Le syndicat Syndicat National du personnel de Police et de Sécurité poursuit le Comité Zone-Midi contre les violences policières en se constituant partie civile pour diffamation et calomnie. Un pas supplémentaire dans la répression des mouvements qui pointent les agissements de la Maison poulaga ?
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Communiqué du Comité Zone-Midi contre les violences policières :
On doit vous annoncer que nous sommes poursuivis par la zone de police midi suite à une plainte déposée par le Syndicat National du personnel de Police et de Sécurité de Thierry Bellin. Il s’agit d’une plainte avec constitution de partie civile, ce qui exclut tout classement sans suite.La plainte remonte à l’affaire du commissariat de Demosthène. A l’époque, la RTBF (#Investigation) avait diffusé plusieurs vidéos de passage à tabac de personnes privées de liberté dans ce commissariat. Ce qui avait profondément choqué l’opinion publique. Plusieurs interpellations et motions avaient été déposées au sein du conseil de police pour dénoncer l’impunité dont jouissent ces policiers.À cette occasion Sofia Bennani (Engagés) avait parlé d’un « racisme institutionnalisé » au sein de la zone midi. Pour instruire cette qualification elle avait alors parlé de ces policiers (dont le policier qui a tué Adil) qui commettent des actes racistes mais qui ne sont pas exclus de la fonction publique (BX1, 16 janvier 2024). La situation est tellement préoccupante que 19 policiers du commissariat de Demosthène ont déposé un rapport de administratif pour dénoncer, aux autorités, un climat de racisme et de harcèlements systémiques permis par la hiérarchie policière.Dans cette séquence aux interventions anti-racistes multiples (familles victimes de violences policières, journalistes, avocats, activistes, conseillers communaux, artistes, citoyens, etc.), le Comité Zone Midi contre les violences policières a mené plusieurs interpellations au conseil de police de façon à implémenter une politique proactive de tolérance zéro en matière de violence raciste. Malgré cette large mobilisation citoyenne aucun des policiers poursuivis pour des faits de racisme n’a été licencié. Certains ont même été promus alors que d’autres ont obtenu des indemnités de procédures. Les policiers témoignent eux-même du fait que cette culture de l’impunité entretenue fait fuir les bons policiers et transforme la zone midi en la pire des zones du pays. Cette absence de responsabilité des pouvoirs publics, pourtant régulièrement interpellés sur cette question depuis de nombreuses années par des collectifs saint-gillois, forestois et anderlechtois, dégrade durablement l’image de notre police.Or c’est aujourd’hui le Comité Zone Midi qui se trouve incriminé pour « diffamation » et « calomnie ». La phrase qui nous conduira devant la chambre du conseil est la suivante : « le commissariat de Demosthène va fermer. Un contingent important de policiers néonazis va être transféré dans le nouveau commissariat de la gare du midi. Il est temps d’exclure de la fonction publique les policiers racistes ». Cette stratégie de criminalisation s’inscrit dans un large mouvement des syndicats policiers et des partis d’extrême droite visant à éteindre, de façon préventive, toute politique transformatrice du statut quo conservateur actuel. On en a encore des exemples récents avec la nouvelle cellule « radicalisme » de la police (cf. dernier post de Bruxelles Dévie.Nous aurions préféré continuer notre travail activiste au conseil communal, plus que jamais nécessaire : explosion des contrôles au faciès dans les hotspots comme à Aumale ou au Peterbos, menaces de tirer avec le FN-303 sur les jeunes des quartiers populaires par Francken, Frontex à la gare du midi, menace de mise sous tutelle des communes qui ne respecteraient pas les OQT délivrés par l’OE, etc. Le tournant autoritaire de l’Arizona est déjà parfaitement palpable. Le PS a du consacrer un bureau politique d’urgence ce lundi à l’extrême-droitisation de Bouchez. Mais quitte à être poursuivi autant mené le combat sur le terrain judiciaire.Plus que jamais nous avons besoin de solidarité et d’entre-aide. Nous mènerons ce nouveau combat judiciaire de façon collective avec l’ensemble des victimes de répressions policières. Nous partagerons prochainement des informations relatives aux frais de justice ainsi que sur une journée d’études et de solidarité que nous souhaitons organiser en février/mars. Nous sommes toujours à la recherche d’un lieu pour organiser cet événement. N’hésitez pas à nous contacter.
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