos identités auprès des urgentistes.

J’ai actuellement la main droite plâtrée, maintenue par une écharpe de bras, des douleurs lancinantes et l’impossibilité de travailler. Je suis droitier et ma main est mon instrument de travail.

J’ai des crises de tristesse récurrentes, je suis pris par des sanglots incontrôlés. Je suis déprimé et impuissant. Je me sens diminué.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
C. : “Il avait la gueule cassée, en cellule, la joue gonflée, les bras écorchés, l’œil au beurre noir”

“J’étais le 14 dans la manifestation. Aux alentours de 15 heures, à la gare du midi, des policiers en civils se sont montrés très violents envers des manifestants, mais aussi de simples passants. Les chiens ont été lâchés sur plusieurs personnes, elles ont été mordues. En cellule, il y avait de nombreux camarades avec des blessures commises par la police. Voici les histoires :

Il passait juste dans ma rue, près du parvis de Saint-Gilles, a été intercepté sans raison, étranglé, poing dans la figure, insulté, et lorsque la camionnette cachait la scène, ré-étranglé après avoir entendu “Tiens, regarde ça”. On a failli lui casser le bras.

Il menait un cortège, encourageait la foule à continuer à manifester, et s’est fait alors mettre à terre, par trois policiers, il a reçu des coups de genoux dans la tête et des coups de matraques/poings. Il avait la gueule cassée, en cellule, la joue gonflée, les bras écorchés, l’œil au beurre noir.

Deux camarades ont reçu 5 points de suture au crâne après avoir été frappés sans aucune raison à la tête avec des matraques.

Ce ne sont que trois exemples parmi les nombreux vus et entendus au cours de cette journée sanglante.”

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Manif Grève nationale du 14 octobre – Bruxelles
J. : “Je vais ensuite attendre deux heures pour recevoir six points de suture au niveau de la tête et un autre au niveau du tibia”

“Mon interpellation a été filmée par X. ; on me voit être frappé par 4 policiers en civil alors que je suis à terre !!

J’étais présent lors de la manifestation du 14 octobre à l’arrière du bloc antifa.

A 11h, le cortège s’élance ; nous avançons très lentement, à tel point que nous n’arrivons à parcourir qu’une centaine de mètres en une heure. Arrivés à un croisement, nous empruntons les marches qui nous mènent au boulevard Pacheco, plus précisément à l’Office des Étrangers.

Là, je vois plusieurs manifestants casser les vitres de l’Office. Curieux, je m’approche pour mieux voir ce qu’il se passe, sans savoir que je me dirige droit vers un piège.

J’arrive au niveau de la rue qui borde l’Office des étrangers. Une grenade lacrymogène explose pas très loin de moi, signe que la police s’apprête à investir les lieux. Je m’écarte du nuage de lacrymogène qui attaque déjà mes voies respiratoires et tente de fuir les lieux. En vain. Une nasse est en train de se former et l’étau est déjà refermé sur le groupe de manifestants dont je fais partie.

Ce même groupe va s’entasser entre deux camionnettes pour fuir le nuage de gaz qui se répand petit à petit. Je manque de m’étouffer dans cette grande bousculade. Il me vient une idée : la nasse est toujours en train de se former, ce qui veut dire qu’il existe encore des points de fuite.

Ainsi, je quitte le groupe de manifestants entassés entre les deux camionnettes. Je cours, cherchant une issue que je crois trouver au bout de la rue. Je cours vers cette échappatoire. Malheureusement, une poignée de policiers en civil se pointe, brassards au bras, sans matricule, armés de matraques. Ils me poursuivent en criant.

Je fais machine arrière pour tenter de rejoindre le groupe de manifestants. Je n’y arrive pas. Je suis rattrapé par 4 policiers en civil qui me plaquent par terre, me donnent des coups de matraques, de pieds et poings partout sur le corps, en particulier la tête qu’ils visent avec insistance.

Je suis tabassé pendant une poignée de secondes où je vais être insulté de “fils de pute” avant d’être mis sur le ventre. Je reçois encore quelques coups. Les policiers me mettent ensuite les mains derrière le dos, me relèvent pour m’emmener vers un parking.

Nous entrons. Je suis courbé en deux, je ne peux donc pas voir les personnes présentes dans le parking. J’entends par contre des cris – de douleur, à en juger l’intonation.

On me jette par terre. Je suis face contre sol. Mon arcade sourcilière droite est pétée et j’ai une entaille de cinq centimètres au niveau du crâne. Ainsi, je saigne abondamment sur le béton.

Je crois un instant que la violence est finie, que le pire est passé. Je comprends l’inverse quand l’un des policiers me met son pied sur la nuque. Son collègue va ensuite me tabasser le visage à coups de pieds. À ce moment-là, je me rends compte qu’il y a d’autres manifestants également en train d’être passés à tabac par des flics en civil – les plus violents de tous. J’ai alors une réflexion, peut-être disproportionnée, mais légitime : ils nous ont trainé à un endroit à l’abri des regards pour nous tabasser à mort, je vais mourir.

Mais là, on me passe les menottes et je suis placé dans une rangée de manifestants. Je réalise l’ampleur des dégâts : le mec derrière moi s’effondre quelques fois sur le béton, en pleine commotion cérébrale ; un autre a la moitié du visage en sang, manque de s’évanouir ; d’autres ne parlent même plus, traumatisés par l’expérience qu’ils viennent de vivre.

Nous allons attendre une heure et demie dans ce parking avant d’être menés aux urgences.

Une heure et demie à se faire menacer par les flics qui nous disent qu’on va en garde-à-vue judiciaire, qui nous reprochent d’avoir violenté un enfant – qui, en réalité, a été gazé par des flics. Nous ne recevons que très rarement de l’eau, au bon vouloir des flics qui ne se préoccupent pas de notre état.

Heureusement, des urgentistes sont venus pour assigner certains blessés aux urgences. Je vais en faire partie.

Après une heure et demie donc, nous sortons du parking pour être mis dans un van de police. Il nous emmène ensuite vers l’hôpital. Nous sommes pris en charge l’un à la suite de l’autre, lentement. Je vais sortir du van après une heure pour enfin être pris en charge par les urgentistes qui vont m’appliquer un bandage et me donner un antidouleur.

Je vais ensuite attendre deux heures pour recevoir six points de suture au niveau de la tête et un autre au niveau du tibia.

Depuis, j’ai un suivi psychologique et souffre d’un état de stress post-traumatique.”

V_e2025.10.25.12.05.08

ANALYSE

Les chiffres ci-dessous seront actualisés régulièrement au fil des nouveaux témoignages que l’on recevra et des réponses obtenues de nos répondant.e.s.

Ces chiffres sont loin de refléter l’entièreté du drame qui s’est déroulé le 14 octobre dernier :

Si vous connaissez des gentes qui ont été battues ou qui en ont vu d’autres se faire battre, demandez-leur de témoigner ici : https://voices.obspol.org/esolu/victim.php

Répression du 14 octobre 2025 : les profils

Profil des victimes des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Genre
Femme2
LGBTQ+
Homme9
Tranche d’âge
14-15 ans
16-17 ans
18-30 ans4
31-50 ans6
51-70 ans
70+ ans
Lieu
Rogier
Pacheco / Office des étrangers6
Midi4
Gare centrale / Hilton1
Carré de Moscou / Parvis5
Rue de Rome
Exposition
militant.e associatif.ve1
militant.e politique6
militant.e syndical.e
militant.e religieux.se
aucun engagement particulier4
Presse

Répression du 14 octobre 2025 : les violences physiques

Typologie des violences physiques recensées lors des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Arrestation40+
Détention11
Bousculade / projection9
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral10
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
Clés aux bras douloureuses3
Coups de pieds, coups de poings, gifles11
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage7
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e10
Coups sur les oreilles2
Étranglement5
Doigts retournés
Arrosage3
Morsures de chien3
Tirage par les cheveux2
Serrage douloureux des colsons ou des menottes6
Tirage par les colsons ou des menottes4
Sévices sexuels
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)1
Usage de gants1
Usage d’arme à feu
Usage de "Bean bags" (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
Usage de grenade assourdissante
Usage de grenade de désencerclement
Usage de grenade lacrymogène4
Usage de LBD40
Usage de matraques13
Usage de spray lacrymogène7
Usage de Taser
Usage de tranquillisants
Expulsion
Disparition
Serrage du visage
Marcher sur les jambes

Répression du 14 octobre 2025 : les violences psychologiques

Typologie des violences psychologiques recensées lors des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Accusation de trouble à l'ordre public6
Accusation d’entrave à la circulation
Accusation de rébellion3
Accusation de coups à agent3
Accusation de manque de respect
Accusation de menace à agent
Accusation d'injure à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de refus d'obtempérer
Agressivité, manque de respect, insultes13
Intimidation, chantage, menaces11
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation1
Intimidation ou arrestation des témoins1
Obstacle à la prise d’images3
Appels à faire cesser les souffrances restés sans effet2
Position inconfortable prolongée5
Non-assistance à personne en danger2
Prise de photos, empreintes, ADN
Menace avec une arme de poing2
Tir dans le dos2
Charge sans avertissement6
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)7
Course-poursuite3
Propos sexistes3
Propos homophobes3
Propos racistes2
Intervention dans un lieu privé
Problèmes de santé mentale
Harcèlement1
Fouille6
Perquisition
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers7
Défaut ou refus d’identification des policiers7
Refus de prévenir ou de téléphoner1
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Refus de soins ou de médicaments1
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves3
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins1
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Privations pendant la détention (eau, nourriture)2
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)3
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels3
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal4
Complaisance des médecins2

Répression du 14 octobre 2025 2025 : les suites

Les conséquences des violences exercées lors des charges policières du 14 octobre, jour de grève nationale
Incapacité 1-3 jours2
Incapacité 4-7 jours1
Incapacité 8-14 jours
Incapacité 15-21 jours
Incapacité > 22 jours2
Plaies à la tête ou au visage10
Plaies aux membres2
Trauma crânien / commotion2
Contusions aux membres2
Contusions au dos
Contusions au torse
Suivi psychologique1

[Source : SudInfo]

[Source : La Libre]

[Source : RTL Info]

[Source : FB]

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Action Agression Edito

02.10.2025 – Muselage des voix pro-Palestine : carte blanche et carton rouge pour les Robocops et leurs complices en civil !

Déchaînement de violence physique et verbale contre une manif pacifique : devra-t-on bientôt regretter VDS ?
TÉMOIGNAGES
Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
D. : “Si je te revois, je te coupe la gorge !”

“I’m writing to you to get in touch for some help regarding an episode of police violence that happened to me Thursday 02 oct 2025 between rue du Meiboom and Bd Pacheco.

The context

On the 2nd of October, in Brussels, a big and spontaneous demonstration started at the Ministry of External Affairs, in solidarity with the population of Gaza, and, more precisely, to ask the Belgian government to make pressure for the release of the international hostages illegally kidnapped by Israeli forces from the humanitarian mission Global Sumud Flotilla. The demonstration then moved from the Ministry of External Affairs to the EU Parliament (Place du Luxembourg). Then, it moved to place de la Bourse, where it met the daily pro-palestine demonstration. 
After a while, the crowd decided to move again in front of the EU Parliament, where a lot of people was still gathering.

The block

Around 21:20, the spontaneous but peaceful demonstration was moving in the streets of the city center, trying to reach the ring boulevards. 
Suddenly, without any kind of notice, the first part of the demonstration (around 100 demonstrators) was blocked by riot police in Rue Meiboom, on the front and the back, leaving just a few free meters to run backwards, but physically attacking (with batons and pepper spray) everyone who was trying to go back.

Apparently, the only secure escape path to disperse was the stairs that from Rue Meiboom go to Bd Pacheco. More precisely, the staircase next to Rue du Meiboom 33.

At that point, me and a dozen demonstrators, who were panicking because of the block on the back, tried to run on those stairs to get a secure exit from the demonstration. I run faster than the others, precisely because I jumped over a small wall on the left of the staircase -so I did not have to climb the last part of the stairs- and reached bd Pacheco. Then I started running on the left, passing next to the Congres Station and going through the little meadows. Out of the corner of my eye, I saw many civil policemen -recognisable by the orange band on the arm- on the opposite side of the street, next to the Brussel Boulevard Pacheco – In Front bus stop (google maps name).

The aggression

One of the civil policemen (CP1), with a baton in his right hand, run from the opposite side of the street and knock me down on the grass, giving me a first baton hit on my neck while I was on the ground on my right side, in fetal position, trying to protect my face. 
Then, a second civil policeman (CP2) came to ”help” his colleague by climbing on my neck with his left knee, performing the chokehold knee-neck maneuver and suffocating me as well as immobilizing me with his weight (about 80kg). At that point, CP1 stood up and started kicking me for 10-15 seconds (I don’t remember the exact number of kicks), surely hitting my right index finger, my left wrist and my right knee. I was still in fetal position. I am quite sure CP1 was shouting insults while kicking me.
Perhaps, a third civil policeman (CP3) joined the aggression, kicking me.

After 10-15 seconds, CP2 moved from my neck, CP1 got me up holding me by the back of my jacket with his right hand, while with his left hand he gripped the baton applying pressure to the center of my back, and leading me back to the stairs. On the way to the stairs, he shouted very loud at me various insults in French; the sentences I’m sure about are: “Si je te revois, je te coupe la gorge !!” -this one surely more than once, two or three times (if I see you again, I’ll cut your throat!).

A couple of meters from the stairs, he made me pass through a group of riot policemen standing in front of the stairs. One of them (RP1), with pepper spray in his hand, tried to hit me with the spray, shooting in direction of my face, but, since CP1 pushed me and kicked me in the butt to throw me back on the stairs, making me accelerate, the pepper spray only grazed me.

At that point, after going down the stairs, I found myself limping in rue du Maiboom, forced to run to avoid further violence from the police who were dispersing the demonstrators. The adrenaline made me run, but after a few meters I felt strong pain in my right knee, left wrist and right index finger (very swollen, I thought it was broken).

I stopped another protester and asked if my teeth were broken.

Witnesses

Since I jumped the little wall to run onto Pacheco Boulevard and avoided the last part of the stairs, I believe I was the first of the protesters to reach the boulevard. Therefore, if there are any eyewitnesses, they were behind me. Returning to the scene of the incident I noticed that at the Brussels Congres station there is a camera, positioned only a few meters away from the attack.

Report

I have a very detailed medical report, with a four-day prognosis, taken the day after the incident. The report also includes photographs of the marks on my body.”

V_e2025.10.13.09.10.43

Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
C. : “J’ai reçu plusieurs coups de matraque dans le dos et à l’épaule”

“J’ai participé au rassemblement en soutien à la Palestine et à la flotille de 19h à la Bourse. Vers 20:h30 il a été décidé de rejoindre le rassemblement place du Luxembourg. L’ambiance était très calme, pacifique, nous étions une centaine de personnes.

Arrivés au niveau des urgences Saint-Jean, nous nous sommes rendu compte que la police avait nassé, que les policier avaient pris place dans les différentes rues adjacentes. Il n’y a eu aucune sommation ni tentative de communication avec le groupe. La police a chargé, en faisant monter la pression très fort, en nous ordonnant de courir tout en donnant des coups de matraques à tout le monde.

C’était la panique, tout le monde s’est dispersé, je me suis retrouvée avec un petit groupe. J’ai dû abandonner mon vélo sinon je n’arrivais pas à courir assez vite et la police me bousculait. J’ai reçu plusieurs coups de matraque dans le dos et à l’épaule.

Alors qu’on était en train d’avancer le plus vite possible sous la pression de la police, 2 combis de police nous ont barré la route, plusieurs policiers sont descendus et nous ont gazés avec du gaz lacrymogène en pleine figure. Autour de nous ça courait dans tous les sens, des personnes étaient au sol et frappées par la police. Il y avait des policiers en civil mais je ne saurais pas dire s’ils ont frappé ou gazé.

On a finalement réussi à s’échapper et on s’est abrité dans un night shop pendant une trentaine de minutes, le temps que des amies viennent nous chercher en voiture. Dehors la police continuait de poursuivre des personnes.”

V_LS390

Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
M. : “J’ai été admise à la clinique pour: plaie frontale, traumatisme crânien, contusion colonne dorsale.”

“Lorsque la police a couru vers le groupe, j’étais tout à l’arrière dans le convoi qui faisait marche arrière. J’ai alors reçu un coup de matraque sur la tête alors que je tentais de partir dans le mouvement de foule.

Quelques mètres plus loin j’ai sentis du sang me couler sur le visage et j’ai senti avec mes mains qu’il y avait beaucoup de sang. Je me suis alors retournée face à la police pour demander de l’aide, désemparée.

Plusieurs policiers m’ont crié : “Dégage ! Cours ! Casse-toi !”. Et ils m’ont mis des coups de matraques et des coups de pied dans les jambes.

J’ai vu 5 hommes d’environ 30 ans qui étaient masqués et habillés en civil et avec des matraques fines télescopiques marcher rapidement vers la police pendant que toute la foule allait dans le sens inverse. Je n’ai pas vu le moment où ceux-ci sont entré en contact avec la police mais il n’y a pas eu de gros mouvement ni de bruit donc ils n’ont pas été interpellés ce qui me fait penser que ce sont des policiers. Ils n’avaient aucun signe d’appartenance à la police et je ne les ai pas vus utiliser la violence.

Ne sachant pas où aller et pensant être plus en sécurité dans un groupe, je suis alors repartie dans le mouvement de foule où j’ai encore reçu des coup à la tête, j’ai alors mis mes bras sur ma tête pour me protéger, et j’ai reçu des coup sur les mains.

Une fois que les choses se sont calmées, un groupe d’activistes dans le même état que le mien m’ont prise avec eux et nous sommes allés à l’hôpital le plus proche. J’ai été admise à la clinique pour: plaie frontale, traumatisme crânien, contusion colonne dorsale.”

V_LS374

Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
N. : “Même traitement inhumain pour toustes, et là encore aucune sommation, juste de la brutalité pure, la volonté affirmée de terroriser les personnes”

“J’ai participé au rassemblement devant le ministère des affaires étrangères contre l’arrestation des membres de la flotille Sumud par l’armée israëlienne et en soutien à la Palestine libre, puis à la manifestation jusqu’à la place du Luxembourg, à l’occupation festive de la place, à la manif vers la Bourse, au rassemblement festif à la Bourse, puis à l’occupation de nouveau de la place du Luxembourg.

Tout s’est passé calmement, sans violence et dans une belle ambiance de fête jusqu’au moment où la police a bloqué l’accès à la contre-allée du ring intérieur à la porte de Namur. Un grand nombre de gens se sont alors assis en attendant de prendre une décision sur la suite des événements. La police a lors sorti les lacrymos pour faire évacuer la foule, et on a rebroussé chemin pour se diriger vers la Bourse. La place de la Bourse était remplie c’était un spectacle magnifique et jubilatoire, tout le monde réuni avec les lumières des téléphone allumées !

La plus grande partie des personnes présentes ont décidé de rallier à nouveau le Parlement européen pour rejoindre celleux qui étaient resté.e.s là-bas et occuper la place du Luxembourg toute la nuit. Je me suis absenté un moment avec un camarade pour déposer une grosse caisse un peu trop lourde à porter. À notre retour à la Bourse, seule une poignée de gens était restée, je me suis alors dirigé seul vers le Parlement par le boulevard Anspach, d’où des gens revenaient précipitamment, souvent en larmes à cause des gaz, beaucoup avec une expression atroce sur le visage : iels me disent que la police les a attaqué.e.s de plusieurs côtés sans sommations et avec visiblement des consignes pour frapper les manifestant.e.s et les dissuader d’aller plus loin en cassant les groupes.

Revenant sur mes pas vers la Bourse, j’ai été bloqué juste avant la Bourse par des combis et des lignes de Robocops qui empêchaient tout retour à la Bourse, de manière très agressive et violent et sans possibilité de dialogue. J’ai pris de petites ruelles pour éviter tous les barrages et me suis dirigé vers la place du Luxembourg, rencontrant en chemin une camarade qui tentait la même chose. Nous sommes arrivés tous les deux sans encombre place du Luxembourg et avons rejoint la centaine de camarades occupant la pelouse. C’était très bizarre de voir tous ces gens massés aux terrasses des bars autour de la place, clairement occupés à picoler, dancer et s’amuser alors qu’à quelques mètres une ligne de Robocops retranchés derrière des barrières métalliques pour empêcher les occupant.e.s d’accéder au Parlement….

À un moment, d’autres Robocops ont rejoint leurs collègues déjà en place, et quelques minutes plus tard tous ont écarté les barrières métalliques et ont foncé sur nous en criant comme des sauvages des insultes et des ordres de dégager, alors qu’aucune sommation n’avait été faite au préalable. tout le monde a été repoussé au-delà de la statue, puis les flics se sont jetés sur la sono des occupant.e.s et ont gazé tout le monde tandis qu’il revenait derrière les barrières avec la sono, en gazant tout celleux qui s’approchaient.

Un camion avec des canons à eau est arrivé et s’est mis en position face à la pelouse. La foule en colère est revenue occuper la pelouse, des personnes se sont assises devant les barrières avec les mains sur la tête pour montrer qu’iels étaient non-violent.e.s. D’autres ont commencé à jeter des bouteilles en plastique sur les Robocops bien protégés derrière leurs boucliers avec tout leur équipement. Ils étaient tous masqués par un turtleneck, et aucun ne portait d’identification sur la poitrine.

Le temps passe, puis le canon à eau entre dans la danse, prenant soin de n’arroser que la pelouse et pas les client.e.s des bistrots autour… Comme la foule revenait après l’extinction des canons à eau, les Robocops ont fait une nouvelle sortie : cette fois, ils ont couru à toute vitesse sur nous pour nous faire dégager complètement de la place du Luxembourg, matraquant et gazant tout sur leur passage et hurlant comme des forcenés. J’ai entendu des flics crier “Tapez-les !” et “Frappez-les !”, alors que tout le monde courait pour se mettre à l’abri et que personne n’avait été violent. j’ai couru en remontant la rue du Luxembourg, les Robocops me talonnant et renversant tables et chaises des bars et restaus sur le trottoir, menaçant et frappant traînard.e.s et passant.e.s. C’était une scène de cauchemar. Arrivé au croisement avec la rue Marie de Bourgogne, des combis ont débarqué des 2 côtés de la rue et des Robocops ont essayé d’arrêter et ont matraqué sans pitié toustes celleux qui tentaient de passer leur ligne pour atteindre le square De Meeûs. Coups de matraque sur les têtes, dans les jambes, sur les genoux, les épaules, les bras…

j’ai réussi à me faufiler dans un trou de souris entre 2 Robocps en courant et zigzagant à traver la ligne sans recevoir de coups, et en retenant ma respiration pour ne pas avaler de gaz dans l’atmosphère empoisonnée autour des combis. M’arrêtant un peu plus loin pour voir ce qu’il se passait derrière moi, j’ai vu le massacre des gentes qui étaient encore prisonnier.ère.s de la nasse et qui se débattaient pour passer entre les Robocops, heureusement pas assez nombreux pour tout bloquer. Revenant sur mes pas en voyant une personne se prendre plusieurs coups de matraques dans les jambes et qui de douleur ne pouvait plus avancer après avoir franchi la ligne, je le soutiens et l’aide à dégager vers le square.

Quelques temps après, plus personne dans la rue du Luxembourg entre Marie de Bourgogne et la place du Luxembourg, seulement des Robocops. Certains remontent dans un combi qui démarre lentement le long de la rue du Luxembourg. Arrivé square de Meeûs, le combi s’arrête devant l’arrêt de bus où attendent des manifestant.e.s et des passant.e.s, les Robocops sortent en courant du combi et se jettent sur elleux, leur criant de dégager et de courir, leur matraquant les jambes et les bousculant avec leurs boucliers, les chassant sur 10-15 mètres… Même traitement inhumain pour toustes, et là encore aucune sommation, juste de la brutalité pure, la volonté affirmée de terroriser les personnes.

Cet épisode de violence gratuite, délibérée et assumée m’a dégoûté, et je n’arrive pas à réconcilier ce qui se passe à Gaza, la responsabilité claire du gouvernement par son inaction à faire cesser le génocide et condamner les entreprises établies en Belgique qui y participent d’une manière ou d’une autre, la répression assumée des voix pro-Palestine et des réfugiés palestiniens, j’ai de plus en plus l’impression de vivre une dystopie totale depuis que l’Arizona et son cortège de fachos sont au pouvoir.

Solidarité avec une Palestine libre !”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
R. : “Après 6 heures d’attente, je suis ressorti de l’hôpital avec une dizaine de points de suture au front et des ecchymoses dans le dos. J’ai une incapacité de travail de 3 semaines”

“J’ai rejoint la manifestation à 16:45 devant le ministère des Affaires étrangères. Avec le cortège, nous nous sommes rendus au Parlement européen. J’ai ensuite suivi le mouvement vers la Bourse, une partie des manifestants étant restée devant le Parlement.

Sur la route, un barrage policier était en place dans la rue du Grand Cerf ainsi que sur le rond-point Louise, avec une autopompe prête à arroser. Se retrouvant sans issue, nous avons décidé de revenir sur nos pas et de descendre vers la Bourse par la rue de Namur. Jusqu’ici, la manifestation se déroulait de manière très pacifique, à l’exception de certains actes isolés qui étaient réprimés par les autres manifestants (jets de bouteilles sur les policiers, renversement de poubelles ou de vélos, etc.). Je n’avais jusque-là ressenti aucune animosité de la part des policiers.

Au bout d’un moment, la décision a été prise de retrouver le reste des manifestants au Parlement européen. Nous étions plusieurs centaines de personnes à nous mettre en marche de la Bourse vers le Parlement. Nous nous sommes très vite retrouvés face à des barrages policiers à chaque croisement.

En arrivant rue du Meiboom aux alentours de 21h, nous avons fait face à un barrage policier avec des grenades lacrymogènes dégoupillées. Une première charge nous a forcés à faire marche arrière. La brigade anti-émeute a alors décidé de prendre l’ensemble des manifestants en étau dans les rues avoisinantes. Je me trouvais personnellement rue du Marais, nous étions coincésentre une horde de policiers devant et derrière nous, nous n’avions d’autre choix que de tenter de nous faufiler entre eux pour sortir de cette zone.

J’ai alors senti un bouclier dans mon dos. Devant mon visage, un policier tenait une bonbonne de gaz lacrymogène. J’ai tourné la tête, et un autre policier est arrivé en me donnant un coup de matraque sur le front. J’ai également reçu un coup de matraque dans le dos.

Après m’être tenu le front, j’ai remarqué que je perdais beaucoup de sang. J’ai pensé trop tard à regarder le matricule du policier (j’ai appris plus tard qu’ils les avaient retirés de l’uniforme pour ne pas être identifiés). Un manifestant m’a donné un mouchoir, une autre m’a proposé de m’accompagner à l’hôpital. Étant lucide, je suis allé seul aux urgences de l’hôpital Saint-Jean.

Au bout de quelques dizaines de minutes, nous étions une quinzaine de manifestants, pour la plupart blessés au visage, l’un avec une côte cassée, un autre avec une déchirure à la cuisse et un bras cassé. La plaie était profonde et saignait abondamment. Après 6 heures d’attente, je suis ressorti de l’hôpital avec une dizaine de points de suture au front et des ecchymoses dans le dos. J’ai une incapacité de travail de 3 semaines.

Je ne reviens toujours pas de la tournure répressive qu’a prise cette manifestation pacifique, alors que tout s’était bien passé jusque-là. Je ne comprends pas l’attitude ultra‑violente des policiers envers une partie des citoyens, de tout âge : il y avait également des enfants et des personnes âgées parmi les manifestants, venus exprimer leurs ressentis face aux actions insuffisantes de notre gouvernement à l’égard d’Israël, ainsi qu’en soutien aux membres de la flottille et au peuple palestinien.”

V_LS371

Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
F. : “I suffered a head injury, and today I can no longer move my right arm because the blows I received were so violent !”

“On October 2, I was at the demonstration in support of the Sumud flotilla for Gaza when the demonstrators at the stock exchange decided to join those at Place du Luxembourg. So we set off to join them and were blocked at several points by the police.

At one point we were blocked on all sides and the police began charging at us at full speed. Kicks, punches, batons, and tear gas—they used everything, and if you didn’t run fast enough, you were beaten mercilessly…

I suffered a head injury, and today I can no longer move my right arm because the blows I received were so violent !

We are peaceful and non-violent, and we can only observe where the violence in our democracy really comes from, contrary to what Mr. Georges-Louis Bouchez claims… Sad reality !”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
E. : “Casse-toi de là sale merde !”

“Au bout de 20 minutes de manifestation sans aucun signe de la police, nous nous sommes fait bloquer le passage par des fourgon et après avoir changé d’itinéraire ils nous ont bloqué dans un cul-de-sac en nous lançant des bombes lacrymogènes, nous avons essayé de s’enfuir avec l’amie qui m’accompagnait mais ils avaient déjà bloqué toutes issues.

Ils ont commencé à charger sur nous des deux côtés, j’ai d’abord pris des coups venant de derrière moi en courant au niveau des jambes et du dos puis arrivé au bout de la rue ils nous ont poussés dans tous les sens, insulté également (je me rappelle d’un « Casse-toi de là sale merde !»), j’ai reçu deux coup particulièrement violents au niveau de l’omoplate droite et de la main droite, je dois aller me faire examiner chez ma médecin généraliste prochainement car il s’agit peut être d’une fracture.

Nous avons ensuite réussi à s’éloigner puis nous sommes rentrés chez nous juste après.”

V_LS364

Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G. : “S’ensuit un déferlement de coup de matraques, de bottines et des tentatives de crochepied”

“J’étais le dernier du groupe quand les policiers nous ont chargé, j’avais en face de moi les manifestants agglutinés dans une ruelle et derrière moi des policiers qui me donnaient des coups de bouclier, de matraque en me disant : “Avance, cours !”

Alors que j’essaye de les regarder pour leurs signifier qu’il m’était impossible d’avancer car la rue était bondée, l’un d’entre eux m’asperge avec du gaz, à quelques centimetre du visage. Ça me rend partiellement aveugle, ce que j’essaye de signaler aux policiers qui continuent de me pousser et c’est alors que j’entends ce qui doit être leur chef dire “Tapez-le !”

S’ensuit un déferlement de coup de matraques, de bottines et des tentatives de crochepied, dont une réussie, alors que je continuais à avancer selon leurs ordres. Qui demande à un homme d’avancer tout en l’empêchant d’avancer ? Un voyou, un sadique ? Non, apparemment, un policier.

Petit bonus j’ai essayé d’aller déposer plainte au commissariat de X. : ils n’ont pas pris ma plainte sous prétexte d’un conflit d’intérêt. Alors vient la question fâcheuse : “Qui nous protège de la police ?” La justice, j’espère. Sinon personne.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
C. : “Je me suis retournée à moitié et j’ai reçu un coup de matraque en bas de mon sein”

“Nous étions à la manifestation de la bourse qui avait commencé à 19h. J’étais avec 3 amies, dont une avec une douleur à la cheville. Vers 21h, une personne a pris la parole pour nous dire qu’il y avait un grand groupe de manifetant.e.s devant le parlement européen et nous proposer de marcher ensemble pour les rejoindre. Nous étions énormément de personnes à suivre cette idée : il y avait notammment des enfants, des familles, des vieilles personnes, au moins une personne en chaise roulante et une autre avec des béquilles…

Nous avons marché vers Rogier et nous avons bifurqué un peu avant Rogier vers la droite pour prendre une plus petite route : je pense la rue de Maline puis rue de la Blanchisserie. On continuait tout droit et très peu de temps après, les personnes à l’avant de la manifestation on commencé à courir dans le sens inverse (donc d’où on venait) en criant. Une forte odeur de gaz lacrymo a commencé à envahir l’espace. On a donc aussi rebroussé chemin.

Je ne voulais pas courir car j’avais peur de mouvements de foules, peur que les gens en incapacité de courir se retrouvent isolé.e.s derrière nous etc. On voyait que le groupe était perdu et ne savait pas où aller. A partir de ce moment j’étais très désorientée. Là je voyais une rangée de policiers sur le coté (au moins une vingtaine) avec carques et tout, qui frappaient leurs matraques contre les protections de leurs jambes pour nous faire peur. Juste après les policiers qui étaient derrière nous nous ont retrapé.e.s (un petit groupe d’environ 6 hommes). Ils nous talonnaient, mes amies, moi et deux autres jeunes personnes, en nous disant d’aller plus vite. Ils avaient tous une matraque et n’arrêtaient pas de nous donner des coups.

Je répétais qu’on pouvait pas aller plus vite. Je me suis retournée à moitié pour le redire et j’ai reçu un coup de matraque en bas de mon sein. J’ai dit que j’avais mal. Un des policiers a dit “Vous Êtes jeunes, vous allez courir !” (je pense que c’est celui qui m’a donné le coup). Plus ou moins au même moment, ils nous ont envoyé de nouveau un jet de lacrymo alors qu’on était très proches. Mon amie en a eu directement dans les yeux.

On marchait toujours très vite en se tenant les un.e.s aux autres, sous les poussées des policiers. Je ne comprenais pas du tout vers où ils voulaient nous amener car partout où je regardais, il y avait d’autres rangées de flics et pas d’issue. En même temps, ils nous dispersaient en petits groupes, il n’y avait clairement pas de tentative de nasse.

Une amie a fini par voir une issue et on a couru à 4 dans la rue aux Choux. Je le sais car on s’est retrouvées en face de l’église, on a voulu se réfugier dans le Belchicken mais ils avait fermé la porte. On a donc fui vers le métro.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G. : “He grabbed my right arm and hitting with all his strenght the top of my arm with his stick two times while screaming « Cassez-vous ! »”

“We were a gathering at the Bourse and started to move together towards the Parliament to join another bigger gathering. When arriving at the corner of rue de l’Ommegang and rue du Meiboom, police vans and officer where blocking the street of Meiboom and threw tear gas. The group started to run backways and tried to go another way through rue du Marais.

There another van and officers where came blocking the end of the street when we arrived. They started to push us back yelling to go away « Cassez-vous ! », « Barrez-vous ! » and started to walk in line toward us while hitting their sticks on their shields. We all turned back immediately, walking fast, some running. They followed us and other officers came from rue de l’Ommegang, pushing us towards rue du Canon. When we were in rue de la Blanchisserie they started hitting with the sticks and violently pushing the people at the back of the group. I found myself at the back at this moment because I was pushing my bike so couldn’t run as fast. We were all walking really fast and being straight behind the group so we couldn’t go faster because the street was clogged with people but the officers kept screaming agressively to go faster and would sometimes start to sprint toward some of us to hit us.

I saw somebody who was throwing bins and scooter on the road who a bit later pulled his stick out and started bitting out people with other plainclothes officers.

Apart from this guy there was maybe one or two other people who threw a bin (maybe other plainclothes officers?) on the road but most of us were just running away without any other action towards the officers or the street.

They would come from our back and hit us while we were running away. One officer kept screaming to the others « Guys calm down ! » and « Doucement les gars ! ». My friend was hit on the hip by an officer who then was pulled off by another telling him « Chill out ! », « Tranquille ! ». The plainclothes officers where the most violent and would run in a group to hit the same person. They seemed to be hitting more and harder the people that had face covers and going for those who looked the more activist (wearing keffieh, covers…).

I heard a few racialised people screaming they were hit. We were still running at the back with our bikes with my friend, getting into rue des Oeillets. The officers line was following us from maybe 20 metres away, when an officer sprinted towards us and shooted extremely violently in their bike wheel, the back of the bike flew in the air. He then did the same but less hard with my bike before grasping my right arm and hitting with all his strenght the top of my arm with his stick two times while screaming « Fuck away ! », « Cassez-vous ! » (which I was already doing as fast as I could).

At this time they used pepper spray and our eyes began to burn. Nobody was resisting we where all running away. A few people started filming the scenes. We arrived on place des Martyrs and as it was larger there we spreaded out and could run away faster. We managed to escape with my friends to leave back home.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G.M. : “Je finis avec une commotion cérébrale sur traumatisme cranien et des hématomes sur les genoux.”

“Après le rassemblement quotidien à la Bourse, le cortège se dirige vers le parlement européen, ou un autre rassemblement a lieu. Notre marche est pacifique et non violente. Je suis avec mon père et une amie.

Soudain, un déluge de policiers anti-émeutes et de policiers en civil nous provoquent, nous insultent, nous pourchassent, et finissent par nous encercler sur la place des Martyrs et dans les ruelles avoisinantes.

Mon père réussit à sortir du groupe, il se fait insulter et menacer. J’insiste auprès des policiers sur le fait que je veux juste rejoindre mon père et sortir de la foule, et à ce moment-là une rangée de policiers surarmés nous ordonnent de ‘dégager’, ils nous chargent sans sommation, s’en suit un déferlement de violence gratuite, pendant lequel un (ou plusieurs) policiers, me tirent par les cheveux, me portent des coups de matraque à la tête, des coups de genoux et de pieds aux jambes tout en m’insultant: ‘sale pute’, ‘dégage’, ‘ferme ta gueule’,…

Mon amie reçoit aussi des coups sur les jambes et du peper spray sur le visage.

La police en groupe continue de nous pourchasser sans nous laisser nous enfuir. Nous ne pouvons pas nous arrêter, derrière nous la menace persiste si on ne cours pas les coups nous rattrapent. Ils finissent par nous repousser vers la place Rogier.

Je cours pour fuir cette violence, pendant ma course je constate l’utilisation massive de pepper spray, je vois une personne par terre sans défense entourée par trois policiers qui la rouent de coups de pieds alors qu’elle crie de douleur et ne peut pas s’enfuir.

Arrivée à la place Rogier, je me fais aider par une secouriste qui me conseille d’aller aux urgences. Les urgences sont saturées, il y a une dizaine de blessés, beaucoup touché à la tête, en sang tous proviennent de cette même manifestation.

Je finis avec une commotion cérébrale sur traumatisme cranien et des hématomes sur les genoux.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
G.M. : “My girlfriend nearly lost consciousness, prompting a call for an ambulance”

“Incident Report – On 2 October 2025, at approximately 21:30, after attending a peaceful Palestinian protest in Brussels that concluded at La Bourse, my girlfriend and I, and a friendof ours went to a kebab restaurant nearby for dinner. After finishing our meal, we heard sudden loud noises outside, following a period of relative quiet. Several police vans (approximately 5–6 in total) had already arrived at La Bourse, creating commotion. Additional vans arrived later at the crossroads between Boulevard Anspach and Rue de la Bourse, where the main physical assault took place.

Police officers were spread throughout the area, in riot gear, equipped with batons, shields and pepper spray, and appeared ready to use force to clear the square, which at that moment was mostly empty and calm. While we observed from inside the kebab restaurant, police officers began shouting orders and violently pushing people out at La Bourse. The group raised their hands to comply and attempted to move away slowly, clearly unarmed and non-violent.

At the crossroads, police officers escalated their use of force: I was attacked first, sprayed with pepper spray from behind, and struck under the chin with either a baton or a punch, causing a deep cut. Our friend, who tried to assist me while I was blinded by the pepper spray, was repeatedly struck with a baton, resulting in heavy bruising and swelling across his body. My girlfriend was separated from the others during the confusion. Within minutes, it became clear that she had been beaten on the arm with a baton, leading to immediate swelling and severe bruising.

By approximately 21:35, us three received assistance in a nearby bar, where they washed my eyes to remove the pepper spray. During this time, my girlfriend nearly lost consciousness, prompting a call for an ambulance.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
J. : “I feel my body shaking again as I write this down”

“After blocking the way for the peaceful march from the Bourse to the European Parliament twice, the police started charging, following the protesters with the clear intention of raising panic amongst them.

Dressed in riot uniforms they were banging their clubs against their riot shields to intimidate us, screaming “Avance !” and pushing and hitting whoever didn’t walk fast enough. Walking fast enough was impossible, the faster we walked, the faster they pursued us, so that they would always be right behind the last line of fleeing protestors.

In situations of panic like these, running often leads to people being trampled. But staying calm and avoiding to run, was made impossible by the continuous aggressive pushes the officers gave to whoever was closest to them. I saw multiple people lose their balance because of exaggerated pushes like these, of which one women who fell and almost got trampled by the boots of our pursuers.

I myself was pushed multiple times and hit with a batton on my right upper arm while I was walking as fast as I could. A friend of mine was hit on his left upper arm and right hand, he had two swollen an bleeding fingers. But it was the panic, enhanced by the intimidating screams of the police and the cries of pain of their victims, and driven to a maximum by the barking of policedogs, which left the biggest mark on us.

I feel my body shaking again as I write this down. Never had the police given us clear information on what they expected from us or on what we could do to listen to them and avoid being agressed, apart from the agressive, intimidating and unfulfillable instruction to “avance”.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 et 3 octobre 2025 à Bruxelles
J. : “While I was trying to get up I was hit by a baton”

I joined a protest at the Ministry of Foreign Affairs at 16:30. We marched from there to Place du Luxembourg. We marched up to a blockade in front of the European Parliament. The police had water hoses and at some point stood at the ready to use them. People remained non-violent – chanting, waving Palestine flags, wearing keffiyehs, holding boards with slogans on them about the Global Sumud Flotilla and the genocide in Palestine, shouting at the Parliamentarians “Shame on you!” at times at the police “ACAB”, at times holding up their middle fingers at the Parliamentarians.

Some people spray painted buildings. I had my face covered by my keffiyeh or my balaclava. Later the group split, some going to Bourse for the daily protest there. Those of us remaining people danced, sang, and eventually sat down on the road in Place du Luxembourg. We decided to stay there – as an occupation. Some called out to move onto the grass surrounding the statue. Others realized this would make it easier for the police to corral us.

I went into a café to use the restroom and when I came back out the police had started to surround our group. I was able to rejoin my comrades. I put my balaclava over my head. I was directly in front of police. 2 were talking “Why are they wearing a mask?” “Maybe because they know they look ugly”.

Those who have experience with these situations told people to sit down. I sat down in front of the police. A police person talked to me in French. I didn’t completely understand what they were saying. I think they were asking me to remove my mask or move. I remained sitting, looking away from them, not responding. They continued to speak to me. They pulled off my balaclava and tucked it on the strap of my bag. When indicated, I stood up and locked arms with the people next to me. The cops were trying to push us off the road. We chanted “We are peaceful what are you?” and other chants.

I kept my head down so it was about level with the chest of the cop in front of me. They grabbed at me and weren’t able to get hold of me. They used their batons on me – hitting my legs. I remained firm. They pushed me, I leaned in and they interpreted that as me pushing back “calmez-vous” they said and shoved me and my comrades next to me backwards. I struggled to keep my footing and tried to walk forward towards the cops to regain the ground we lost when they pushed us back.

A trusted comrade told me to stop. I turned and said aggressively “Why should I?”. They told me to sit down. I and comrades next to me sat down. I put my head down and covered my head and neck with my hands and arms. A comrade gently caressed one of my hands to calm me. A comrade asked if I was okay and said if this was too much I could leave. I said I was okay and just protecting my head. Later I turned around and interlocked arms and legs. The police brought low metal barricades and were trying to interlock 2 of these gates. I saw some of the comrades at the front (where I was) pushing against this gate with their legs. I turned around (I’d been facing away from the cops) to push my legs against this gate. The cops then pushed the gate harder against our legs and then took out a dispenser of pepper spray and sprayed us.

I pulled the hood of my jacket over my head. In the confusion I ended up facing away from the cops. I was on my hands and knees retching from the effects of the pepper spray. A comrade told me to get up and I struggled to from the pain. While I was trying to get up I was hit by a baton, I think on my back. My comrade helped me up then other comrades rinsed out my eyes. My face felt like it was burning- comrades poured water over my face and I wiped it off with my socks. When I stood I realized how much my back hurt. A comrade left with me, carried my things, and helped me walk.

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 octobre à Bruxelles
D. : “I got hit three times in the arms and on one leg, and I got sprayed with tear gas”

“On 2/10/25, the pro-Palestine demonstration moved from Place de la Bourse peacefully towards the European Parliament to reunite with the other leg of the protest in the Eu parliament. When walking close to Botanique, many police cars and policemen in riot gear blocked and attacked us.

They forced us to backtrack not only by closing the streets but by hitting us and spraying us with tear gas.

I personally got hit three times in the arms and on one leg, and I got sprayed with tear gas, despite the fact that not me nor the other participants to the demonstration where resisting the orders of the police officers or not cooperating.

Alongside cops in uniform, I noticed plainclothes cops (at least 3 or 4) participating in the violence as well as verbal insults and threats. The majority of the cops in uniform and plainclothes was wearing a turtleneck.

I wasn’t really thinking straight and I didn’t go to a doctor nor taken pictures of my bruises, despite the fact that I couldn’t really walk properly for a couple of days due to the hit taken on my knee. Now the bruises have healed.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 octobre à Bruxelles
L. : “The doctors told to us about 20+ people injured at the demonstration, they were full.”

“We were walking with a group from Bourse to Luxembourg to help comrades in front of the European Parlement, we were pacifist, just walking, cops were blocking the streets and surrounding us, they were much more than the people from the demonstration.

They started to run and get violent bludgeoning everyone, panics movements in a few streets, they were splitting us, lots of gaz in our eyes, with my three friends we were trying to flee but they were bludgeoning us and stopping us when we were trying to go away. They punched us in la rue des Oeillets after gassing us in front of our eyes, we couldn’t see anything, arriving to la place des Martyrs they were bludgeoning us in the back.

I got bludgeoned on the back of my head really hard, fell immediately and heard a high tone, I passed out for a few seconds on the floor, they continued to punch my friends away. With my friends when we were there we remember that they insulted us with sexist words as “Avance salope !” or “Putes” just before bludgeoning me.

The hardest for me was to wake up alone on the floor, without any of my friend and no cop helping me, even tought i was screaming to help myself to get up. And seeing only violence around me
 
I woke up on the floor with all the cops running everywhere, when I got up I put my hand on my head, it was full of blood, blood falling on the floor too, I walked and found my friends in a street near by. We ran to the hospital that was 5 minutes walk, loosing lots and lots of blood, arriving at the hospital emergencies, there were five other people with the same injuries at the head that walked in after us. The doctors told to us about 20+ people injured at the demonstration, they were full.

I got a 5cm hole because of the bludgeon, and a cerebral commotion. Arriving at the hospital I had to change clothes because the trhee layers of clothes I had were full of blood. “

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 octobre à Bruxelles
C. : “It looked like a dystopian film. It was terrifying”

“Peaceful demonstration for Palestine and the sumud flotilla in Brussels from the European Parliament to La Bourse, a lot of young people, and children too. At some point they decide to go back to the European Parliament, I join chatting with a girl I met there.

We end up in a street where the police starts to run after us (literally behind me), it’s clear that they want to attack. In a few seconds the situation becomes hell: I lose the other girl, I almost get run over by a police van departing extremely fast.

I manage to get into a quiet street but the other girls gets beaten. They attack some young people hitting them on their heads with the batons, causing them to go to the hospital. They use tear gas in a street and I try to go away. It is impossible to leave before they attack us because they block all the people in a small street.

While going to the station to go back home, across the centre, there are groups of policemen walking around together groups clearly searching for protesters. It looked like a dystopian film. It was terrifying. One of the yelled at a young man pointing his truncheon at his face, he just stared at them and talked to his friends.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 octobre à Bruxelles
P. : “He starts punching me in the body and kicking the bike. Immediately, another member of the squad supports the first one”

“On October 2, during the mass police crackdown, I too fell victim to their murderous rampage, fortunately not as badly as the cops wanted it to be. At 10 p.m., thinking that the demonstrations in and around the city center had ended, I set off on my bike to go home. I had no idea what was happening in the city, as I had been sitting with a group of friends discussing the events. Without saying much, I took my bike and headed down Rue van Artevelde towards the town hall.

From a distance, I saw intense activity by police vans coming out from all sides of the street, terrorizing passersby. People were running on the sidewalks because they didn’t know what was going on—nothing was happening, it was just the police mobilization that terrified everyone. At the intersection of van Artevelde and Rue Auguste Orts, the vans gathered and couple of bottles were thrown onto the road from the Orts side.

I continued in that direction, but it was obvious that I would not be able to go further. So I stopped at the entrance to Saint Gérry. The vans made some dangerous maneuvers and I found myself on the sidewalk, trying to understand what was going on and trying to escape from the police vans that were driving up onto the sidewalks…

Amidst all this pandemonium, a group of heavily armed cops arrived from across the street and pounced on a man who was watching. The man was standing in front of the night shop and the shisha bar. Four or five cops fell on him, I repeat, who came from the KFK side. The man, in the few seconds that I managed to see, was just standing there. There was no tension, no shouting or anything. Nothing. The tension was created precisely by the blows that this man was receiving. Passersby and people sitting in cafes were shocked by the brutality of the (unprovoked) arrest and shouted for the torture to stop. They beat him while he was down.

And I’m just standing there, unable to react because I don’t speak their language. I don’t mean the language of violence, but French or Dutch. I’m shocked and I see journalists and photojournalists around me, so I don’t take out my phone to record it; I’m too shocked to even think about it. There are 8-9 cops involved in the whole incident, trying to chase away those who are recording.

While all this is going on for 1-2 minutes, I try to avoid the fury of the group chasing people away, being on my bike. Then, another cop, again from across the street, comes up to me and starts pulling me and telling me to leave. He starts punching me in the body and kicking the bike. Immediately, another member of the squad supports the first one and, while kicking me (on the bike), tells me to “go away, go away.” He pushes the steering wheel to make me fall.

I stayed calm. The thing is, where he was pushing me is a road. The sidewalks are blocked by their vans and the only escape route is the road, which has movement. He kicks me to make me pass between the vans, but I see big lights coming from the road. At that moment, I thought he was trying to kill me by throwing me into a passing vehicle. I tell him that “there is traffic on the road,” but he insists on kicking me.

I reach the blind corner, because of the vans, and luckily see a bus that was stopped some meters back. Then I managed to make my way through a chaos of police vans and frenzied police officers who were beating people indiscriminately. The same thing happened in the narrow streets of the city center. Dozens of vans drove into the pedestrian streets of the city center, causing panic, and groups of cops got out of them and ran around, terrorizing everyone.

The fact that no vehicle ran me over is clearly because I was able to keep my cool while the cops were beating me. I preferred to be arrested for no reason rather than be killed indirectly.”

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Mobilisation pro-Palestine contre l’arraisonnement de la Flotille Sumud, 2 octobre à Bruxelles
M. : “Les flics continuaient de frapper sans arrêt malgré les plaintes ‘Ça fait mal, arrêtez, on avance aussi vite qu’on peut'”

“Ma démarche est tardive et j’espère donc relater au mieux les faits. Je me souviens toutefois toujours assez précisément du déroulé des événements. J’étais à la manifestation vers le Parlement suite au rassemblement de la bourse commençant à 19h, pour dénoncer le génocide en Palestine et l’arrestation illégale des flottilles, le jeudi 2 octobre.

J’étais avec 3 amies au rassemblement, et lorsque l’appel a été lancé par une des personnes qui prenaient la parole en fin de rassemblement, pour rejoindre les manifestant.es du parlement, nous avons décidé d’y répondre et avons donc suivi le cortège, déterminé mais pacifique dans les rues du centre ville.

Il était autour de 21h. On était beaucoup et il y avait des familles, des enfants et des personnes en béquilles, j’en ai vu 2 je pense. Lorsque nous sommes arrivées vers la rue de la Blanchisserie je pense, nous avons été une première fois bloquées par la police. En fait les gens devant ont fait demi-tour directement pour passer par une autre rue, tout le monde suivait. Puis un nouveau cordon de policiers nous a fait face, frappant leurs matraques contre leurs protections aux jambes et se dirigeant vers nous, et on a voulu à nouveau faire demi-tour mais ils sont également arrivés par derrière, à vive allure de tous côtés, très rapidement ça s’est accéléré.

Les manifestant.es ont commencé à paniquer, et à se disperser en courant. Une de mes amies a dit “il faut pas qu’on courre c’est dangereux”, on a donc ralenti, tout en marchant vite. Et là les flics sont arrivés derrière, il y en avait un grand, “baraqué”, habillé en civil avec un brassard et le visage découvert, crâne rasé de près, qui semblait donner les ordres aux autres qui étaient en robocop, visages masqués, casque et bouclier, matraque à la main. Et là on était nous 4 + 2 personnes, peut-être plus, mais je me rappelle surtout de ces deux qui étaient près de nous, juste derrière et se sont fait très fort bousculer, trébuchant et manquant de tomber à plusieurs reprises, la fille répétait “Mais on peut pas aller plus vite”, le flic en civil nous a crié dessus, et lui et les autres frappaient avec leur matraque, au niveau du bassin et des jambes, on s’est pris des coups mais c’est surtout ces 2 personnes qui étaient exposées car juste derrière.

À un moment la fille a dit “SVP arrêtez, je vais me pisser dessus”. Je pense qu’elle avait très peur, on avait toustes peur car on ne comprenait pas ce qu’ils faisaient, ils nous bousculaient et nous criaient d’avancer plus vite, qu’on était jeunes et qu’on pouvait marcher plus vite. Ils nous dirigeaient vers un autre groupe de personnes qui semblaient être dans la même situation que nous. Mais ils ne cherchaient pas à nasser, il y avait des groupes à plusieurs endroits, dans tous les sens.

Les flics continuaient de frapper sans arrêt malgré les plaintes “Ça fait mal, arrêtez, on avance aussi vite qu’on peut”… Pendant tout ce temps, dans ma tête il y avait une chose importante : ne jamais lâcher mes 3 amies. Ne pas les perdre. Rester ensemble quoiqu’il arrive. J’en tenais donc fermement 2 , craignant qu’ils nous gazent à tout moment. Puis une de mes amies, s’est tournée et a répété “Vous faites mal arrêtez !” En se tournant elle s’est pris un coup de matraque juste sous le sein, elle a crié, je l ai attrapée vers moi, et quelques secondes après je crois, ils ont bousculé encore plus fort, créant le chaos, et ont gazé à quelques centimètres de nos visages, en particulier celui de mon autre amie.

J’ai réussi à tenir les 2 que je pouvais, j’ai crié pour appelé celle que j’avais lâché pour attraper l’autre et garder la troisième. On a couru toutes les 4, tout le monde courait dans tous les sens. L’une avait très mal aux yeux, on arrivait vers la Rue Neuve et j’ai proposé qu’on entre dans un restaurant encore ouvert, pour se mettre en sécurité. Les copines hésitaient mais on a quand même couru vers l’entrée, la porte était verrouillée, le serveur nous a fait signe de partir malgré notre affolement évident.

Là on a croisé un petit groupe de manifestant.es, 3 ou 4 mais sinon il n’y avait plus personne. Une de mes amies nous a proposé de prendre une ruelle, on l’a suivie, elles ont retiré leurs keffiehs, qui étaient oranges et imbibés de gaz. J’avais jamais vu ce gaz orange. Je les ai fourrés dans mon sac et on a ralenti le pas en arrivant sur le boulevard Adolphe Max. On a avancé vers Rogier, il y a avait des gyrophares dans tous les sens. On est descendues dans le métro. Le lendemain mon amie a vu qu’elle avait un bleu assez important sous le sein. “

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ANALYSE

Les chiffres ci-dessous seront actualisés régulièrement au fil des nouveaux témoignages que l’on recevra et des réponses obtenues de nos répondant.e.s.

Ces chiffres sont loin de refléter l’entièreté du drame qui s’est déroulé les 2 et 3 octobre dernier :

Si vous connaissez des gentes qui ont été battues ou qui en ont vu d’autres se faire battre, demandez-leur de témoigner ici : https://voices.obspol.org/esolu/victim.php

Répression du 2-3 octobre 2025 : les profils

Profil des victimes des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Genre
Femme11
LGBTQ+7
Homme11
Tranche d’âge
14-15 ans
16-17 ans1
18-30 ans17
31-50 ans11
51-70 ans
70+ ans
Lieu
Porte de Namur1
Bourse
Entre Bourse et Pacheco26
Place du Luxembourg4
Ambassade d’Israël1
Exposition
militant.e associatif.ve1
militant.e politique12
militant.e syndical.e
militant.e religieux.se
aucun engagement particulier13
Presse2

Répression du 2-3 octobre 2025 : les violences physiques

Typologie des violences physiques recensées lors des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Arrestation45+
Détention10+
Bousculade / projection12
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral1
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
Clés aux bras douloureuses2
Coups de pieds, coups de poings, gifles21
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage5
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e11
Coups sur les oreilles2
Étranglement2
Doigts retournés
Arrosage3
Morsures de chien
Tirage par les cheveux1
Serrage douloureux des colsons ou des menottes2
Tirage par les colsons ou des menottes1
Sévices sexuels
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)1
Usage de gants3
Usage d’arme à feu
Usage de "Bean bags" (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
Usage de grenade assourdissante
Usage de grenade de désencerclement
Usage de grenade lacrymogène
Usage de LBD40
Usage de matraques29
Usage de spray lacrymogène25
Usage de Taser
Usage de tranquillisants
Expulsion
Disparition
Serrage du visage1
Marcher sur les jambes1

Répression du 2-3 octobre 2025 : les violences psychologiques

Typologie des violences psychologiques recensées lors des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Accusation de trouble à l'ordre public
Accusation d’entrave à la circulation
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de menace à agent
Accusation d'injure à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de refus d'obtempérer
Agressivité, manque de respect, insultes28
Intimidation, chantage, menaces24
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation2
Intimidation ou arrestation des témoins4
Obstacle à la prise d’images5
Appels à faire cesser les souffrances restés sans effet9
Position inconfortable prolongée1
Non-assistance à personne en danger4
Prise de photos, empreintes, ADN
Menace avec une arme de poing
Tir dans le dos
Charge sans avertissement17
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)3
Course-poursuite1
Propos sexistes3
Propos homophobes1
Propos racistes1
Intervention dans un lieu privé
Problèmes de santé mentale
Harcèlement
Fouille1
Perquisition
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers9
Défaut ou refus d’identification des policiers18
Refus de prévenir ou de téléphoner3
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte1
Refus de soins ou de médicaments3
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves2
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels1
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal1
Complaisance des médecins

Répression du 2-3 octobre 2025 : les suites

Les conséquences des violences exercées lors des charges policières des 2 et 3 octobre contre les manifestations et rassemblements contre l'arraisonnement de la flotille humanitaire Sumud et pour une Palestine libre
Incapacité 1-3 jours3
Incapacité 4-7 jours4
Incapacité 8-14 jours1
Incapacité 15-21 jours
Incapacité > 22 jours3
Plaies à la tête ou au visage9
Plaies aux membres3
Trauma crânien / commotion cérébrale5
Contusions aux membres17
Contusions au dos5
Contusions au torse2
Suivi psychologique1
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Agression

29.09.2025 – ICE débarque en Belgique : la Police kidnappe un Palestinien en rue

Alors que le massacre continue à Gaza, la répression des voix pro-Palestiniennes et des Palestinien.nes elleux-mêmes prend des formes inédites et barbares. Arizona, tes méthodes à la Trump, on en veut pas, on lâchera pas !
"Go ! Go ! Go !"
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Communiqué de presse

24.07.2025 – ZinTv propose un dossier pédagogique sur l’occultation de la colonisation dans le traitement médiatique du génocide en Palestine

Un dossier pédagogique qui met en lumière les mécanismes à l’œuvre derrière le traitement médiatique du génocide en Palestine depuis le 7 octobre 2023
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Edito

13.07.2025 – Eric Snoeck, un chef de la police fédérale très critiqué…

Le commissaire général Eric Snoeck, nommé à la tête de la police fédérale, fait fureur auprès de ses troupes. Une enquête a été menée il y a deux ans, Snoeck répond aujourd'hui dans un courrier de plus de 60 pages...
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Agression Edito

06.07.2025 – Mort dramatique d’Adem, un jeune poursuivi par la police

Moins de 10 heures (de nuit) pour innocenter la police : c'est fou comme dans ce genre d'affaires la justice est diligente...
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Edito

02.07.2025 – Après la mort de Fabian, la répression policière s’abat sur les proches

Capture d’écran_2025-07-04_18-35-13
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Agression

26.06.2025 – Scène d’horreur dans le métro : les STIBards s’en prennent à des jeunes femmes

3 jeunes femmes sont violemment prises à partie par des agents de la STIB dans la station de métro Montgomery à Bruxelles